Quatre milliards de francs guinéens, c’est le montant que le gouvernement vient d’accorder à des groupements féminins réunis au sein de l’Union guinéenne des vendeurs de poissons fumés et l’Union des femmes mareyeuses de Guinée. Chacune de ces associations a reçu 2 milliards GNF. Cet argent n’est pas un don, mais plutôt un prêt avec un moratoire de six mois et un taux d’intérêt de 5%.
« Face à la situation entrainée par la Covid-19, les résultats de production attendus des activités de la pêche sont fortement impactés avec des conséquences non négligeables sur le plan sécurité alimentaire et nutritionnelle surtout au niveau de nos populations les plus vulnérables. C’est pourquoi, pour répondre efficacement au choc entrainé par cette pandémie, et dans le cadre de l’accompagnement des initiatives des femmes en vue de leurs autonomisations, le gouvernement guinéen a jugé nécessaire de créer un fonds d’appui aux groupements d’intérêts économiques et aux entreprises (FAGIE) », a expliqué Hadja Sonna Camara, cheffe de Cabinet du ministère de la Pêche et de l’Economie maritime.
Guy Laurent Fondjo, président de l’Association des professionnels de banque et Directeur général d’Afriland First Bank, rappelle aux femmes que c’est un prêt dont elles bénéficient : « Ce qu’il faut noter dans le cadre de ce fonds, c’est que c’est un partenariat entre le gouvernement et tout le secteur financier pour vous accompagner. Donc autant le gouvernement a la volonté de vous apporter le soutien financier nécessaire, autant il tient à ce qu’il y ait de la rigueur en matière de sélectivité de risques et en matière d’analyse des crédits, parce que, comme vous le savez, c’est un crédit et qui dit crédit, dit remboursement. »
Mamadou Aliou Souaré est le président du comité de pilotage du Fonds d’appui aux groupements d’intérêts économiques et aux entreprises (FAGIE). Il soutient que les bénéficiaires de ce prêt répondent aux critères fixés par les autorités : « Le secteur de la pêche fait partie des secteurs les plus touchés. Et ces femmes mareyeuses et fumeuses représentent environ 146 groupements d’intérêts économiques, donc plus de 1000 femmes dispatchées dans tout le pays. Donc il était important de les écouter. On a écouté leurs doléances. On s’est rendu compte qu’elles répondent aux critères. Au-delà même de l’appui financier que nous leur accordons, c’est aussi apporter une sécurité alimentaire parce que le secteur des poissons est affecté alors que les poissons constituent l’une des denrées de consommation en Guinée. »