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Que sont-ils devenus ? Mamady Traoré ‘’Sonkè’’, du 22 Band de Kankan, retrace son parcours musical

Artiste du peuple, musicien de devoir, auteur, chanteur et compositeur, Traoré Mamady alias ‘’Sonkè’’, est né en 1950 à Kouroussa.  Il est fils de feu Moriba et de feue Kadiata Fofana. Marié à une femme, il est père de 8 enfants dont 2 garçons et 6 filles.

Sonkè a effectué ses études primaires à Siguiri, au collège de Beyla, au lycée  Hô-Chi Minh de Kankan et finalement à la demande du Responsable suprême de la Révolution, Sékou Touré, avant, dit-il, d’être orienté à la faculté d’Agronomie de Faranah. Il sera maintenu à Kankan à cause de l’orchestre du 22 Band à l’école nationale de la police.

Commissaire de police à la retraite, Mamady Traoré ‘’Sonkè’’ réside à Kankan. Ainsi, il a accepté volontiers de répondre à nos questions.

Dans cette interview accordée à votre site électronique Guineenews, Mamady Traoré ‘’Sonké’’ relate l’amour qu’il a eu pour la musique à travers la rumba congolaise et la musique cubaine.

Recruté en qualité de chanteur au sein du 22 Band de Kankan en 1971, l’artiste nous retrace son parcours, ses beaux souvenirs tout en se réservant d’indiquer les mauvais souvenirs.

Mamady ‘’Sonkè’’ de ses vœux souhaiterait clôturer son parcours à travers un spectacle qu’il aimerait dédier au public mélomane guinéen.

Peu ou pas du tout fier de l’actuelle musique guinéenne développée par la jeune génération, il convie cette dernière à l’exploitation de nos propres richesses et valeurs culturelles.

Rassuré d’avoir pu imprimer sa touche à travers de nombreuses compositions musicales par patriotisme pour le bonheur de la musique guinéenne, Mamady ‘’Sonkè’’ nous situe sur ses sources de revenus, son carnet de santé affecté à cause de son incarcération successivement pendant 5 mois au PM3 et au camp Alpha Yaya, lors du ‘’Coup Diarra Traoré’’ en 1985.

 

Lisez l’interview

Guineenews : Commissaire de police de profession, comment êtes-vous devenu musicien et décrivez-nous votre parcours ?

Mamady Traoré ‘’Sonkè’’ : Je suis venu à la musique par amour. Quand j’étais au Lycée Hô-chi Minh de Kankan, j’écoutais régulièrement la Rumba Congolaise et la musique Cubaine. A travers ces différentes musiques, je suis devenu compositeur et c’est par la suite j’ai intégré en 1969, le Syli Star de Kankan 1  d’alors par conviction.

Quand le 22 Band de Kankan a vu jour le 15 Novembre 1971, j’ai été retenu comme chanteur et membre fondateur. En 1973, j’ai participé au premier festival des arts et de la culture avec le 22 Band de Kankan à Conakry. Malgré le jeune âge de l’orchestre (1 an 5 mois) on s’est tout de suite placé en tête des orchestres fédéraux et cela jusqu’en 1982.

D’abord en Guinée, le 22 Band a eu à tenir des soirées dans presque toutes les régions (aujourd’hui préfecture de la Guinée).

La montée fulgurante du 22 Band n’a pas manqué d’attirer l’appétit de l’extérieur. Nous avions voyagé plusieurs fois hors du pays notamment à Bamako, Abidjan, Monrovia sur invitation de nos compatriotes de là-bas. Sans oublier le festival de la jeunesse qui  s’est tenu en Libye en 1982 pour représenter la Guinée.

 

Guineenews : vous êtes un chanteur qui a rehaussé le niveau de l’orchestre du 22 Band de Kankan. Quels sont vos bons ou mauvais souvenirs qui vous reviennent ?

Mamady Traoré ‘’Sonkè’’ : Des souvenirs, bons ou mauvais, nous en avons tous dans la vie. Pour parler de bons souvenirs, je vais vous citer quelques-uns. 

Nos différents voyages en dehors du pays qui m’ont permis d’avoir assez de relations resteront gravés.

Mon intégration à l’école de la police sur ordre du Feu président AHMED SEKOU TOURE, quand il a été informé de mon orientation à la Faculté Agronomique de Faranah, juste pour maintenir le 22 Band dans son élan est un bon souvenir.

 

La création du morceau ‘’Sonkè’’ m’a donné beaucoup de succès, d’où le sobriquet Sonkè dont je porte aujourd’hui.

Le succès remporté par le morceau LANNAYA (Confiance en français) au festival Panafricain de la jeunesse qui s’est tenu en Libye en 1982, est cet autre beau souvenir qui me reste encore. Tellement que le morceau plaisait aux Libyens, dans les Bus au lieu de  LANNAYA, ils chantaient LAMBAYA.

