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Sculpteur, footballeur et chanteur : Guineenews à bâtons rompus avec Mamadi Sidimé ‘’CAPI’’ (Portrait)

Sculpteur, ancien footballeur, chanteur, auteur et compositeur, Mamady Sidimé alias CAPI, est né le 8 janvier 1960 à Kankan. Il est le fils de feu Bandian et de Hadja Hawa Dian Dioubaté. Marié à une femme, il est père de 2 filles.

Mamady Sidimé fit ses études primaires à « Conakry, Macenta, Mamou », le collège et le lycée au CER 2 août d’antan et pour enfin s’orienter à l’Institut Supérieur de Formation Professionnelle et Technique de Matoto, d’où il sortit Aide-Ingénieur mécanicien auto.

Il ne pratiquera pas cette option à cause de son penchant pour son statut de sculpteur, qui lui ramènera dans les différents ateliers sculpturaux de la famille, passage obligé dans la tradition des Sidimé.

Mamady Sidimé ’’CAPI’’ a commencé très tôt à chanter depuis l’école primaire et progressivement pour un moment, le football prendra le-dessus sur la musique.

Le pseudonyme CAPI se justifie par ce nombre de fois qu’il a porté le brassard au niveau de plusieurs catégories (équipe minime de Conakry3 CHETALI, équipe du CER 2 août, équipe du Quartier Madina cité1, Equipe junior de Conakry3, Equipe nationale des moins de 20 ans …).

Il faut également signaler que Mamadi Sidimé ‘’CAPI’’ jouera respectivement pour le Horoya Athlétic Club (HAC), le Hafia Football Club, l’ASFAG (Association sportive des Forces Armées de Guinée) et le Milo football club de Kankan.

Depuis près de 15 ans, Mamady Sidimé est chanteur titulaire de l’orchestre Horoya Band national. Fidèle interprète, il maîtrise avec le répertoire des défunts chanteurs Lancinet Kanté et Djéli Fodé Diabaté. Le plus souvent, il prête ses services aussi aux Sofas de Camayenne, pour l’interprétation du répertoire de feu Mamady Kala Camara dans les spectacles programmés.

C’est au sortir d’une assemblée extraordinaire convoqué par l’UNAMGUI (Union Nationale des Musiciens Interprètes de Guinée), que le sculpteur, footballeur et musicien a accordé au sein de la Paillote, une interview à votre site électronique Guinéenews.

Mamadi Sidimé ‘’CAPI’’ nous parle succinctement de son passage au football qu’il a adoré et pratiqué, avant de nous détaillé comment, fils de griotte, il est venu à la musique. De sa lignée maternelle, il trouve tout naturel ses sources d’inspiration qu’il dévoile, peint sa discographie et affirme son penchant pour l’option ‘’single’’ par rapport aux albums dans la production musicale.

Membre de l’orchestre national Horoya Band, il confirme, la réelle existence non pas par le nom de cet ensemble et jette un regard de sagesse sur l’actuelle musique guinéenne au profit des conseils, qu’il prodigue à la jeune génération.

Frère de lait de Tiranké Sidimé la ‘’Tira Tira’’, Mamadi Sidimé nous ouvre la porte de la famille, dégustez en les relations.  Interview !

Guinéenews : Sculpteur, footballeur, comment vous êtes venu à la musique et finalement vous vous êtes fixé là ?

Mamadi Sidimé ‘’Capi’’ : Notre maman est griotte et c’est grâce à elle que ma sœur Tiranké Sidimé et moi avions chanté. J’ai très tôt commencé à chanter et seulement que le football a vite dominé. Avant la naissance de Tiranké ‘’Tira Tira’’, moi je chantais déjà à la maison.

Lorsque j’avais 13 ans, j’interprétais les morceaux de Balla et ses baladins, du Bembeya jazz, du Horoya band, de Kèlètigui et ses tambourinis, de feue Miriam Makéba, de feu Sory Kandia Kouyaté et plusieurs musiques guinéennes. A l’école primaire, j’animais beaucoup dans les salles de classe.

En 1975, le Syli authentique fut ma première formation orchestrale bien que j’interprétais les chansons aux cotés de Laye Kanté ‘’Laye wulénin’’. Il faut avouer que je n’étais pas régulier, car très absorbé en ce moment par le foot.

