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Me Alsény, avocat d’Amadou Diouldé : « Nous sommes trop déçus du réquisitoire du ministère public »

Poursuivi pour « offense au Chef de l’Etat », le journaliste sportif Amadou Diouldé Diallo devra attendre pour être libre. Après 48 jours de détention, il devra rester dans les mains de la justice pour 15 jours encore avant d’être fixé sur son sort. Dans son réquisitoire, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Dixinn, Sidy Souleymane N’diaye s’est basé sur l’article 132 de la Loi L002 sur la liberté de la presse en Guinée pour mettre en détention provisoire le journaliste. Mais, selon Me Mohamed Traoré, Sidy Souleymane, en ordonnant la détention provisoire du doyen Diouldé, a fait « une mauvaise application de la loi L002 », et le renvoie à l’article 235 du Code de procédure pénale guinéen.

« Ceux qui dénoncent le communautarisme sont taxés de communautaristes. C’est une malhonnêteté intellectuelle. C’est une lâcheté », insiste l’ancien Bâtonnier.

La décision de requérir le renvoi du délibéré à 3 semaines ainsi que le maintien en détention d’Amadou Diouldé Diallo, a déçu les avocats du journaliste. Le président du tribunal a suivi la demande du ministère public, non pas en renvoyant le verdict à 3 semaines, mais à 2.

« Nous sommes trop déçus du réquisitoire du ministère public, le représentant de la société, dans la mesure où pour une infraction que même si elle est établie, le prévenu n’encourt qu’une peine pécuniaire et non privative de liberté. Nous sommes surpris qu’il parle encore de renvoi à 3 semaines et demander de maintenir notre client en prison. Il ne devrait pas d’abord être maintenu en prison parce qu’il ne peut encourir qu’une peine pécuniaire. Mais il l’a fait. J’en suis désolé. Ensuite, à l’issue des débats, bien qu’aucun fait n’ait été établi à l’encontre de notre client, le ministère public n’a pu apporter aucune preuve imputable à Amadou Diouldé Diallo, mais malgré tout cela, il demande à ce que le tribunal condamne notre client au paiement d’une amende de 5 millions GNF.  C’est extrêmement grave », a déclaré l’un des avocats d’Amadou Diouldé, Me Alsény Aissata Diallo.

Plus loin, Me Alsény a regretté l’opposition du parquet à la demande du collectif d’avocats défendant les intérêts de Diouldé : « Nous avons amené le tribunal à comprendre la nécessité d’abord non seulement de le libérer, mais ensuite de le mettre à notre disposition s’il ne compte pas vider le délibéré aujourd’hui. Mais vous avez vu que le procureur, dans son optique de répression excessive, s’est opposé catégoriquement à cette demande. Je suis désolé du comportement du parquet parce que quelle que soit la décision qui sera prise, elle ne sera que pécuniaire et non privative de liberté. Donc lui-même (le procureur, ndlr) dans son réquisitoire, il l’a dit que c’est sur la base de la Loi L002 qu’il poursuit notre client, alors que cette loi ne parle pas de peine privative de liberté. C’est pourquoi dans son réquisitoire il n’en a pas parlé. Donc nous sommes très déçus de son réquisitoire. »

Amadou Diouldé Diallo est retourné à l’hôpital où il est interné et sera fixé sur son sort le 28 avril prochain, donc dans 15 jours.

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