Je me retiens de parler des mauvais souvenirs.

Guineenews : Aviez-vous des projets, un album ou quoi d’autres qui soit à votre actif pour l’avenir au compte de la musique guinéenne ?

Mamady Traoré ‘’Sonkè’’ : Je suis maintenant assez loin de ce monde musical. Mon ensemble orchestral, dispersé, j’ai vraiment peu ou pas de temps pour mettre en valeur mes aptitudes. Parfois, en visite à Conakry, nous nous retrouvons pour des soirées récréatives.

Je souhaite par la grâce de Dieu, organiser pour une soirée de retraite, un genre de jubilé comme le font le plus souvent les sportifs. Une simple soirée, pas d’Adieu et plutôt une reconnaissance à tous ceux qui nous ont soutenu et se sont accrochés à nos lèvres pendant ces bons et beaux temps.  

Guineenews : Quel est votre regard sur l’actuelle musique guinéenne ?

Mamady Traoré ‘’Sonkè’’ : Je ne suis pas tellement fier de la musique Guinéenne car,  les artistes actuels ont tourné le dos à la vraie culture guinéenne pour faire face aux autres cultures. Je demande donc aux artistes guinéens de revenir en arrière afin de montrer la valeur de notre identité culturelle.

 

Guineenews : De l’intérieur du pays, vous aviez pu imposer un moment donné votre marque. Des répertoires qui sont encore au goût du jour en compagnie du 22 Band d’antan. ‘’Venez voir’’, ‘’Madomanin’’, ‘’A toni yarabilema’’, ‘’Sérié’’, ‘’Lawossè’’, qu’est-ce que tout cela vous a rapporté ?

Mamady Traoré ‘’Sonkè’’ : Les morceaux dont vous venez de citer, ont tous contribué à la valorisation de la musique Guinéenne.

Personnellement, je suis toujours réconforté en réécoutant ces compositions musicales.

Je suis très fier d’avoir appartenu à ce grand ensemble musical qui a honoré la Guinée. Nous n’avions pas joué la musique pour de l’argent et c’était simplement par passion et par amour et par patriotisme.

 

Guineenews : Des soirées de réjouissance sur une place de la capitale, le 22 Band version Conakry s’y active. Assistez-vous le plus souvent à ces moments de réjouissances ?

Mamady Traoré ‘’Sonkè’’ : Oui bien sûr! j’ai toujours assisté à ces différentes soirées dont vous faites allusion. Ce sont des moments de retrouvailles qui plaisent au public. Reprendre ces anciennetés, me fait plaisir et partager ce bonheur musical avec mes amis musiciens me réconforte.

 

Guineenews : A entendre ‘’SONKE’’ et sa signification en maninka, plusieurs sens en découle. Pouvez-vous nous donnez le meilleur des explications possibles ?

Mamady Traoré ‘’Sonkè’’ : Ce sobriquet me fut affecté à cause de ma composition musicale fétiche ‘’Sonkè’’. Il a été vulgarisé aussi à cause du Sanakouya (plaisanterie) entre les Condé et les Traoré.

Guineenews : Quelles sont vos sources de revenus ?

Mamady Traoré ‘’Sonkè’’ : Mes Sources de revenus c’est principalement ma pension de retraite. A côté et pour mieux joindre les deux bouts, j’ai une société de gardiennage dénommée ‘’Entreprise Nabaya surveillance et gardiennage’’. Sans oublier dans le compte, les maigres récompenses provenant du BGDA.

Guineenews : Présentement pouvez-vous nous décrire si possible votre carnet de santé ?

Mamady Traoré ‘’Sonkè’’ : Je souffre de l’arthrose. Ce sont simplement les séquelles de mon arrestation et de mon incarcération pendant 5 mois au PM 3 et au camp Alpha Yaya lors du coup Diarra Traoré.

Juste venu me soigner auprès de mon frère ami Docteur Diakité de la Pharma Guinée, ami intime du défunt Diarra Traoré, je fus arrêté à son domicile.

J’ai partagé les mêmes cellules que feu Kader Sangaré et Mory Fodé Condé, ex Directeur de la Banque Islamique de Guinée d’alors.

Pour l’instant, je gère tant bien que mal cette arthrose et je suis bien soutenu par ma famille et principalement par mon épouse qui veille au grain.

Guineenews : Etes-vous affilié au contrat d’assurance entre le BGDA et NSIA-ASSURANCE, pour la souscription à la couverture assurance maladie, signé au mois de mai 2016 et qui reste toujours ouverte ?

Mamady Traoré ‘’Sonkè’’ : C’est ma première nouvelle et je n’ai jamais eu vent de cette disposition (Aie !).

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