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Obtention de la carte d’identité biométrique à Labé : un véritable calvaire pour les aspirants

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Disposer de la carte d’identité biométrique devient désormais, la condition sine qua non pour tout fonctionnaire, de bénéficier de sa solde, à partir du mois de mars 2023.

A défaut, ceux qui ne seront pas détenteurs du fameux sésame, se verront privés de leurs salaires. Pendant ce temps, à Labé, la capitale régionale, c’est l’affluence totale depuis plusieurs semaines maintenant, en quête de la carte d’identité biométrique.

De la banque pour le dépôt de l’argent pour l’extrait d’acte de naissance et de la carte d’identité biométrique, en passant par la mairie et le commissariat central de police, les candidats pour le sésame sont confrontés à un véritable calvaire.

Des citoyens font des vas et vient incessants depuis des semaines pour ne pas dire des mois, sans pour autant être soulagés. Le plus souvent, ce sont des fonctionnaires des autres préfectures de la région, qui en payent le lourd tribut.

Ils y passent des jours hors du service. Le processus est caractérisé par une lenteur qui ne dit pas son nom. L’opération se déroule dans un tohu-bohu total. Partout, il faut s’inscrire sur des listes. Et faire la queue des heures voir même des jours, a constaté sur place Guinéenews.

Pour en savoir davantage sur les péripéties liées à l’obtention de ces papiers, Guinéenews s’est intéressé à la situation.

Nous sommes au centre-ville de Labé dans une des banques en charge de la réception des sommes pour l’extrait de naissance et la carte d’identité biométrique. Le lieu refoule du monde dans cette belle matinée d’un jour ouvrable.

 » Je suis là depuis le matin en train de faire la queue pour le dépôt de l’argent pour l’extrait de naissance et la carte d’identité biométrique. Mais sérieusement, ce n’est pas du tout facile. Je me suis inscrite sur la liste et j’ai l’impression que ça ne bouge pas. C’est extrêmement lent et il y a assez de monde. Je pense que ça me prendra ma journée entièrement », déplore Fatimatou Bah, une enseignante visiblement très fatiguée.

Non loin d’elle, un autre doyen présent sur les lieux pour les mêmes motifs renchérit en ces termes : » c’est du n’importe quoi. Il faut 6 à 8 heures de temps juste pour un petit dépôt comme ça. C’est vraiment regrettable. Je suis là depuis 9 heures et il est 15 heures environ. Je suis encore là et j’attends qu’on m’appelle pour faire ce dépôt et avoir mes reçus« , s’alarme le doyen Hady Diallo, avant de suggérer à ce que l’État puisse décentraliser les activités là.

Après la banque, il faut tout d’abord passer par la mairie pour l’extrait de naissance biométrique. Là aussi les difficultés sont énormes. Il faut viser son extrait de naissance, puis se faire inscrire sur une longue liste afin d’avoir un rendez-vous généralement de deux semaines pour la prise de photos. Ensuite revenir encore après un autre rendez.

 » Je suis là dans le cadre de l’obtention de mon extrait de naissance biométrique pour avoir ma carte d’identité. Mais j’ai eu d’énormes difficultés. J’ai été contraint de revenir à mon lieu de naissance pour faire un jugement supplétif. Car, l’extrait que j’avais n’était pas conforme. Du coup, je suis revenu ici encore pour tenter d’avoir l’extrait de naissance biométrique. Actuellement, cela m’a pris plus d’un mois. C’est assez compliqué », déplore Yaya Souaré un fonctionnaire basé à Lélouma.

Cet autre fonctionnaire quant à lui explique que  » mes dossiers ont été engagés depuis le début du mois de décembre. On m’a appelé pour venir récupérer mon extrait de naissance biométrique. Malheureusement je cherche depuis deux jours. Je ne le retrouve pas. D’autres encore ont retrouvé mais avec des erreurs là-dessus. Je ne comprends pas » s’alarme, dépité Souleymane Diallo, professeur dans un collège de la place.

Au commissariat central de police de Labé, l’affluence a progressivement baissé ces derniers temps au niveau du service en charge de la biométrie. Là aussi, une fois la prise des photos effectuée, il faut patienter des semaines durant.

 » Actuellement, l’affluence a diminuée. Il n’y a pas assez de monde ce dernier temps. Je ne sais pourquoi. Si non les semaines passées, on était débordé« , commente hors micro un agent en charge des dossiers. A ce niveau aussi, parfois, ils sont confrontés à un manque de connexion pour la prise de photos.

Cependant, dans la section en charge des autres cartes d’identité ordinaires, l’affluence est encore de taille.

Faut-il rappeler que toutes les personnes interrogées par rapport à la biométrisation ont émues les souhaits de la décentralisation à travers toutes les préfectures pour gagner en temps et mieux soulager les citoyens.

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