C’est à l’occasion d’une interview effectuée par le quotidien électronique sierra-léonais politicosl, publiée le 28 octobre 2019, que l’ambassadrice de la Manu River Union (MAR), Madina Wesseh a exprimé son point de vue.
Sur les 30 dernières années, cette zone d’intégration économique a été marquée par plusieurs conflits armés lesquels ont d’une manière ou d’une autre impacté sur la Guinée tant sur le plan économique, militaire qu’humain.
Aujourd’hui, ce sont les tensions politiques et sociales que connaît la Guinée, dans le cadre du débat sur la révision constitutionnelle qui a conduit ce journal à interviewer la secrétaire générale, afin qu’elle livre son sentiment sur la question.
Interrogée sur son degré de préoccupation au regard de certains désaccords, conflits potentiels qui pointent à l’horizon au sein de la MRU, elle répond en ces termes : « Je ne dirais pas qu’il y a des conflits qui pointent à l’horizon de la MRU, mais nous sommes inquiêts au sujet de la Guinée et de la Côte d’Ivoire dans la perspective des prochaines élections en 2020. Nous espérons pouvoir faire profiter à ces deux États, notre expertise en matière électorale. Nous travaillons en étroite collaboration avec UNOWAS (Office des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel), le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU Dr Mohamed Ibn Chambas, son cabinet ainsi que le PNUD afin d’identifier la manière dont la MRU pourrait faire profiter de son expérience électorale….»
Sur le plan de la coopération de la Guinée avec une entité intergouvernementale en matière de coopération, force est de constater tout de même que l’OIF (organisation internationale de la francophonie) sauf erreur ou omission de notre part, est plus active dans ce domaine.
Le journaliste léonais a essayé plusieurs tournures pour tenter d’entrainer l’ambassadrice à s’exprimer de manière explicite sur la question du risque conflictuel et d’embrasement sous-régional. Mais,
Madame Wesseh est restée dans son discours diplomatique en stipulant qu’il s’agit de « problèmes internes à la Guinée et qu’elle est certaine que les guinéens disposent d’une voie pour faire face » de manière effective aux défis.
La question des effets collatéraux d’une exacerbation potentielle des tensions en Guinée préoccupe d’autant le journaliste léonais qu’il a attiré l’attention de son interlocutrice sur la question économique dans la mesure où le Liberia et son voisin léonais on une certaine interdépendance économique avec la Guinée.
En guise de réponse, l’ambassadrice a précisé encore une fois, qu’elle ne voyait aucune situation explosive en Guinée. En revanche, elle a affirmé reconnaître un impact en termes d’activités économiques intra-régional durant la semaine de manifestation à Conakry.
Elle a conclu sur la question en conseillant de ne pas regarder la situation « négativement ».
La Guinée affirme la Secrétaire générale de la MRU, citée par nos confrères léonais « est une société politique mature qui jouit de bases démocratiques solidement implantées ». Elle dit être confiante en la survenue d’un terrain d’entente entre les acteurs politiques du pays afin que les scrutins électoraux se déroulent dans les règles de l’art.
Visiblement, la secrétaire générale de cette institution sous-régionale stratégique pour la paix et la sécurité en Afrique de l’Ouest, pèse ses mots afin de ne pas heurter ses États membres.
Cependant, les observateurs stipulent qu’il devrait y avoir une implication accrue de cette institution dans les efforts de préservation de la paix et de la sécurité dans les pays de la région. Cette implication passe par une lecture lucide et pragmatique des facteurs de risques.
La MRU est une institution sous régionale regroupant la Guinée, le Libéria, la Côte d’Ivoire, et la Sierra Leone.