Ultimement renvoyé lors de la dernière audience, le dossier opposant l’ancien gouvernement de la banque centrale aux établissements Alsény Bangoura et Associés EABA, s’est poursuivi ce mercredi 1er juin 2022, au TPI de Kaloum. Pour rappel, l’ancien gouverneur de la BCRG et son institution sont poursuivis dans cette affaire pour « abus de confiance et rébellion », par les ETS Bangoura et Associés.
Comme aux précédentes audiences, Lounceny Nabé a encore brillé par son absence, pour « des raisons de santé » selon ses avocats.
Pour cette audience, de nouveaux avocats ont été constitués pour la défense de la Banque Centrale et son ancien DG Lounceny Nabé. Me Seriba Mory Kanté, constitué pour la banque centrale, Me Abdourahmane Kaba pour M. Nabé, ont, à l’entame de l’audience, présenté les documents de constitution, mais aussi sollicité d’un renvoi dans cette procédure. Ils ont argumenté cette demande par » un état très confidentiel sur la santé de notre client [qui] se trouve dans ces documents. ça, Premièrement. Et deuxièmement, nous venons d’être constitués dans ce dossier. Donc, nous n’avons pas eu le temps de connaître le fond du dossier. C’est pourquoi, il est plus que impératif de renvoyer ce dossier en différé le temps pour de nous entretenir avec notre client en attendant qu’il se rétablisse », affoirment-ils.
Face à cette situation, le représentant du ministère public s’est indigné de la tournure que prend le dossier. Au risque que l’image de la justice ne soit ternie dans cette affaire, il demande de décerner un mandat d’amener.
« Le ministère public veut tout entendre dans ce dossier sauf le renvoi à ce jour d’aujourd’hui. Ce dossier a été hérité par mon parquet d’un ancien parquet pour vous dire à quel point ce dossier a duré. Le dossier est appelé régulièrement à l’audience mais le prévenu ne comparait toujours pas alors que la partie civile se présente régulièrement. M le président, Il ne serait-ce que par respect pour la partie civile, et pour l’effort fourni par mon parquet, décernez un mandat d’amener contre Lounceny Nabé. Il a déjà reçu la cellule de citation à main propre », a persisté Me Magassouba.
Pour sa part, Me Paul Yomba, avocat de la partie civile de Les EABA, a rappelé le motif du renvoi dernier, qui, selon lui, devrait conduire à décerner un mandat. « Le renvoi dernier, c’était pour que le ministère public accomplisse les formalités, s’il est parvenu, le prévenu s’est déjà défendu par voie de presse alors qu’il vienne en faire autant. Et s’il n’est pas là, on peut le juger comme la loi a tout prévu. Je vous prie d’accueillir cette affaire M le président, de l’appeler et qu’on en débatte pour que vous en tirer les conseils […].
Quand aux origines de cette affaire qui remonteraient à 1990 comme annoncé récemment par l’ancien gouverneur de la BCRG, par voie de presse, l’avocat de la défense affirme: « elle n’a opposé que le patrimoine bâti public aux EABA. Mais cette affaire a été réglée parce-que le PBP a acquiescé cette créance, à accepté la condamnation et demandé à la Banque Centrale de débuter sur son compte en ces lieux et montants et ça en est allé qu’on nous parle plus de cette affaire » a précisé Me Paul Yomba.
Après avoir écouté toutes les parties, le tribunal a décidé de renvoyer ce dossier au 15juin 2022. Pour motif, la connaissance du dossier par les nouveaux avocats constitués.
Faut-il préciser qu’à « l’issue de cette date le tribunal va prendre une décision conséquente si toutefois le prévenu ne se présente pas », a intimé Me Kabinè Keita.