L’ancien préfet de Coyah, Aziz Diop et des cadres de la préfecture ont été entendus ce lundi 7 mars pour « destruction d’édifices privés, violence et menace » par le Tribunal correctionnel de Première Instance (TPI) de Coyah.
Au sortir de la salle d’audience, l’avocat de la partie civile, représentée par Me Salifou Béavogui a déclaré que les opérations de déguerpissement des emprises et des encombrants physiques le long des routes ont été menées avec « haine et règlements de compte ». Alors que la défense, représentée par Me Mohamed Sylla a laissé entendre que la partie civile s’est trompée d’adversaire.
Me Salifou Béavogui : « Dans le dossier, on parle de 47 victimes mais sur le terrain, il s’agit de 191 victimes et plus de 300 bâtiments détruits sans titre ni droit. Les prévenus ont communiqué des documents qui, en réalité, les incriminent davantage. L’ordre de mission ne les cite pas comme étant membres de commission qui doit procéder aux opérations de déguerpissement d’une part et d’autre part, c’est un certain Fodé Keita qui est chef de mission. Cet ordre de mission concernait les sites de Yessouloun à Kouria. Le centre-ville n’était concerné que par la libération des emprises. Cela ne veut pas dire démolition systématique des maisons des paisibles citoyens de Coyah.
Il y a des maisons qui ont été détruites qui n’étaient sur aucune emprise. Ces destructions ont été menées avec haine et règlements de compte généralement 72 h ou 24 h avant. Dans tout pays civilisé, quand l’État veut faire des ouvertures ou libérer des emprises, il convoque les personnes concernées, les informe à l’avance et procède à l’indemnisation.
La mission certes a existé mais elle a été mal interprété par les prévenus en leur tête l’ancien préfet de Coyah, Aziz Diop. Tous les prévenus ont nié les faits or, ils avaient créé une dynamique commission de casse systématique qui a opéré tous les jours. Aujourd’hui, les aveugles, les infirmes bref des personnes qui n’ont pas où aller, ont été délogés, d’autres ont perdu la citoyenneté de Coyah. Il s’agit aujourd’hui d’amener les personnes qui ont agi ainsi devant leur responsabilité. Ces agents de l’habitat et Coyah ont fait des victimes.
Nous avons les preuves irréfutables, les masques vont tomber l’audience prochaine. Ces prévenus ont évité leurs propres maisons, celles de leurs parents et de leurs connaissances avant de s’attaquer aux maisons d’autrui.
Pire, l’ancien Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana avait dit devant les députés à l’Assemblée nationale que ni lui, ni son gouvernement n’étaient au courant des casses. N’eut été la chute du régime, tous les prévenus seraient limogés de leurs fonctions (…).«
De son côté, Me Mohamed Sylla dira ceci : « La partie civile s’est trompée d’adversaires. Dans les débats, tout tourne au tour de l’Etat. Pour l’instant, la partie civile n’a pas produit des preuves qui justifient que mes clients ont détruit, menacé et violenté les citoyens de Coyah.
Pour l’instant, il n’y a aucune preuve mais plutôt des déclarations. Il est facile de déclarer mais il est difficile de justifier. Ce sont les preuves qui comptent en matière de justice. Il ne faut pas que la partie civile profite d’une situation pour se rendre justice.
Il ne faut pas qu’on se sert de la justice pour commettre l’injustice. Nous considérons que nos clients ont été arbitrairement astreints devant ce tribunal dès lors qu’ils ont été cités en personne. Alors que c’est l’Etat qui a donné l’ordre et c’est lui-même qui a exécuté ».
Sur la question relative à la comparution de l’ancien directeur national de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme, Ibrahima Camara et le transport judiciaire, Me Sylla a affirmé que c’est au tribunal d’apprécier après avoir entendu les prétendues victimes. »
Depuis Coyah, une dépêche de Sekou Sanoh pour Guineenews.