Ce mardi 5 juin, la justice de paix de Lola a terminé le procès entre sept élèves du collège Woroyapo et un enseignant contractuel. L’enseignant a été condamné à une peine de douze mois avec sursis, une amende de deux millions de francs et le remboursement des téléphones.
Il est accusé d’abus de fonction et d’autorité pour avoir pris sept téléphones des élèves sans les rendre aux propriétaires et de les prendre, sans les présenter à la direction du collège Woroyapo. C’est à la suite de cela que les élèves ont sollicité la restitution de leurs téléphones.
Le prévenu, Antoine Gabriel Kolamou est un enseignant contractuel du collège susnommé, dans la commune urbaine de Lola. Il a reconnu les faits qui lui sont reprochés.
«C’est au courant du mois de février dernier, comme le règlement intérieur interdit les téléphones en classe, que j’ai pris les téléphones de certains élèves en classe,
comme ils sont des candidats. Il y a des élèves qui ont été sanctionnés par moi-même. J’ai pris leur téléphone et la sanction, c’est deux semaines. Cela a coïncidé avec la grève des enseignants contractuels. Je ne venais pas à l’école. Après, ils sont partis aux congés de Pâques. Je suis tombé malade, j’ai laissé les téléphones chez moi. À mon retour, je n’ai pas vu les téléphones à la maison. J’ai dit que le principal était absent. Est-ce qu’on doit envoyer les téléphones confisqués à la maison ? Comme le principal n’était pas là, c’est le directeur des études qui le représente. Vous avez dit que quelqu’un a pris derrière vous ?
Les appareils ont été volés derrière moi. Lorsque je cherchais à me faire soigner.
Les agents sont derrière moi pour voler. La police a dit que c’était une vieille fenêtre.
La fenêtre était gâtée ? Non. Les fenêtres n’ont pas été dénoncées.
Les sept téléphones sont perdus lorsque je suis parti me faire soigner. Je reconnais ma responsabilité. Je n’ai pas remis les téléphones au principal. Les téléphones appartenaient à sept élèves du collège Woroyapo. J’ai dit que je vais restituer les 7 téléphones aux élèves. Lorsqu’on a appelé mes parents, ils ont dit qu’ils vont m’aider à payer les téléphones.
Comment vous allez payer ? J’ai mon frère aux États-Unis. Chaque mois. Je vais donner un million de francs guinéens aux élèves.
À la barre, les six élèves sur sept ont dit de donner leurs téléphones sans délai.»
Interrogé par Monsieur le Juge de paix de Lola, Alseny Diallo, élève à la classe de 10e année au collège Woroyapo, déclare : « je représente 7 élèves du collège woroyapo. On avait trois matières ce jour. Son temps, c’était de 10 heures à 14 heures. Ce jour, il a donné son cahier à un élève pour écrire la leçon. Monsieur Antoine n’a pas expliqué la leçon du jour. J’ai regardé mon téléphone, il est venu me le retirer en disant que les téléphones sont interdits en classe. J’ai demandé pardon, mais il n’a pas accepté. Quand j’ai encore redemandé mon téléphone, il m’a dit qu’il faut deux semaines.
Les sept téléphones n’ont pas été pris le même jour et pas dans la même classe.
Il y a des élèves de la 9e année parmi les victimes de ce retrait. Nous lui avons constamment demandé les téléphones. Chaque jour, il nous répondait toujours: « demain.» Il fixait des faux rendez-vous. Demain, j’envoie votre téléphone.
Il n’a pas envoyé les téléphones saisis chez le principal, ni chez le directeur des études. Il ne venait plus au collège. On l’appelait chaque fois, une fois qu’il change de numéro, il devient injoignable. Un jour, je l’ai vu dans une cabine téléphonique.
J’ai demandé mon téléphone. Il avait un ami là-bas qui voulait prendre l’engagement. On est venu chez le directeur des études celui-ci était malade. En ce moment-là, le principal était à Conakry. Lorsqu’il a été informé, chaque fois qu’il venait à l’école, la direction demandait les téléphones. C’est alors qu’il a cessé de venir donner les cours à l’école. Les gens disaient qu’il était parti à Conakry.
Nous avons porté plainte contre lui à la Gendarmerie. Ils ont dit que c’est la Direction préfectorale de l’éducation qui doit le faire. Nous sommes venus à l’école, voir le principal et le directeur des études. Ils ont adressé une plainte à la DPE.
Ils ont appelé son oncle à la commune, mais ce dernier n’a pas répondu à l’appel.
C’est pourquoi il a été envoyé à la gendarmerie et après à la justice. »
Le juge de paix, Monsieur Amadou Oury Barry a rendu son verdict : « le tribunal statuant publiquement et contradictoirement en matière correctionnelle, en premier ressort, après en avoir délibéré, conformément à la loi, sur l’action publique, condamne monsieur Antoine Gabriel Kolamou à 12 mois de prison avec sursis et une amende de deux millions de francs guinéens. Il ordonne le remboursement des six téléphones au préjudice des sept élèves du collège Woroyapo, dont le montant est de cinq millions huit cent mille francs guinéens.»