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Nombre de taxis-motos, recettes et taxes communales, le patron du syndicat de Labé se confie à Guinéenews

Après un premier entretien essentiellement axé sur l’insécurité très grandissante qui vise régulièrement sur les conducteurs de motos-taxis dans la région administrative de Labé, le secrétaire général du syndicat taxi-moto CNTG (confédération nationale des travailleurs de Guinée) Labé s’est également prêté à d’autres questions de votre quotidien électronique Guinéenews. Cette fois-ci on parle des statistiques des taxis-motos en circulation, leur contribution au développement local à travers les taxes quotidiennement versées au profit de la collectivité. Thierno Abdourahmane Diallo, Thierno Pamel pour les intimes dit tout dans cette interview exclusive. Lisez !

Guinéenews : Comment collaborez-vous avec l’équipe communale ?

Thierno Pamel : Pour ce qui est du secteur taxi-moto, on collabore très bien, on a signé un contrat avec la commune par rapport aux taxes parce que nous on procède à la collecte des fonds à travers nos chefs de gare, ensuite on part verser le montant sur le compte de la commune au niveau de la banque où on nous délivre une quittance. Donc, pour le moment il n’y a pas de problème entre nous.

Guinéenews : Parlez-nous de ce contrat, c’est quoi le montant quotidien, hebdomadaire ou mensuel que vous versez à la commune ?

Thierno Pamel : Actuellement notre contrat est de 15 000 000 GNF par mois.

Guinéenews : Alors, combien chaque taxi-motard paye et comment faites-vous le recouvrement de cette somme ?

Thierno Pamel : Chaque taxi-motard paye 500 GNF par jour pour ceux qu’on arrive à joindre parce qu’il y a beaucoup qui ne s’acquittent pas de cette taxe. Ce sont les chefs de gare qui font le recouvrement sur le terrain, avant de venir verser l’argent auprès du syndicat que nous sommes.

Guinéenews : Donc, ceux-ci vous rendent compte quotidiennement ?

Thierno Pamel : Non, le recouvrement ne se fait pas quotidiennement. Mais c’est plutôt mensuel. C’est 15 000 GNF que chaque taxi-motard paye à la fin de chaque mois de travail.

Guinéenews : Et comment utilisez-vous cet argent, c’est quoi la clé de répartition ?

Thierno Pamel : En clair, c’est très simple pour ce qui est de la clé de répartition. Quand un conducteur de taxi paye les 15 000 GNF mensuel, les responsables de la gare ont d’abord une part sur le montant versé par chaque taxi-motard. C’est vrai  que ce n’est pas un salaire mais disons c’est une prime d’encouragement. Donc, ils bénéficient de 2 500 GNF sur chaque 15 000 GNF versé par un taxi-motard. Maintenant le reste, c’est-à-dire les 12 500 GNF reviennent au bureau du syndicat qui mobilise les différentes recettes pour trouver les 15 000 000 GNF de la commune. Ainsi, le reste de l’argent est utilisé dans l’entretien et les dépenses du syndicat.

Guinéenews : Tout à l’heure vous avez dit que ce n’est pas tous les conducteurs qui s’acquittent de cette taxe, alors comment faites-vous pour mobiliser à chaque fois ce montant ?

Thierno Pamel : C’est vrai qu’on trouve les 15 000 000 GNF mensuellement mais parfois c’est très compliqué car très souvent on n’arrive pas à mobiliser plus de 15 000 000 GNF, alors qu’on a d’autres obligations auxquelles il faut faire face. Mais quand même parfois on gagne aussi plus c’est-à-dire 18 000 000 GNF et même 25 000 000 GNF par mois. C’est ce surplus qu’on utilise comme prime de ceux qui travaillent dans le bureau du syndicat car il y a des dépenses comme la location, le courant, les images, …

Guinéenews : Pouvez-vous nous donner le nombre de taxis-motards en service à Labé ?

