Ont pris part à cette formation, les autorités de l’administration publique et des collectivités locales, les services techniques de l’Etat, le secteur privé, les organisations de la société civile, les autorités coutumières, les ordres professionnels. Ils sont venus des différentes préfectures de la région de N’Zérékoré.
Cette session de formation, faut-il le rappeler, est consécutive à l’organisation d’un premier forum urbain national (FUNAGUI), tenu en décembre 2019 et qui avait mobilisé les acteurs et parties prenantes du développement urbain.
Faire de l’urbanisme un levier de développement national intégré et durable est l’objectif de cette rencontre.
« Concrètement ce que nous visons, c’est que la Guinée s’est inscrite depuis certaines années dans la maitrise de ce processus d’urbanisation. Beaucoup de travaux ont été faits au niveau du ministère de l’Urbanisme, de l’Habitat et de l’Aménagement du Territoire, à travers la direction nationale de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme et avec l’appui de l’ONU-HABITAT dans le cadre d’un projet appelé ‘’SANITA VILLE DURABLE’’. L’objectif est de venir rencontrer les autorités locales, Les organisations professionnelles, les acteurs du secteur urbain, pour échanger avec eux sur les réalités du développement urbain dans la région administrative de N’Zérékoré, sur les difficultés qu’on y rencontre et puis les perspectives en matière d’urbanisation », a indiqué Boubacar Sidiki Diallo, consultant recruté par l’ONU-HABITAT pour le développement de la politique urbaine nationale.
La restitution du diagnostic sur l’état de l’urbanisation fait en 2020 et l’élaboration de la politique urbaine nationale sont au menu de l’activité.
« Les travaux que nous allons mener aujourd’hui s’articulent autour de deux éléments fondamentaux. Le premier, c’est de restituer un diagnostic qui a été fait en 2020 sur l’état de l’urbanisation, les défis de cette urbanisation de façon durable au niveau de la Guinée. Et puis, sur l’élaboration de la politique urbaine nationale. Si on veut maitriser nos cadres urbains, si on veut que nos villes soient plus vivables, nos villes soient plus productives, plus inclusives, que chacun se retrouve dans la ville, il faut qu’on puisse les planifier. C’est ça l’objectif final de cette politique nationale d’urbanisation », a expliqué Boubacar Sidiki Diallo.
Les participants à cet atelier Régional pour le Développement de la Politique Urbaine Nationale se sont réjouis de l’initiative et ont promis de restituer les expériences acquises au cours de cette rencontre.
«C’est un sentiment de satisfaction et de joie. Parce que si nous prenons la physionomie de nos villes par rapport aux autres pays, vous vous rendrez compte qu’il y a des défis à relever. Il est donc important que ce genre d’atelier ait lieu dans les régions et même délocaliser jusqu’au niveau des préfectures pourquoi pas dans les sous-préfectures pour que les gens sachent ce qu’ils doivent faire en matière d’occupation dans les villes, villages et même dans les secteurs », a estimé Camara Fadjimba, responsable de suivi évaluation régional, ANAFIC-N’Zérékoré.
« Je trouve que cet atelier est très important parce que les jeunes sont souvent excités pour se rendre dans les zones urbaines étant donné qu’on peut bien vivre dans les zones rurales si elles sont bien aménagées. Par exemple ici, à N’Zérékoré, on vie mieux qu’à Conakry du point de vu transport, le loisir surtout le climat… Je pense que cet atelier me permettra de pouvoir sensibiliser et convaincre les autres citoyens sur l’importance de la politique nationale de l’urbanisation dans notre région », a confié Fatoumata Diaraye Tall, directrice régionale de la Poste Guinéenne à N’Zérékoré.
Selon l’inspecteur régional de l’habitat, cet atelier vient à point nommé parce que la population est en avance sur l’Etat dans le processus d’urbanisation. Ce qui serait à la base de l’occupation incontrôlée.
« Au niveau de l’habitat, la population est en avance par rapport à l’Etat pour l’occupation du sol. C’est pourquoi il faut mettre une politique en place afin de freiner les occupations anarchiques qu’on ne souhaite pas. Une fois dans les autres pays on se sent mal à l’aise parce que, ce que nous vivons chez les autres, n’est pas encore chez nous ici. C’est pourquoi le gouvernement a jugé nécessaire avec l’ONU-HABITAT, de faire cette activité pour changer la mentalité des Guinéens et nous mettre sur la bonne voie, mais aussi nous faciliter pour le travail sur le terrain », a déclaré Valéry Kpayako Goumou, directeur préfectoral de l’habitat de N’Zérékoré.
Le gouverneur de la région administrative de N’Zérékoré dans son discours d’ouverture est, par ailleurs, revenu sur le bien-fondé de la rencontre avant d’inviter les participants à être interactifs pendant l’atelier. « C’est un sujet important parce que cela créé beaucoup de problèmes aujourd’hui. Si vous jetez un peu le regard sur l’aménagement de la ville de Conakry, il y a trop de conflits domaniaux. Les constructions anarchiques, le manque d’eau, l’inondation, autant vecteurs qui créent de sérieux problèmes dans les familles. C’est pour cette raison que le département a pris l’initiative d’organiser des ateliers pour permettre à chacun de nous de réfléchir et trouver une solution fiable… », a-t-il expliqué.