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Passages à niveau mal aménagés : un danger mortel pour les usagers

C’est le cas de le dire, dans la circulation routière, il n’y a pas d’endroit plus dangereux qu’un passage à niveau. Tout le monde le sait, ou presque. Pour faire simple, c’est le lieu de croisement d’une voie routière et d’une ligne ferroviaire. Une large gamme de signalisation marque son approche et indique ce qu’il y a lieu de faire. Il peut concerner une, deux, voire plusieurs voies.

Quelques particularités

Le passage à niveau est répertorié dans le code de la route comme étant à risque élevé. Son franchissement est strictement règlementé. Il est recommandé de rester très prudent avant de le traverser. Hormis quelques exceptions, tout dépassement y est formellement interdit.

De façon générale, dans tous les pays, la priorité absolue a toujours été concédée au train à cet endroit et jamais, aucun jugement d’accident n’a inversé cette règle, universellement reconnue.

Même sous forme de boutade, à la question de savoir qui sort victorieux, d’un combat entre un train et tout autre véhicule, la réponse est simple : c’est le train.

Cette machine énorme, à la puissance phénoménale, ne se compare à aucune autre. En plus, elle ne s’arrête pas aussi facilement qu’une automobile. Il lui faut une longue distance de freinage pour s’immobiliser.

Passages à niveau dans la capitale

Le problème à Conakry est que la ville est traversée dans le sens de sa longueur par deux lignes ferroviaires en provenance de Fria et de Kindia qui mènent toutes deux au port autonome. Elles sont utilisées par les trains des deux compagnies minières qui extraient et transportent de la bauxite. Cette mixité de modes de transport ne se passe pas sans soucis, surtout à hauteur des passages à niveau. Le long de chacune des deux voies ferrées, on en rencontre qui n’ont pas la qualité optimum requise, en termes d’aménagement. Il serait fastidieux de les dénombrer tous ici. Mais, ce qui est parfaitement établi, c’est que dans la majorité des cas, ces ouvrages sont en mauvais état.

Problèmes liés à leur franchissement

Les usagers, pour les franchir, sans abîmer leur véhicule qui risque de heurter vivement les rails et les trous sur la chaussée, sont obligés d’y trainer, plus qu’il n’en faut, à cause des interstices larges et profonds qui séparent les rails non bordés de la chaussée non équarrie.

Pareille situation favorise souvent un bouchon qui pousse certains usagers impatients, à vouloir dépasser à tout prix. S’ils ne le réussissent pas, ils forment des files parallèles ou s’agglutinent les uns derrière les autres, sans laisser une quelconque distance de sécurité. Si entretemps, le train s’annonce, c’est la panique. Et dans le pire des cas, certains usagers tombent en panne pendant qu’ils sont sur les rails.

Risques accrus pour les deux roues

Pour les conducteurs d’engins à deux roues, surtout les motocyclistes, la situation est autrement plus risquée. Gare à eux s’ils traversent la voie ferrée en diagonale ou en oblique, ou qu’ils soient chargés à l’arrière et donnent un coup de frein ou d’accélérateur brusque, pendant le chevauchement. La chute est assurée, surtout si la chaussée est mouillée.

Quelques cas d’accident

Il n’y a pas longtemps qu’un accident mortel s’est produit au passage à niveau de Cosa. La victime, un officier de l’armée, lieutenant Ismael Boiro en service au camp Alfa Yaya, y a perdu la vie après qu’il soit tombé sur les rails, avec sa moto, devant un camion dont le chauffeur n’avait pu s’arrêter à temps. De l’avis général, le défunt était un brave soldat apprécié de tous. Il venait d’arriver de Kidal dans le cadre de la mission d’intervention que notre pays y déploie depuis le début. Nous apprenons que, ce jour fatidique, le défunt avait des courses urgentes à faire. Pour éviter les embouteillages, il avait donc, garé sa voiture pour prendre la moto. C’est sur le chemin de retour à son domicile, à Kagbelen, alors qu’il venait de quitter son unité au camp, que ce drame est survenu.

Quelque temps avant ce cas mortel, nous apprenons que le train avait heurté au même lieu, un camion immobilisé pour cause d’accident, qui attendait le service constat.

Une solution nécessaire et urgente s’impose

Espérons que les sociétés concernées vont faire ce qu’il faut et sans tarder, pour aménager, de façon graduelle et échelonnée les passages à niveau, nettement dégradés. Elles en sont bien capables. Pour preuve, nous allons citer le passage à niveau normalisé et très réussi, qui se trouve non loin de la rentrée du camp Alpha Yaya, du côté de « camp carrefour », sur la route Leprince.

La duplication de ce modèle d’ouvrage à tous les endroits qu’il faut, est un gage de sécurité renforcée pour tous : usagers, mais aussi, trains minéraliers, bien compris.

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