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Mois de la femme : les violences basées sur le genre en débat à Conakry

Sur invitation d’OSIWA, des acteurs de la société civile dont APAC-Guinée (Association des Professionnelles Africaines de la Communication), de la police, de la gendarmerie, des religieux, des magistrats et des cadres des affaires sociales ont débattu ce lundi autour d’une table ronde organisée sur les violences basées sur le genre en Guinée. C’est en marge de la célébration de la fête internationale des droits de la femme à travers le monde.

En organisant cette table ronde, OSIWA s’attend à des propositions concrètes pour réduire les violences faites aux femmes. « Le problème de violences verbales, physiques et psychologiques à l’endroit des femmes, est énorme. Et OSIWA intervient dans ce domaine depuis que nous sommes en Guinée à travers des financements octroyés à nos partenaires, donc nous voulons savoir quelle est la meilleure stratégie, quel est la meilleure approche qu’il faut mener pour aboutir à un meilleur résultat dans la lutte  contre les violences basées sur le genre», indique M. Diallo Abdourahmane, coordinateur des programmes au sein de l’institution.

Outre le représentant pays d’OSIWA, l’ambassadeur de la Grande Bretagne en Guinée a pris part à la cérémonie d’ouverture. Parlant des violences faites aux femmes, David Mcilroy a soutenu que l’ampleur du défi est énorme en Guinée. « Les femmes et les filles subissent des violences de toutes sortes y compris des viols et des abus sexuels. Une proportion extrêmement élevée de filles subissent aussi des mutilations génitales féminines. Aujourd’hui je suis ravi de me joindre aux partenaires pour exprimer notre solidarité en condamnant la violence sexiste, pour sensibiliser le public aux méfaits qu’elle cause et redynamiser nos efforts pour y mettre fin », dira en substance David Mcilroy.

Au cours de la rencontre, des thèmes comme l’état des lieux sur les violences basées sur le genre en Guinée; comment pouvons-nous lutter efficacement contre elles; ont suscités des débats entre les participants.

Le chef service de la médecine légale au CHU Ignace Deen  Professeur Hassan Bah a révélé que « la Guinée  comparativement aux pays voisins, est nettement au-dessus en matière de violences. Ce, que ce soit les violences physiques, que ce soit les violences sexuelles. Sur 30 personnes consultées par mon service, 10 sont des filles victimes d’agression sexuelle et 70 % de ces filles ont moins de 12 ans. Et tenez-vous bien, les conséquences anatomiques dont sont victimes ces filles sont énormes. Les violences entraînent parfois même des morts.  En plus des violences verbales et physiques, nos femmes sont aussi victimes d’harcèlement sexuel en milieu de travail », fait-il savoir.

Il souligne cependant que les violences ne sont pas propres entre hommes et femmes. « Il y a aussi des violences entre femmes et femmes qui sont récurrentes. Nous rencontrons des cas de bastonnades entre coépouses ou encore des femmes qui font subir des sévices sur des enfants », mentionne-t-il.

Pour y mettre fin, Pr Hassan propose l’autonomisation des femmes, la vulgarisation des textes de lois et leur application.

En plus de ces propositions, certains participants ont ajouté l’éducation, la sensibilisation communautaire, la justice pour les victimes et l’appui financier aux ONG crédibles évoluant sur le terrain.

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