La saison sèche est une période mise à profit par les agriculteurs pour faire le jardinage. Cette activité reste confrontée à d’énormes difficultés dans le secteur de Sanama N’Douka district de Boumeko, commune rurale de Fatako. La rédaction locale de votre quotidien électronique Guineenews est allée à la rencontre des paysans.
La disponibilité de l’eau est la principale difficulté des agriculteurs, a-t-on constaté. Le barrage agricole installé depuis 1991 ne fonctionne plus. C’est ce qui nous explique Aissata Sadio KOULIBBALY.
« Nous avons vraiment des difficultés pour trouver de l’eau. Notre barrage agricole ne fonctionne plus et nous sommes obligés d’utiliser des arrosoirs pour arroser nos cultures. Avant, il suffisait qu’on ouvre le barrage pour que l’eau vienne en grande quantité », rappelle-t-elle.
Même son de cloche du côté de Mamadou Dian KEITA : « Les années passées, on travaillait aisément et on produisait beaucoup. Mais depuis l’année dernière, notre barrage agricole ne fonctionne plus et nous rencontrons assez de problèmes pour trouver de l’eau. Nous sommes obligés de faire des puits en certains endroits du périmètre pour gagner de l’eau. Imaginez-vous utiliser un petit moteur ou des arrosoirs pour arroser 1 à 2 hectares? En plus de l’eau, il y a aussi un problème de clôture car on n’a pas de grillage. Il y a les boeufs qui viennent nous embêter régulièrement. »
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Malgré ces difficultés énumérées ci-haut, Issa Bella KANTE, demande aux femmes d’exploiter la terre : « le peu que nous faisons, nous aide à subvenir à nos besoins. C’est pourquoi, je demande aux autres femmes d’exploiter le domaine agricole de Sanama.»
Interrogé, Mamadou Aliou BALDE dit « Carlos », le conseiller agricole de la commune rurale de Fatako revient sur l’historique du barrage agricole : « C’est dans les années 1991 que ce barrage a été réalisé par la FAO (le fonds de Nations-Unis pour l’Alimentation) avec l’appui d’autres partenaires. Un expert hollandais du nom de Mage Vall nous avait dit que si le barrage n’est pas installé un peu en amont de la rivière qu’il n’allait pas avoir une longue durée. »
Poursuivant son intervention, il dira : « Les paysans sont obligés de faire des puits maraîchers pour se procurer de l’eau et arroser leur culture. Ce qui diminue la productivité et la variation des cultures. Cette année seulement 10 hectares sont valorisés sur les 124 que compte ce domaine de Sanama N’douka. Avant, on pouvait faire toute sorte de cultures en saison sèche car il y avait suffisamment d’eau. Actuellement, on cultive seulement la pomme de terre qui ne demande pas assez d’eau. Et la durée est de 2 mois et 2 semaines et les autres cultures ne seront pas semées à cause du manque d’eau. »
Face à ces difficultés, notre interlocuteur interpelle l’État et les partenaires pour la réhabilitation du barrage agricole de Sanama N’douka.
« Je profite de votre micro pour réitérer les appels à l’endroit de l’État, ainsi qu’aux partenaires qui évoluent dans le domaine agricole notamment le FIDA (Fonds International pour le Développement Agricole) pour venir en aide à ces populations pour que le barrage agricole soit réhabilité. Cela va accroître la productivité des agriculteurs et favoriser leur autosuffisance alimentaire. »