Par ces temps qui courent, nombreux sont ces cours d’eau de la commune urbaine de Labé qui se sont vus transformés en des véritables dépotoirs d’ordures. L’environnement est en train de subir de fortes dégradations. De la Sassé en passant par Pounthioun , sur le » donghorawol » ou encore le » bendékouré, le constat qui se dresse n’est que déception et désolation.
Sur ces cours d’eau, l’eau qui coulait a cédé la place à d’énormes tas de pampers, des caoutchoucs, des vieux textiles de toutes sortes et d’autres impuretés très nocives pour l’homme, l’environnement et les animaux. Malheureusement, tel est le décor que présentent aujourd’hui ces cours d’eau.
Pour en savoir davantage sur l’incivisme et le cynisme de ces citoyens qui se livrent à des tels actes d’un côté et de l’autre sur les impacts à moins et long terme de ces dépotoirs d’ordures sur les lits de nos cours d’eau, Guinéenews s’est penché sur cette fâcheuse situation.
Sur les rives du marigot qui traverse le quartier Pounthioun au niveau du pont qui mène vers le TP, nous rencontrons deux jeunes riverains évoluant tout près de là. Ils n’ont pas caché leur rage par rapport à ces ordures sur le lit du cours d’eau.
» Nous avons tout fait ici pour empêcher les gens de jeter les ordures sous le pont. Tout récemment, on a interpellé ici une personne qui était venue déverser des ordures. Il nous a répondu si on sait qui il est. Il nous a menacé. Et finalement on a laissé faire. Ils viennent parfois sur des motos ou en véhicule pour les jeter ici. Et quand on les interpelle, ils font des gestes de la main pour nous dire de dégager. Parfois ce sont même des cadres qui se livrent à ces actes. Certains aussi viennent la nuit. Du coup, face à toutes ces situations, nous nous sentons vraiment impuissant », s’alarme Siradiou Diallo.
Sur la même lancée, son binôme Mamadou Hady Baldé renchérit : » Nous sommes impuissant face à la situation. L’environnement ici est invivable. Vous voyez, j’ai tout le temps ma bavette. Il y a des odeurs nauséabondes qui se dégagent de partout. Vous voyez les tas de pampers. C’est dégoûtant », s’insurge le jeune homme.
Pour mieux cerner la situation nous avons abordé Mamadou Kobéra Diallo, spécialiste en la matière et inspecteur régional par intérim de l’environnement de Labé. Conscient de la situation, il nous explique que le cas de Labé est parmi tant d’autres cas des grandes villes.
» C’est effectif. Malheureusement. Et le cas de Labé n’est pas un cas isolé. Partout dans les communes urbaines où les grandes villes, les marigots et les caniveaux sont transformés en poubelles . Les ordures et autres déchets y sont jetés . Et cela a d’énormes conséquences. Je dis bien énormes conséquences. Tout d’abord ça affecte et pourrit non seulement l’eau. Mais cela entraîne des maladies et occasionne le tarissement des cours d’eau. Les gens oublient seulement que ces ordures déversées sur les cours d’eau, d’une manière ou d’une autre, vont revenir chez eux. Parce que c’est l’eau là que nous utilisons pour soit se laver, faire la vaisselle, la lessive…. du coup, ça nous affecte directement. Il faut que les gens prennent conscience pour éradiquer ces pratiques », conseille le spécialiste.
Quant à Alpha Oumar mosquée Diallo, responsable de la radio rurale régionale de Labé, il voit dans tout ça des actes d’incivisme qui risquent de nous coûter très cher dans un avenir proche.
En tout cas, à la vitesse où vont les choses, si rien n’est fait pour combattre ce phénomène, on risque de payer fort le prix. Faut-il aussi rappeler que le Fouta fait actuellement face à une vague de chaleur ces derniers temps.