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Lola: les premières forêts primaires du corridor des chimpanzés de Bossou, voient le jour

Aujourd’hui, le corridor des chimpanzés de Bossou est devenu une forêt primaire et un modèle du genre, en savane. Il est situé entre les villages de Serengbara et Nyon. C’est un exemple encourageant qui devrait inspirer les communautés rurales de la zone, pour restaurer leurs forêts.

Guinéenews s’est intéressé à ce couloir, afin d’en savoir un peu plus sur l’intérêt que son aménagement représente, pour les chimpanzés de Bossou,

C’est ainsi que notre reporter a demandé au Docteur Paul Lamah, le Directeur Général  de l’Institut de Recherche Environnementale de Bossou (IREB), d’expliquer les actions entreprises par son institution, pour créer ce corridor.  La réponse a été la suivante: « cet espace s’étend sur 350 hectares, soit environ 170 hectares de terrains reboisés. » Le Dr Lamah a ajoute ceci: « cette année, nous avons reboisé 28 mille plants forestiers. Nous avons déjà reboisé plus de 28 hectares. Et encore, nous avons 30 mille pépinières de différentes espèces forestières. Parce qu’il y a des problèmes de mortalité dedans, ça ne donne pas de chiffres constants. Là, il y a deux types de plantes: des espèces naturelles et d’autres, que nous sommes en train de reboiser. »

Sur ce point, le DG de l’IREB se montre plus précis: « parmi les espèces que nous sommes en train de reboiser le long du corridor, il y a le Wakapa Hèdelothy, qui constitue 53,3 % des reboisements;  le Tratrislomome, 28,28 %; le Londophia, 9,33 %; le Cédopondia microcarpa, 4,66 % ; le Bosquia pangolinsiste, 4,66 %. Telles sont les espèces que nous utilisons le plus souvent, dans le reboisement du corridor », a-t-il relevé.

Parlant du choix de ces espèces, Docteur Lamah donne les raisons : « Ce n’est pas fortuit.  Nous choisissons ces espèces parce qu’elles sont utilisées par les chimpanzés. Soit, pour la nidification, pour l’alimentation en grande partie ou pour la thérapeutique. Ce sont les trois raisons qui nous ont conduits à choisir ces espèces. Surtout aussi, leur adaptation aux conditions édapho-climatiques du corridor, à la condition de la savane du corridor, à leur croissance.»Selon lui, il faut également prendre en compte l’appui de la  communauté riveraine, « pour une question de cogestion participative, nous appuyons les riverains du corridor. Il y a de cela, des années que nous appuyons les riverains du corridor. L’appui se fait en plants agroforestiers. Puisque nous sommes dans une zone purement agricole. Nous leur donnons des plants améliorés de palmier à huile, de café, de cacao, d’anacardes. L’octroi de ces plants a deux raisons. La première est que lorsque nous donnons ces plants à ces communautés, elles se verront intéressées par la gestion des ressources locatives de leurs propres ressources. Ça va leur permettre d’avoir des sources de revenus. Avec ça, le paysan peut rehausser le revenu du ménage à travers les plantations. C’est la première raison. Bref, pour lutter contre la pauvreté dans les ménages, autour du corridor. La deuxième raison pour laquelle nous donnons ces plants à ces paysans est la suivante: les plantations qui résultent  de ces plants offerts, constituent une ceinture de protection du corridor, contre les feux de brousse imprévus en saison sèche. Parce que, si le paysan a son champ ou sa plantation, autour du corridor, il est certain qu’il va veiller à ce que le feu ne le brûle pas. Par conséquent, de façon indirecte, il va protéger le corridor. C’est la raison pour laquelle nous donnons chaque année des plants aux paysans. De cette façon, ils nous appuient dans la   protection, aussi bien de leurs plantations, de leurs champs, que du corridor lui-même, qui est un patrimoine commun, utile à tous.

Il en est de même pour les pépinières de Petit Cola, par exemple. Là aussi, nous faisons une gestion participative. Avant de les aménager, on consulte le paysan. De quoi a-t-il besoin maintenant ? Nous varions les donations de plants, en fonction des réponses qui nous sont données. Cette logique est conforme à notre culture qui nous apprend que, la meilleure aide que tu peux apporter à quelqu’un, c’est de lui donner ce qui lui sert, ce qui lui est utile. C’est notre ligne de conduite avec nos partenaires de terrain que sont les paysans», a souligné Dr Paul Lamah.

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