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Procès du 28 septembre : quand des procureurs « s’affrontent »

Le procureur militaire de Labé, le Colonel Blaise Goumou fait face en ce moment au substitut du procureur du tribunal criminel de Dixinn, Sidiki Camara. Accusé de meurtre, de viol, de vol à mains armées et complicité, le Colonel Blaise a répondu tout d’abord aux questions du président du tribunal, Ibrahima Sory 2 Tounkara. Il a d’abord indiqué qu’il travaillait au Secrétariat général des Services spécialisés chargés de la lutte contre la drogue et le grand banditisme. Son travail consistait à faire des enquêtes sur les narco-trafiquants et le grand banditisme.

Quand le président du tribunal lui a demandé s’il y avait des narco trafiquants au stade le 28 septembre, il répond par la négative. S’agissant de savoir s’il y avait des grands bandits au stade ce jour là, il répond que c’est fréquent, que quand il y a une manifestation, que des agents sont postés en retrait et qu’il y a même des infiltrations.

Par rapport à la présence des éléments au stade, il dit que Toumba est venu avec 4 pick-up avec au moins 10 à 15 hommes non encagoulés. L’ancien aide de camp de Dadis était à 5 à 6 m de lui, dit-il.  Il confie qu’il (Toumba) tirait à l’air. Donc des tirs de sommation.

« Avez-vous identifié un élément de Toumba? » lui a demandé le procureur Sidiki Camara. Il répond qu’il n’a pu identifier que Toumba, parce qu’il le voyait fréquemment derrière Dadis et à la télévision. Pourtant, il vivait dans l’enceinte du camp Alpha Yaya Diallo avec ces éléments de Toumba.

Chaque fois, le procureur Sidiki Camara rappelle au Colonel Blaise qu’il est procureur aussi, donc il sait qu’il doit répondre aux questions avec précision.

À la question de savoir qui a ordonné sa sortie sur le terrain le 28 septembre, il s’est contenté de dire qu’il a suivi le plan établi par le capitaine Ouo-ouo: « Il y avait une planification. La planification est un ordre ».

Le procureur de la République près le tribunal criminel de Dixinn lui a demandé qu’est-ce qu’il a fait quand il a vu Toumba et ses éléments tirer en l’air face à des citoyens non armés. Il a dit qu’il a quitté le terrain, car Toumba et ses hommes étaient sur armés. « Donc mon souci c’était de mettre mon équipe à l’abri », ajoute-t-il.

« Donc vous avez préféré mettre votre équipe à l’abri en laissant des citoyens non armés ? Pourquoi vous n’avez pas informé la hiérarchie de ce qui se passait? » a ensuite demandé le procureur Algassimou. Mais là aussi, il répond qu’il y avait des gendarmes et des agents de la CMIS là-bas.

 Blaise Goumou affirme que ce jour-là, il n’était pas armé et qu’aucun de ses éléments n’était armé. Ce qui est un peu quand même curieux, car il est difficile de comprendre qu’un gendarme qui fait la patrouille contre des trafiquants de drogue et de grands bandits ne soit pas armé.

Le procureur a renvoyé la suite des débats pour le 30 janvier 2023.

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