Contrairement aux Cassandres qui pensent que le sort est jeté, pour ce qui est de la manifestation de rue projetée pour le 23 juin prochain par le Front national pour la défense de la constitution (Fndc), le gouvernement de la transition lui, préfère plutôt mettre un bémol à ces discours grandiloquents. C’est dans cette optique que semble s’inscrire l’appel d’air fait récemment au Fndc par le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation (Matd), en vue de désamorcer la crise. Ce clin d’œil de Mory Condé aux frondeurs, est considéré toutefois par les détracteurs de la junte comme de la duplicité pure et simple.
A moins de 72 heures de la marche pacifique du Fndc, prévue pour le 23 juin, c’est la veillée d’armes au niveau de l’état-major de cette plateforme hétéroclite, dont la réputation va au-delà de nos frontières. Un mouvement rasséréné dans son combat par le soutien de certains partis politiques, et non des moindres. On en veut pour preuve ces motions de soutien adressées par l’Ufdg et l’Ufr à la coordination, à l’orée de la marche.
Des formations politiques, dont le concours en termes de mobilisation des foules, pourrait s’avérer capital pour cette manifestation de rue. Une marche placée sous le signe de la défiance par les opposants à la junte, qui deviennent de plus en plus fébriles.
C’est pendant que le Fndc avance pied au plancher dans les préparatifs de sa marche, que le gouvernement guinéen tente de désamorcer la bombe des militants prodémocratie. A travers une main tendue du ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation (Matd). Mory Condé a promis, en effet, au détour d’une intervention sur djoma tv, de communier incessamment avec les frondeurs. En vue de taire leurs divergences.
Un antagonisme qui tire sa source du chronogramme de la transition, dont la durée fixée à 36 mois, ne convient pas outre mesure au Fndc.
Le ministre se dit cependant prédisposé à prendre langue avec les comptenteurs des autorités de la transition. Cette démarche étant de rassurer toutes les structures de la sphère sociopolitique, que leurs remarques et suggestions sur la conduite de la transition sont les bienvenues.
Cette main tendue de Mory Condé au Fndc est diversement appréciée. Si certains observateurs jugent qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire, d’autres cependant disent avoir percé de la duplicité dans la démarche du ministre. Et c’est dans cette dernière frange que semble se reconnaître la coordination du Fndc, dont les discours qui frisent la grandiloquence, prouvent que le sort est désormais jeté.