Thierno Pamel : Bon, le secteur est informel. Beaucoup rentrent  et beaucoup de personnes sortent  également. Donc, c’est toutes les catégories sociales que se retrouvent dans ce secteur. Il y a des menuisiers, des maçons, élèves, étudiants et même des journalistes. C’est pratiquement toutes les catégories sociales qui s’y trouvent. C’est ce qui d’ailleurs complique la tâche et avec ça c’est très difficile de donner le nombre exact de taxis-motos en service à Labé. Mais je puis vous dire qu’il y a entre 2 000 et 2 500 taxis-motos en service. Ça varie entre ces deux chiffres.

Guineenews : Pourtant on constate sur le terrain des gilets et des plaques qui indiquent jusqu’à 10 000 taxi-motos. Comment cela s’explique ?

Thierno Pamel : Oui, les 10 000 en question c’est pour l’ensemble de la région c’est-à-dire les préfectures de Mali, Tougué, Lelouma, Koubia et Labé réunis. Ils viennent tous ici à Labé pour avoir des plaques et des gilets. Donc quand ceux-ci viennent prendre par exemple le numéro 1, 2, 3, … nous ont continue avec le numéro 4. Du coup quand tu vois le numéro 4 ici, tu te dis qu’il y a 4 taxi-motos dans la commune urbaine de Labé ; alors que les 4 sont répartis dans les 5 préfectures de la région administrative de Labé. C’est comme ça qu’on travaille pour l’instant. Donc, ils viennent ici s’approvisionner en gilets et plaques.

Guinéenews : Donc, c’est ce qui sous-entend que vous ne maîtrisez toujours pas le nombre exact de taxi-moto en service à Labé ?

Thierno Pamel : C’est pour cela que je vous ai dit que cela ne pourrait être possible que quand on va commencer à donner les plaques par location. Ainsi, il y a des personnes qui travaillent pendant une certaine période et démissionnent par la suite ou déménage. Maintenant, au lieu de ramener la plaque au syndicat ; ils la donne à une tierce personne ou la laisse dans leur maison alors que tout le monde considère que la plaque est en service dans la ville. Avec la réforme qu’on envisage, le conducteur pourra ramener la plaque au syndicat qui va le rembourser les frais d’inscription. Après le syndicat va louer la plaque à une autre personne. C’est seulement ainsi qu’on pourrait maîtriser le nombre de taxis en circulation. Sinon il y a beaucoup de taxis-motards qui ne s’acquittent  pas, il y a beaucoup d’argent qui se volatilisent  ainsi.

Guinéenews : Dites-nous, combien de gares de taxis motos disposez-vous de nos jours dans la commune urbaine de Labé ?

Thierno Pamel : Comme vous le savez, la ville de Labé est très grande ; donc les gares de taxis-motos sont nombreuses car nous sommes vers 80 gares de taxis-motos dans la commune urbaine de Labé.

Guinéenews : Tous les taxi-motos sont rattachés à ces différentes gares ?

Thierno Pamel : Bon, pour être libre et indépendant, les taxi-motos doivent juste acheter leur plaque et leur gilet sans oublier le reçu. Après cela ils sont libres d’aller se stationner où ils veulent. Donc, ils se stationnent partout ; il y a une liberté à ce niveau. L’autre aspect c’est que pratiquement tous ceux qui exercent  le métier de taxi-moto la nuit ne sont pas en règle parce qu’ils ne prennent pas de reçu, parfois ils n’ont pas soit le gilet, soit la plaque. Par ailleurs, il faut reconnaître que durant l’année précédente on avait beaucoup de problème avec la commune car le contrat était élevé et difficile à honorer.

Guinéenews : Le montant du contrat s’élevait à combien ?

Thierno Pamel : C’était 19 000 000 GNF par mois ; mais la collecte de cet argent était très difficile car parfois nos versements retardaient et la commune nous appelait souvent. Mais heureusement, à partir du début de cette année 2020 avec le nouveau contrat on arrive à s’en sortir et à s’acquitter de la chose tranquillement.

Guinéenews : en fin, c’est quoi votre plus grande ambition ?

Thierno Pamel : On veut se battre pour que d’ici la fin de notre mandat qu’on ait une parcelle avec la collaboration des autorités. Même si on ne pourra pas construire tout le siège, mais on va entamer les travaux, afin que ceux qui viendront après nous emboitent le pas pour que d’ici 5 ans, 10 ans le bureau des taxi-motos soit réalisé.

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