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Massacre du 28 septembre en Guinée : vers un procès à marche forcée

L’organisation du procès du 28 septembre, douze ans après cette expédition punitive qui avait fait plus de 150 morts et une centaine de femmes violées au stade éponyme, pourrait être l’un des gros chantiers judiciaires du gouvernement de transition. Traduire en acte, cette promesse faite à la Cour Pénale Internationale (CPI), dont une mission vient de séjourner à Conakry, serait tout à l’honneur du colonel Mamadi Doumbouya, considéré comme le « saint sauveur » d’un peuple en déshérence.

L’arrivée de l’avocat britannique, Karim Khan à la tête de la Cour pénale internationale (CPI) pourrait servir de catalyseur à la tenue d’un procès rapide dans le cadre du massacre du 28 septembre. Car, contrairement à son prédécesseur, Fatou Bensouda, qui n’en avait pas fait une priorité, le nouveau procureur de la CPI vient de fixer un ultimatum de trois mois aux autorités guinéennes, pour faire la lumière sur ces viols et tueries perpétrés sur des civils, dans un stade fermé. Au risque de voir son institution s’autosaisir du dossier.

Telle est la quintessence du message que le procureur vient d’adresser aux autorités guinéennes, par le biais d’une mission de son institution dépêchée à Conakry. Cette mission conduite par Bâ Amadou, chef de la coopération internationale, a eu des échanges fructueux avec le gouvernement de la transition, autour des préparatifs du procès. Le Premier ministre Mohamed Béavogui, a saisi l’occasion pour faire cas de la prédisposition de son gouvernement, à rendre justice dans cette affaire, douze ans après les faits.

De quoi rassurer les victimes et leurs familles. Qui avaient quasiment perdu tout espoir de voir un jour les présumés auteurs de ce massacre comparaître dans le box des accusés.

Surtout que certaines personnalités inculpées, à la faveur de l’instruction dudit dossier continuaient d’occuper encore sous le régime déchu, de très hautes fonctions, au sein de l’appareil d’Etat. Pour brouiller les pistes, l’ancien pouvoir se complaisait dans du dilatoire, concernant le chronogramme du procès. On partait alors, de renvoi en renvoi, des dates proposées par les différents gardes des sceaux qui se sont succédé à la tête du département de la justice.

Un véritable jeu de dupes auquel   Karim Khan, le nouveau procureur de la CPI, a décidé de mettre fin. Par cette injonction faite à la Guinée de tenir le procès dans trois mois. Tout en martelant que le non-respect de ce délai contraindrait son institution à s’autosaisir du dossier.

Les nouvelles autorités ne trouvent d’ailleurs pas d’objection à cette demande de la Cour. Elles seraient allées jusqu’à promettre, qu’à défaut de l’achèvement des travaux du chantier, prévu pour abriter le procès, la Guinée pourrait se rabattre, en guise d’alternative, sur un espace aménagé au sein de la Cour d’appel de Conakry.

Relever ce défi pourrait constituer aussi bien un gage pour la junte, dans sa volonté de lutter contre l’impunité, qu’un signal fort à l’attention de la communauté internationale.

Une plus-value en somme pour le colonel Doumbouya en termes d’image.   

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