De l’émetteur central de Kipé à l’ambassade de la Sierra Leone à Kaporo, des citoyens léonais ont investi les rues ce vendredi 27 octobre 2023. Ils expriment leur ras-le-bol après la mort d’un des leurs. Les manifestants accusent les forces de l’ordre d’avoir tué leur camarade lors d’une descente musclée.
Selon Haidara Camara, l’un des manifestants, « Hier, vers 19h35, la police CMIS 5 de Bambeto a effectué une descente musclée dans notre lieu de travail, dans le quartier de Kipé. Notre compatriote, Mohamed Soumah, un électricien de profession, aurait été frappé et torturé par les éléments de la police jusqu’à en perdre la vie. Ils sont pris tous nos biens et notre argent. De plus, notre président est également dans un état critique. Ce n’est pas la première fois que nous sommes victimes de telles agressions. Malgré nos revendications, notre ambassadeur reste silencieux. Trop, c’est trop« , peste-t-il.
Lamine Kargo a exprimé des préoccupations similaires, expliquant les circonstances de l’incident. Selon lui, « c‘est un agent de sécurité du nom de Rouso, de la compagnie chinoise de construction en bord de mer, qui est à l’origine de l’incident. Il nous menace souvent et prend nos biens. Hier, lorsque nous avons réagi à ses menaces, il a appelé la police, et trois fourgonnettes de police sont intervenues. C’est à ce moment que notre ami serait décédé. »
Un officier de police du commissariat central de Kaporo a démenti le décès de Mohamed Soumah et l’a présenté, ainsi que deux autres manifestants, devant la presse. Selon cet officier, l’intervention de la police CMIS 5 de Bambeto a eu lieu en réponse à une altercation entre les travailleurs de la compagnie chinoise de construction. De plus, des comprimés de Tramadol ont été trouvés en possession de Mohamed Soumah, supposé mort. C’est ainsi que ses amis se sont mobilisés pour manifester devant leur ambassade, sans avoir d’informations claires quant à son état, alors que ce dernier est bel et bien en vie.
L’officier de police du commissariat central de Kaporo a précisé que les manifestants seront soumis à une procédure judiciaire, car ils veulent mettre en danger les relations diplomatiques entre les deux nations.
Interrogé dans les locaux du commissariat central, Mohamed Soumah a démenti sa propre mort et a confirmé qu’il avait été arrêté par la police la veille, mais qu’il se portait très bien. Il a précisé qu’il vendait ces comprimés au sein de la compagnie pour aider ses collègues qui tombent souvent malades et pour soulager la douleur.