J’attire votre attention que pour un bon bout de temps, j’ai représenté la Guinée sur désignation de mon Papa qui avait pris de l’âge, dans plusieurs expositions sculpturales en Afrique, en Europe, en Asie et aux Etats-Unis. J’ai passé 16 ans aux Etats-Unis où j’ai joué à la musique avec des Haïtiens et j’avais même crée un orchestre dont quelques titres sont sur YouTube

Guinéenews : Quelles sont vos sources d’inspirations ?

Mamadi Sidimé ‘’Capi’’ : J’avoue que c’est naturel et cela vient aisément. Et comme je vous l’ai dit à l’entame, notre maman est griotte, nous sommes nés et grandit dans la pratique de la musique. De la musique à la sculpture, moi j’ai eu la chance de trimbaler les deux à la fois. J’ai aimé ce que je fais. Mes sources d’inspiration viennent du naturel, de la vie quotidienne, de l’amour, de tout ce qui me pousse à être positif dans les messages.

Je vous donne un exemple très récent. Je viens de composer un titre à l’honneur de Tiro qui est une sous-préfecture de Faranah. Tiro c’est la contrée de mon oncle Sékou Bembeya. Pour l’histoire, tout est parti de N’Zérékoré où une dame m’a reconnu dans le clip de Tiranké. En échanges, elle me décline et décrit son village natal qui est Tiro et qu’elle adore. J’ai écouté ses récits sur Tiro et arrivé à Conakry, en compagnie de mon oncle Sékou Bembeya à la guitare, j’ai composé les paroles de la chanson et le single est présentement sur YouTube et ça passe sur Radio-Guinée.

Guinéenews : Combien d’albums avez-vous sur le marché du disque guinéen ?

Mamadi Sidimé ‘’Capi’’ : Pour le moment j’ai 3 albums confondus de 5 titres chacun, sorti en 2018 et qui a pour titre ‘’Tougna’’. J’ai quand même réalisé quelques singles avec ma sœur notamment ‘’ Béré bilan n’kofè’’, ‘’Syli national’’. Je viens de sortir le single ‘’Tiro’’ et ‘’Corona virus’’ qui est une compilation dont j’ai réalisée avec des amis.

Guinéenews : 2018-2022, cela fait 4 ans que vous n’êtes pas sur le marché du disque et qu’est ce qui pourrait expliquer cette rareté ?

Mamadi Sidimé ‘’Capi’’ : C’est vrai qu’entre 2018 et 2020, je n’ai pas été productif sur le plan enregistrement. Mais depuis 2020 jusque-là, j’ai sorti quelques singles et je crois que c’est plus facile en ce moment de faire des singles que de produire des albums. Donc pour la production, j’ai choisi cette option.

Guinéenews : Vous êtes membre de l’orchestre Horoya Band national, peut-on savoir comment se porte aujourd’hui cette formation orchestrale ?

Mamadi Sidimé ‘’Capi’’ : Le Horoya Band national se porte très bien. Beaucoup pensent que cet orchestre n’existe plus à l’image de plusieurs autres. Nous évoluons tant bien que mal lors de plusieurs cérémonies dans la capitale. Le seul problème qui se pose aujourd’hui à l’orchestre, c’est le local pour permettre d’assurer les répétitions.

Guinéenews : Vous êtes un musicien entre plusieurs générations et plus proche de cette ancienne dont vous côtoyez depuis plus 10 ans. Quel est votre regard sur l’actuelle musique guinéenne ?

Mamadi Sidimé ‘’Capi’’ : La musique guinéenne est question de génération, en un mot d’époque. Il est évident qu’il y a de la continuité mais les chemins et les options sont différents. Les contenus ne sont plus les mêmes et les objectifs sont différents. Aujourd’hui, on fait plus la musique pour de l’argent et pendant qu’avant, la passion, l’amour et le patriotisme dominaient. Cela se ressentait dans les compositions musicales.

Nous conseillerons donc à cette génération de ne pas déraper, de rester fidèle à son identité, au folklore guinéen riche et varié. Il faut éviter les messages de grossièreté que nous entendons à travers plusieurs compositions musicales actuelles. En quelque sorte, les jeunes doivent se tourner vers les anciens pour encore acquérir plus d’expériences.

