Dans un article en date du 06 août dernier, nous en avions fait cas après que nous l’ayons vu à terre, détaché de son support et abandonné. Ne donnant pas cher pour son avenir sur les lieux, nous avions alors prédit sa mort programmée, comme celle de bien d’autres avant lui. Mais, à notre grand étonnement, il est encore là. Au lieu qu’il disparaisse à jamais, il a été réparé et remis en place. Nous devons ce ‘’miracle’’ à la prompte réaction du service chargé de la gestion des panneaux dans la capitale. Et cela, dès après la publication du premier article, ci-avant référencé.
Cela va sans doute faire sourire bon nombre d’entre nos lecteurs, surtout ceux de la frange pensant d’office et mordicus que cela ne mérite point un article. Ils vont d’emblée poser la question de savoir, en quoi le sort d’un panneau de signalisation routière peut-il être intéressant ? Au point où on en est de gérer sans arrêt de bien gros dossiers allant de la politique aux faits de société remuants et divers qui meublent la vie courante, ils ne voient guère d’utilité à s’encombrer de pareille futilité. A y bien réfléchir, ils ont sans doute raison.
Nous leur rappellerons cependant, sans aucune intention de verser dans la chicane que, dans la vie, n’est important, intéressant ou prioritaire que ce que l’on considère comme tel. De notre point de vue, autant les sujets politiques ou autres sont intéressants, autant les panneaux de signalisation le sont également. Nous restons convaincus que ces assemblages de métal de forme, couleurs et symboles variés, implantés le long des routes, sont d’une très grande importance pour les usagers dont ils sécurisent la vie dans la circulation. Ce qui à nos yeux, n’a pas d’équivalent en termes d’importance.
Les panneaux sont des surveillants, des informateurs, des anges gardiens qui alertent, préviennent, orientent, recommandent. Grâce à eux, l’usager évite d’être auteur ou victime d’accident dont l’issue peut être fatale. Grâce à eux, l’usager sait où il est, à quelle vitesse il doit rouler, qu’est-ce qui l’attend devant, par où il doit passer et comment, etc. Autant d’informations essentielles pour une conduite sécurisée. Et tout cela, sans aucun frais. Gratuit sur toute la ligne !
Ces panneaux-informateurs sont plus fiables que tout système de surveillance. L’expérience a montré qu’aucun dispositif sécuritaire n’est jamais absolument parfait. Qu’il soit assuré par l’homme, les canidés ou tous moyens électroniques, une faille est toujours possible. Pendant ce temps, les panneaux s’avèrent nettement plus efficients. Si nous pouvions les personnifier et leur donner comme une âme et la parole, nous dirions qu’ils sont des surveillants avertisseurs, permanents au poste. Quel que soit le temps qui prévaut, l’heure et le lieu où ils sont placés, ils transmettent toujours un message clair et utile à la conduite. Ils ne sont sensibles ni à la peur, ni à l’isolement de leur position en rase campagne notamment, ni à la faim ou à la soif, ni aux intempéries. Ils ne dorment pas, ne demandent pas d’augmentation salariale, ne font pas grève. Ils ne sont pas corruptibles voire tentés de sérier, monnayer ou refuser de donner l’information ou l’alerte nécessaire à l’usager qui arrive.
Pour tout dire, les panneaux de signalisation sont essentiels à la circulation routière. Ah, si seulement, ils pouvaient parler, ces braves compagnons de route de tout voyageur !
Un réseau routier sans signalisation est dangereux à pratiquer parce que, ne parlant pas. Ce phénomène a été si longtemps décrié chez nous que le département des transports a fait l’effort de le corriger. C’est ainsi que, courant année 2018, il a implanté un millier de panneaux dans les cinq communes de la capitale. Leur effet sur la circulation n’est pas encore entièrement établi. Pour l’apprécier, il faut qu’une étude soit menée sur le sujet pour disposer des indicateurs vérifiables exigés en la matière.
Cependant, il y a tout lieu de se réjouir de ce premier effort consenti par les autorités. Même si quelques facteurs bloquants laissent présager des délais plus ou moins longs pour l’assimilation parfaite par les usagers, de ce nouveau langage routier que leur impose la nouvelle signalisation. Au nombre de ces facteurs, nous avons : l’habitude indécrottable acquise de rouler sans panneaux de signalisation ou presque, tant en ville qu’en rase campagne ; le manque de formation au code de la route et l’impunité qui se traduit par une violation délibérée de la signalisation routière et des règles de circulation.
Pourtant aujourd’hui, tout cela doit changer. Notre circulation routière doit faire sa mue et ressembler aux autres. Aussi, tenant compte de la hauteur de l’investissement consenti par l’Etat et de l’utilité qu’on en tire dans le renforcement de la sécurité routière, nous devons dès maintenant apprendre à respecter et à prendre soin des panneaux de signalisation.