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Lutte contre les faux médicaments : d’importantes quantités de produits saisies à Conakry

A peine lancée, la Brigade de répression des produits médicaux illicites (Médicrime) a présenté ce jeudi 20 décembre à la presse 22 cartons de faux médicaments d’une valeur de 109 millions de francs guinéens. La présentation de ces produits pharmaceutiques «falsifiés» s’est déroulée au siège de la Brigade Médicrime à Matam.

Ces médicaments contrefaits ont été saisis à bord d’un véhicule de transport en commun entre Bonfi et Gbessia en partance pour Enco5. Interrogé, le conducteur de la voiture, Mamadou Bobo Ly dira ceci: «c’est M. Baïlo qui m’a appelé hier (mercredi 19 décembre, NDLR) pour aller prendre sa marchandise au marché de Madina et l’envoyer à Enco 5. C’est juste au niveau de Gbessia Kondébounyi que j’ai été interpelé par un gendarme à moto. Il m’a dit que ce n’est pas dans ces conditions qu’on transporte les produits pharmaceutiques. J’ai répondu que je ne savais pas. Il m’a aussitôt conduit à la Gendarmerie de Matam. Quand j’ai appelé le propriétaire, il m’a dit qu’il venait et jusqu’à présent, il n’est pas arrivé.»

Prenant la parole, le Commandant de la Brigade Médicrime, le Dr. Mamadouba Fougué Camara  se dit déterminer à combattre les faux médicaments sur l’ensemble du territoire national.

« Cette saisie de 22 cartons de faux médicaments ne représente qu’un maillon par rapport aux tâches que nous nous sommes assignées. Ces produits saisis sont évalués à plus de 109 millions de nos francs. A travers cette saisine, ce sont des vies des Guinéens qui sont sauvées. Nous invitons les populations à être vigilantes et nous demandons également aux professionnels de la santé de se mettre au service de notre brigade pour débarrasser notre pays des faux médicaments », a-t-il lancé.

Pour sa part, Adjudant-Chef Mohamed Saïd Damba, chef division investigation et statistique à la brigade Médicrime est revenu sur les circonstances dans lesquelles ces faux médicaments ont été saisis. «Nous étions dans nos opérations d’investigation vers le marché de Madina quand nous avons filé ce véhicule de marque Renault immatriculé RC 5926K qui avait à son bord des produits pharmaceutiques. Immédiatement, nous nous sommes mis à sa trousse pour l’intercepter à partir de Bonfi marché. Interrogé, le chauffeur nous a répondus qu’il a été chargé par un fournisseur au marché de Madina de convoyer ces produits à Enco 5», a-t-il expliqué.

S’appuyant sur l’article 75 de la loi L024, Mohamed Damba a rappelé le chauffeur du taxi  n’est pas permis d’exercer un métier de transport de médicaments. M. Damba a également signalé que c’est en appliquant l’article 880 du code de procédure pénale, le chauffeur Mamadou Bobo Ly a été mis aux arrêts pour des fins d’enquêtes afin de rechercher tous ceux qui sont liés de près ou de loin à cette malversation de faux médicaments.

Dans son intervention, Dr. Mamadou Cellou Diallo, président du Conseil Section B de l’Ordre national des pharmaciens de Guinée, a fait savoir que tous les médicaments saisis sont des produits falsifiés et impropres à la consommation.

«Notre mission est de faire respecter l’éthique et la déontologie de la profession. Il y a des années que nous cherchons à débarrasser notre pays des faux médicaments. «Si vous voyez énormément de décès en Guinée, c’est parce qu’il y a beaucoup d’échecs thérapeutiques liés aux faux médicaments. Quand je prends l’exemple sur l’Alzol que vous voyez dans le lot, c’est est un poly déparasitant, il n’a rien avoir avec celui qui se trouve dans les pharmacies», a-t-il indiqué.

Selon le pharmacien Diallo, un produit pharmaceutique falsifié n’a aucun principe ou il est sous-dosé. «Vous pouvez passer tout votre temps à prendre ces genres de médicament, il ne va jamais vous soulager. Il y a un autre médicament que je vois dans le lot, ce dernier, à force de l’utiliser, peut diminuer le système humanitaire de l’homme (…)», a-t-il révélé.

A en croire ce professionnel de santé, le problème de santé publique en Guinée n’est pas seulement au niveau des médecins, c’est plutôt les faux médicaments. «La plupart de ces faux médicaments que j’ai visionnés, viennent de la Chine, du Nigéria et de l’Inde. Pire, ils ne sont pas enregistrés par l’OMS. Tout médicament qui n’est pas certifié par l’OMS, est considéré comme un faux médicament», a-t-il enseigné.

Plus loin, le pharmacien Mamadou Cellou Diallo a rappelé que d’énormes luttes ont été menées et jusqu’à présent, notre pays n’arrive pas  à voir le bout du tunnel. Toutefois, il a laissé entendre que qu’avec la nouvelle donne, si elle  est soutenue par les autorités, pourra faire quelque chose.

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