Guinéenews : On peut savoir selon votre parcours un des plus beaux ou mauvais souvenirs que vous retenez ?

Mamadi Sidimé ‘’Capi’’ : Mon premier plus beau souvenir reste le jour où la première fois, je fus convoqué par la Fédération de Conakry2, pour appartenir à l’orchestre le Syli authentique. C’était en 1975 et je n’avais que 15 ans. Je me rappelle encore de ce jour, quand mon père brandissait cette convocation et j’avais eu peur surtout quand c’est la Révolution qui te convoque. C’est un beau souvenir qui me reste quand à savoir, que je fus très tôt utile à mon pays.

Mon plus mauvais souvenir c’est lorsque j’ai été joué dans le Milo FC à Kankan pour ma ville natale, une fois avant de raccrocher le ballon en 1987. Mon premier match c’était contre l’AS Kaloum qui en ce moment, était l’ossature du Syli national. On était mené au score d’1 but à zéro quand j’ai réussi à faire une relance à Mon avant-centre BRIZO, qui a été littéralement fauché dans la surface de réparation. Le penalty sifflé et qui devait conduire à l’égalisation, personne n’a eu le courage de tirer. Habitué des faits et étant capitaine, j’ai pris de contrepied feu Mohamed Diabaté ‘’Kopa’’ et le ballon est allé cogner le poteau. Jusque-là, c’est le plus mauvais souvenir qui me revient.

Guinéenews : Quelles sont actuellement vos sources de revenus ?

Mamadi Sidimé ‘’Capi’’ : Actuellement, je suis au compte des anciennes gloires du Horoya band national. Ainsi, je bénéficie de la prime mensuelle qui a été octroyé aux anciennes gloires.

Guinéenews : Que dites-vous des droits d’auteurs, est-ce que vous êtes affilié au BGDA ?

Mamadi Sidimé ‘’Capi’’ : Si, je suis affilié au BGDA et je perçois mes droits d’auteurs. J’allais oublier et c’est une autre de mes sources de revenu. D’ailleurs, je fus membre du Conseil d’Administration représentant les sculpteurs.

Guinéenews : Pour ce contrat d’assurances maladie BGDA-NSIA BANQUES, êtes-vous souscripteur ?

Mamadi Sidimé ‘’Capi’’ : Evidemment j’ai souscrit à ce contrat et je cotise régulièrement. Pour preuve, une fois je suis tombé malade et c’est ce contrat d’assurance qui m’avait sauvé à travers la prise en charge.

Guinéenews : Par ailleurs on veut parler de votre sœur Tiranké Sidimé la ‘’Tira Tira’’. Quelles sont vos relations sur le plan familial et musical ?

Mamadi Sidimé ‘’Capi’’ : Tiranké est ma petite sœur de lait. Elle est la benjamine chez ma mère et sur 8 gestes, nous ne sommes que 3 présentement en plus mon grand frère. Nous soutenons tous Tiranké depuis son enfance. J’aime chanter depuis et c’est elle qui m’a réellement poussé à m’accrocher finalement au micro. Et même l’effort pour mes albums, elle était là pour me bousculer et elle me dit souvent, qu’elle croit en mes capacités sur ce plan. Réciproquement, je cherche tout pour elle en matière de composition musicale, d’appui de tout genre. Il y a une complicité qui ne dit pas son nom entre nous et c’est elle, qui vient de nous amener mon grand frère et moi à la Mecque, un geste qui a surpris tout le monde. Que dire d’autres que nos relations ne sont qu’excellentes par la grâce de Dieu.

Guinéenews : D’aucuns affirment qu’après ses obligations religieuses aux lieux saints de la Mecque, l’on a désormais de la place favorite que dans la mosquée. Qu’en dites-vous ?

Mamadi Sidimé ‘’Capi’’ : Non Dieu n’a pas dit cela. Dieu même est le premier artiste, créateur du monde et de son contenu. Qui est artiste plus que le bon Dieu ? Il aime les louanges et c’est ce qui est la prière. Dieu a donné à tout un chacun de quoi vivre. Donc nous les artistes nous sommes avec Dieu.

Entretien réalisé par LY Abdoul pour Guinéenews.

 

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