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Primature : Dr Bernard Goumou fait grise mine (Billet) 

Le Premier ministre Dr Bernard Goumou aurait regagné ses pénates sur la pointe des pieds, ce jeudi vers 14 heures. Certains observateurs seraient vite allés en besogne en faisant un lien entre la « déculottée » que lui aurait infligée le ministre de la Justice et ce retour précipité à sa résidence à une heure inhabituelle. Comme si le refus du garde des d’admettre tout échange entre le ministère public et le chef du gouvernement, autour des affaires litigieuses impliquant des acteurs politiques, relevait d’un caractère d’insubordination.

Il y a déjà eu un précédent en la matière, sous cette transition. Et Mme Yarie Soumah, qui était à l’époque ministre de la Justice, avait fait les frais pour s’être montrée réticente à toute intelligence des magistrats avec le pouvoir exécutif.

Elle fut limogée séance tenante, sans autre forme de procès. En sera-t-il pour l’actuel garde des sceaux ? Qui, de l’avis de certains observateurs, aurait aussi emprunté le même « chemin interdit » que Dame Yarie. A savoir s’affranchir du joug de l’exécutif.

Au nom du sacro-saint principe de l’indépendance de l’autorité judiciaire. Cela peut être perçu comme une gageure, dans un pays où le président est une sorte de monarque absolu, qui ne dit pas son nom. Disposant d’un éventail de prérogatives infinies. Tous les commis de l’État devant lui faire allégeance, au nom du pouvoir discrétionnaire, dont il est investi pour nommer ou dégommer qui il veut, y compris le Premier ministre. Qui, dans le couple exécutif, n’est que le maillon faible.

En attendant de savoir jusqu’où ira cette épreuve de force entre Charlie et le Dr Bernard, il revient aux magistrats guinéens de se libérer l’esprit. De sortir des appétits carriéristes qui ne feraient que dévaluer la robe.

Qu’on ne vienne plus nous servir des vaudevilles, où des magistrats se mettent en scène devant un président, pour dire qu’ils étaient sous les bottes de l’exécutif. Ce genre de mea-culpa n’aura plus droit de cité. Qu’on se le tienne pour dit.

Pour finir, dans ce cas de figure, le Premier ministre, en tant que garant du dialogue sociopolitique, essaie d’éteindre l’incendie qui couve dans la cité. Ce qui le fait passer pour l’une des colombes du gouvernement de transition. De là, à vouloir marcher sur les platebandes du judiciaire, au nom de la paix, est –ce une ligne que l’exécutif est en droit de franchir ? La question mérite d’être posée.

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