Il ne s’agira point d’analyser ou d’évaluer. Des secteurs précis dont c’est la mission existent dans les arcanes de l’administration et des institutions directement concernées par l’activité. Ils y veillent et restent nos futurs pourvoyeurs en informations spécifiques attendues dans le moyen et long termes. D’ici que nous ayons besoin de les solliciter pour avis ou statistiques, nous allons plutôt faire un premier constat de la situation observée sur le terrain.
Le 18 avril était la date butoir fixée par décret pour rendre le port du masque obligatoire pour tous. Ce qu’on peut en dire, c’est que dans l’ensemble, cette règle, quoique toute nouvelle et contraignante pour les populations, semble avoir été pleinement acceptée par grand nombre d’entre elles. Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un coup d’œil sur l’environnement urbain.
On voit des masques partout, de toutes les formes et couleurs imaginables, portés par des citoyens de tous sexes et âges confondus. Qu’ils soient piétons, cyclistes, motocyclistes ou automobilistes, tous prennent soin d’en porter. La mesure semble être intégrée dans la vie de tous les jours.
Pour avoir adhéré à une échelle aussi large, à l’esprit de cette mesure édictée pour la protection contre le coronavirus, ce fléau actuel de l’humanité, les citoyens ont fait montre d’un sens civique élevé.
Mais, ne tombons pas dans un optimisme béat pour affirmer que ce comportement patriotique que nous saluons ici serait acquis du premier coup ou qu’il aurait satisfait à toutes les conditions requises pour nous protéger définitivement de la pandémie. Ce serait inexact et démagogique.
Disons plutôt qu’il y a là une réponse particulière à donner que nous ne sommes pas en capacité de délivrer. Malgré les intenses recherches en cours à travers le monde pour découvrir le miraculeux vaccin ou le fameux médicament, pas un seul scientifique ou expert à ce jour, pour nous en «donner le la ». Tout le monde est comme aphone sur le sujet.
A s’y attarder, on n’est pas autant surpris que cela, d’en être à ce niveau de compréhension et de réaction, tellement l’enjeu et la fulgurance de l’attaque subie sont grandes pour tous les pays, même les plus développés. Le bouleversement est total et touche le monde entier.
La chaîne de réactions pour s’en protéger découle de là. Et notre pays tente d’innover dans le domaine, par des stratégies qui se montent par paliers successifs, au rythme de l’évolution de la pandémie. D’où cette imposition du port du masque protecteur à l’ensemble des citoyens.
Le premier jour de l’application de cette mesure, la capitale s’est réveillée dans l’expectative. Beaucoup de questions et d’incompréhensions habitaient les esprits. Chacun se demandait comment tout cela allait évoluer.
Quelques altercations et incidents ont été enregistrés ici et là, mineurs pour la plupart, entre les agents chargés du contrôle et des citoyens qui, sans être foncièrement réfractaires ou hostiles à la mesure, ont tardé à se mettre en règle. Le gros lot de ceux-ci se trouvait parmi les automobilistes et motocyclistes que les agents pouvaient interpeller plus facilement dans la circulation. Quant aux piétons, la tâche semblait plus ardue, vu leur grand nombre. Ne pouvant soumettre tout le monde au contrôle à la fois, les agents étaient embarrassés. Ce qui fait que ce volet n’a pas connu le niveau de coercition attendu ce jour.
Heureusement, par mimétisme ou par adhésion volontaire, la situation s’est nettement améliorée. Les jours suivants, toute cette frange de la population s’est investie dans le respect de la règle. Et le port de masques a pris son essor.
C’est un sujet vaste et de premier ordre qui s’ouvre là, auquel nous allons consacrer d’autres approches. D’ici là, engageons-nous à le renforcer pour couper définitivement une des chaînes, parfaitement identifiées, de transmission du coronavirus.