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Ni la DCPJ ni la Direction des Investigations de la Gendarmerie n’échapperont désormais au contrôle du Procureur 

C’est un Procureur général apparemment préoccupé par la qualification des prestataires des OPJ qui a officié la cérémonie d’habilitation de 610 officiers de Police judiciaire ce jeudi 27 janvier, à Conakry. L’occasion était opportune pour Alphonse Charles Wright d’exprimer son penchant quant à l’amélioration du cadre de travail de ces auxiliaires de justice.

D’entrée, il a confié qu’en commun accord avec la Direction générale de la Police nationale et le Haut Commandement de la Gendarmerie nationale, il est prévu l’organisation, à partir du 15 [février prochain], d’une formation de renforcement des capacités à l’intention de l’ensemble des officiers de Police judiciaire.

« Les magistrats vont se retrouver avec tous les officiers de Police judiciaire. On va se donner des idées. Personne n’a le monopole du savoir et de l’intelligence. On est tous appelés au rendez-vous de la connaissance. Celui qui dit qu’il connaît tout est le plus grand ignorant », a indiqué le Procureur général près la Cour d’appel de Conakry.

Assimilant le droit à un vaste désert, M. Wright a enseigné qu’au fur et à mesure que l’on s’y oriente, la direction devient sombre. « D’où la nécessité d’éclairer en faisant la mise à niveau », a-t-il motivé.

A en croire l’orateur, au cours de cette remise à niveau, les échanges vont porter sur le Code des procédures pénales et  sur l’harmonisation des actes de PJ, entre autres.

« Un procès-verbal de garde à vue tenu par un service de Police judiciaire de la gendarmerie doit avoir le même format que celui tenu ailleurs. Mais si chacun a son propre acte, il n’y a pas une harmonisation, quelque part, vous faites le même travail, ça causera un problème. (…). Nous, à notre niveau aujourd’hui, on a plus de 5 documents d’inspection« , a-t-il expliqué.

S’inscrivant dans une logique de visite inopinée dans les différents services de la Police judiciaire, le Procureur général près la Cour d’appel de Conakry a rappelé qu’il n’y aura pas aucun programme pour dire qu’aujourd’hui, c’est le tour à la Direction centrale de la Police judiciaire ou à la Direction des Investigations de la Gendarmerie.

« On ne le fera pas. Vous pouvez nous recevoir à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit. Et puisque les audiences vont commencer ici très bientôt, on fera des audiences ici jusqu’à 20H – 21H. C’est pour que les gens se réveillent. Les dossiers ne doivent pas être dans les tiroirs. Mais vous aussi, on doit vous surveiller nuit et jour pour savoir s’il n’y a pas d’abus« , a annoncé Charles Wright.

Pour lui, il n’y a aucun mal qu’on soit contrôlé. « Mais les Guinéens, on n’aime pas qu’on nous contrôle. C’est ça le mal. La culture du contrôle dérange le Guinéen. Ailleurs, les gens trouvent normal qu’on vienne leur demander ce qu’ils font. Mais dans la culture du Guinéen, dès que vous arrivez, on demande : mais qu’est-ce qu’il est venu faire ? Or, celui qui ne se reproche rien doit laisser sa porte ouverte« , a-t-il soutenu.

Et d’ailleurs à ce propos, le Procureur général a dit qu’il ne saurait être question désormais de fermer ses portes. « Sur ce, je vous appelle au respect des dispositions du Code de procédure pénale, de la hiérarchie et des instructions données par les Procureurs d’instance. Informez-les. Ne prenez aucune initiative sans les informer. Tous les services de police judiciaire doivent être traités sur un même pied d’égalité par les procureurs d’instance.

Que la Direction centrale de la Police judiciaire ne pense pas qu’elle a une compétence nationale et qu’un Procureur ne peut pas lui demander de lui communiquer un dossier. Non ! Que la Direction des Investigations de la Gendarmerie ne pense pas qu’elle est un service particulier. Non ! Autant vous contrôlez les commissariats, autant ces services doivent être soumis au même contrôle. Veillez à ce qu’il n’y ait pas d’abus« , a lâché Charles Wright en concluant.

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