Les violences enregistrées dans la journée du vendredi 31 mai 2019 à l’université Hafia de Labé ont connu des dégâts matériels énormes. En plus de la mort d’un étudiant en licence 2 pris à partie dans les affrontements, une dizaine de bâtiments administratifs ont été caillassés par les manifestants qui ont voulu tenir tête aux forces de l’ordre, a constaté sur place Guinéenews©.
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C’est entre autres, les locaux du comité de gestion de la cité universitaire qui a été saccagé puis incendié avec tout son contenu dont des ordinateurs, du matériel de bureau et plusieurs documents. De passage, les manifestants en colère se sont même attaqués à la résidence du sous-préfet de Hafia qui est située à quelques mètres des dortoirs.
Pascal Matos Camara, étudiant en administration licence 3 tente de retracer les faits. « Hier (31 mai, ndlr), nous sommes partis à l’école comme on avait cours le matin, sur place, on nous a informé que notre professeur est malade ; donc, je me suis retourné aux dortoirs. Quelques temps après, mes amis sont venus me dire que c’est chaud à l’université que ça n’allait pas ; les étudiants ont manifesté et les policiers ont été dépêchés. On est resté comme ça mais les étudiants rentraient au dortoir en courant. Ils nous ont dit que les policiers ont commencé à agresser les étudiants. Ainsi, nous aussi on est allé mettre des pierres sur la route nationale et les policiers sont venus nous chasser encore », raconte-t-il.
Ce samedi matin, la rédaction locale de Guinéenews© basée à Labé est allée constater un important dispositif sécuritaire aux abords et à l’intérieur de l’université. A part quelques uns trouvés dans les dortoirs, le plus grand nombre d’étudiants a pris la clé des champs comme le précise ici Pascal Matos Camara. « Hier, on nous a dit que les policiers allaient venir nous attaquer la nuit. Donc ce matin, beaucoup ont pris leurs bagages pour rentrer en ville en attendant que la situation se calme », poursuit-il.
Il faut rappeler que ces incidents sont liés à la programmation des évaluations du dernier module à l’université de Labé. Le chef du département sociologie aurait refusé d’accorder une faveur à deux étudiants gravement blessé dans un accident de la circulation. Une position qui a choqué les étudiants qui ont voulu se faire entendre. Pour l’instant, aucun responsable de l’université n’a été joignable par votre quotidien électronique.