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Persécution d’opposants à Dabola: Mis en cause, le préfet donne sa langue au chat

L’application de l’arrêt recensement pris par la cour suprême pour l’installation des chefs de quartiers et de districts ne sera pas chose aisée. En tout cas, l’exécutif saisi à cet effet, traîne non seulement les pieds mais empêche les initiatives prises dans ce sens de prospérer. L’arrestation des opposants à Bissikrima, sous-préfecture de Dabola, suivie  de leur incarcération actuelle à la prison de cette ville de la Haute Guinée, en est une illustration.

Ils sont six (6) responsables à la base de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) à croupir actuellement à la prison civile de Dabola.

Mamadou Aliou Lino Diallo, Mamadou Aliou III Diallo, Alpha Oumar Diallo, Amadou Maghariou Diallo, Sékou Barry et Mamadou Aliou Barry alias Song sont mis aux  arrêts à Bissikirima, sur instigation de l’administration déconcentrée, dit-on.

« Ils ont été conduits à la justice de paix de Dabola où le juge a décidé de les poursuivre pour usurpation de titre et de fonction, tout en confiant leurs dossiers à un juge d’instruction », informe Me Beavogui joint par Guineenews.

Et l’avocat  de dénoncer « des arrestations arbitraires teintées d’intimidation », tout en précisant que les mis en cause n’ont pas installé les responsables de districts.

Au contraire, informe-t-il, « l’Ufdg est en train de s’organiser à l’interne », dans l’esprit de l’article 104 du code électoral en vigueur. Une disposition légale qui stipule que dans les 15 jours qui suivent la proclamation des résultats des élections communales, « …les entités dont les listes ont obtenu des résultats leur permettant de désigner les membres du conseil de quartier ou de district doivent déposer auprès du maire de la commune concernée les noms et prénoms des personnes choisies à cet effet. »

Précisant que « l’entité dont la liste est arrivée en tête précisera les noms et prénoms du président du conseil de quartier ou de district, selon le cas ».

Deux ans après ce scrutin, ces exécutifs locaux ne sont toujours pas installés, nonobstant les réclamations et dénonciations des opposants. Pire, les actes posés dans ce sens sont « incriminées » par le pouvoir. Et vaut la prison à des citoyens dont le crime est celui de jouir des prérogatives que leur confère le législateur. Et les familles de ces derniers feraient face à des tracasseries de toutes sortes.

A la gendarmerie, pendant la détention provisoire, les visites seraient monnayées par les agents selon le proche d’un prisonnier politique. Pour voir un détenu et avoir un bref entretien de (cinq) minutes », il faut dix mille (10 000) francs  nous confie-t-on. « Pour les six (6), il faut soixante mille (60 000) » ajoute notre interlocuteur. Une fortune quand on connaît le revenu et le niveau de vie des populations rurales en Guinée.

Joint pour sa version des faits, le préfet de Dabola nous raccroche au nez d’abord, avant de revenir à des meilleurs sentiments.

Sauf que l’idée arrêtée de M. Sy Savané selon laquelle « le journaliste qui est curieux doit se rendre à Dabola pour s’informer » ne change pas. De passage, la première autorité préfectorale de Dabola révèle qu’il a un principe qui fait que depuis 2012, il n’a pas accordé d’interview.

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