Depuis le dimanche 22 mars, jour du scrutin législatif et référendaire, des violences sont enregistrées dans la capitale de la Guinée forestière, au Sud du pays. Des affrontements qui, semblent-ils, ont commencé à l’incendie d’une mosquée au quartier Belle-Vue, à la sortie de la ville de N’Zérékoré, sur la route de Lola. Peu après, une église a été incendiée dans le quartier Dorota.
Le conflit était jusque-là politique, opposant partisans du pouvoir prêts à voter au compte des élections législatives et référendaire, et ceux du Front national pour la défense de la Constitution. Il est désormais devenu ethnico-confessionnel. Ce qui a aggravé la situation. Des quartiers comme Nakoyapala et Gbangama au sud de la ville ont également enregistré des violences. A Gonia, un peu au centre, un étudiant a reçu une balle et en est mort. Au quartier Nyeh Sokoura, c’est le domicile du vice-recteur de l’Université de N’zérékoré qui a été mis à sac.
De nombreux habitants de la ville joints au téléphone, font état de près de 20 morts lors des affrontements et de nombreux blessés graves. Ce qui laisse croire que le nombre des victimes pourrait s’aggraver.
Ni la directrice préfectorale de la santé, ni le directuer regional de la santé n’ont voulu donner un bilan à Guinéenews©. Dr Adama Kaba, le directeur régional de la santé nous a dit qu’il est lui-même malade et couché à la maison et qu’il ignore le nombre de morts et de blessés.
Il y en qui ont perdu de vue de leurs proches et c’est à la morgue de l’hôpital régional qu’ils ont trouvé leurs corps, comme ça a été le cas d’un élève candidat au baccalauréat cette année.
C’est également le cas de deux personnes qui avaient quitté Serédou le lundi matin à bord d’une voiture et qui avaient été froidement abattues, quelques kilomètres plus loin, après avoir été arrêtés par un barrage érigé par des jeunes d’un groupe ethnique rival. Les deux corps se trouveraient à la morgue de N’zérékoré.
Au journal télévisé hier mardi 24 mars, les autorités guinéennes ont présenté des présumés auteurs de ces tueries !
Ce mercredi, le calme est revenu dans la ville de Zaly Kwèlè.