Mohamed Tall, l’ancien ministre de l’Elevage et par ailleurs, directeur de cabinet de Sidya Touré, président de l’Union des Forces Républicaines (UFR), a été, ce vendredi 26 février, l’invité de « Sans Concession» de votre quotidien Guineenews sur sa page www.facebook.com/Guineenews Boubahcom.
Interrogé sur l’actualité politique qu’il suit de près depuis l’étranger, Mohamed Tall dira ceci : « Comme chacun peut le constater, nous avons enregistré un recul très grave dans le secteur des droits de l’homme. Au temps du feu général Lansana Conté, les libertés et les droits des Guinéens étaient mieux respectés. Les partis politiques exerçaient de manière très libre leurs activités. A l’époque, il n’y avait pas de prisonniers politiques.
Depuis l’élection du 18 octobre 2020, nous n’avons pas moins de 350 à 400 prisonniers politiques. C’est-à-dire, des gens qui sont en prison à cause de leurs opinions politiques. Cela est totalement intolérable. Parmi eux, il y a des jeunes qui ne sont pas connus du grand public, il y a des responsables bien connus de tous les Guinéens.
Ils sont détenus dans les conditions extrêmement difficiles qui se dégradent. Depuis quelques semaines, nous entendons régulièrement des cas de maladie et des séjours relativement brefs des détenus dans nos différents hôpitaux.
Avant cela, il y a eu trois à quatre décès sans enquêtes et on continue de nier qu’il n’y a pas de détenus politiques. C’est assez regrettable pour notre pays. La chose la plus importante, que le régime précédent nous a laissé, c’est cet espace de liberté. La Guinée est un pays dont le degré de liberté d’expression était très élevé.
Aujourd’hui, on ne peut plus émettre un avis contraire à l’orientation du pouvoir en place, je trouve cela extrêmement grave. C’est Alpha Conté a été un prisonnier politique mais il n’a jamais été question des arrestations systématiques des opposants. La preuve, il a été élargi et après, il a pleinement exercé son rôle d’opposant. Il tenait des propos extrêmement durs qui coûteraient aujourd’hui à n’importe quel opposant la prison. C’est pourquoi il faut progresser. Les médias fonctionnaient librement…».