La question des droits des hommes en Guinée couvre un large éventuel. Qu’il s’agisse de l’Etat vis-à-vis des citoyens ou les citoyens entre eux, les droits de l’homme sont souvent violés dans le pays. Mais l’aspect le plus visible, c’est ce qui se passe quand il y a des manifestations politiques.
Il était donc important que les députés soient outillés en matière de protection des droits de l’homme, qu’il y ait un cadre de réflexion et d’échange sur les droits de l’homme et sur l’importance de la prise en compte du genre dans la législation, conformément aux instruments internationaux relatifs à l’égalité du genre et l’autonomisation des femmes.
C’est pour cette raison qu’une rencontre s’est récemment tenue à Kindia entre plusieurs députés sur ce sujet préoccupant afin de favoriser une plus grande intégration de ces questions dans les politiques et lois nationales, conformément aux instruments internationaux applicables.
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Cette rencontre vise aussi à permettre aux parlementaires d’accroître leurs capacités à intégrer les droits de l’homme et l’égalité des sexes dans leurs relations avec leurs électeurs.
Les avancées dans le procès des massacres du 28 septembre 2009 et le chantier de la justice transitionnelle permettent de dire que la question des droits de l’homme est prise compte. Mais, selon le Représentant du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme (HCDH), le Dr Patrice Vahard, ces acquis restent très fragiles : « Honorables représentants du peuple, vous conviendrez avec moi que ces acquis restent encore fragiles et vulnérables aux démons de l’exclusion et du repli identitaire. Notre monde est si dynamique que consolider les valeurs de la solidarité humaine nous impose de constamment nous remettre en cause, de nous ouvrir et de partager ce qui nous différencie des inhumains. Nous n’avons pas d’autre choix que de conjuguer nos efforts pour pérenniser la culture des droits de l’homme; à travers la pratique, le respect du sacré de la vie, de la chose publique, du bien-être, de l’environnement et de l’Etat de droit. »
Plus loin, il explique où la promotion des droits de l’homme doit se faire : « Vous conviendrez aussi que la meilleure protection des droits de l’homme s’opère au plan local; à la maison, au sein de la famille, sur la place du marché, à l’école, à travers des services publics performants, accessibles y compris aux plus démunis et à une administration judiciaire fiable et accessible. »
Le Représentant du HCDH a égrené quelques difficultés auxquelles les pays dont la Guinée sont confrontés, et que la diversité des populations constitue une richesse pour elles : « Notre monde est confronté à une crise de leadership et à une crise de valeurs partagées. La solidarité est en recul ; le repli sur soi, sur son ethnie, sa région ou sa nationalité resurgissent. Notre diversité est notre principale richesse. Il revient à chacun de nous qui exerce une parcelle d’autorité, de la maison, au village, du quartier à la cité d’incarner ce leadership transformationnel. C’est ce à quoi nous engage l’agenda 2030 pour transformer le monde. »