«Le procureur n’a aucune preuve. Il était pratiquement en déphasage avec le dossier. Nous ne lui avons pas fait de cadeau dans nos plaidoiries. C’est un dossier politico-judiciaire vide. C’est simplement fait pour mettre notre client en prison aussi longtemps que possible…»
Telle est la réaction de l’avocat Me Salifou Béavogui au sortir de la salle d’audience du Tribunal de Première Instance (TPI) de Mafanco où Oumar Sylla alias Fonikè Manguè, est poursuivi pour participation à un attroupement illégal susceptible de troubler l’ordre public. Me Béa, l’un des avocats du Fndc, a fait savoir que leur client sera relaxé pour délit non constitué.
«Nous sommes venus de très loin pour que le procès de Oumar Sylla ait lieu. Vous avez constaté que notre client était obligé de rentrer dans une grève de la faim pendant 14 jours pour que son dossier soit finalement programmé. Alors que depuis près d’un mois, le dossier était prêt pour le jugement.
Nous avons écrit plusieurs fois et fait beaucoup de courses pour que le dossier soit enrôlé mais en vain. Il a fallu qu’il déclenche la grève de la faim et que son épouse s’inquiète que le dossier soit programmé. M. Sylla a comparu aujourd’hui et il a systématiquement rejeté les faits qui lui sont reprochés.
À lire aussi
En réalité, le 29 septembre 2020, M. Sylla était sorti chez lui pour se rendre à la Cour d’Appel où il avait une audience à la suite à l’appel que le parquet de Dixinn a interjeté. Il faut retenir que depuis le 29 septembre 2020, il était dans le collimateur, il devait être arrêté et mis en prison.
Le fait qu’il soit libéré par le Tribunal de Dixinn, ne faisait pas plaisir à tous. Il était recherché, son domicile était pris d’assaut, il a échappé à trois reprises à des tentatives d’arrestation mais finalement, c’est le jour fatidique du 29 septembre 2020, quand il était à moto lui seul alors qu’il se rendait à la Cour d’Appel qu’il fut interpellé au niveau du pont de Gbessia.
Nous avons battu en brèche tous les arguments avancés par le parquet qui avait tenté de raccommoder les faits. Nous avons plaidé non coupable et l’affaire a été renvoyée au jeudi 14 janvier 2021. Nous souhaitons dans cette affaire que le droit soit dit. Notre client sera relaxé pour des faits non établis », a-t-il expliqué aux médias.