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Lola: les petits producteurs appellent à l’aide de l’Etat pour stimuler leur production

De nombreux agriculteurs de la sous-préfecture de Guéasso, plus précisément du district de Moribadou Tono, cultivent de vastes champs de maïs, de tomates, de riz et d’aubergines. Ces productions approvisionnent les marchés de la Guinée forestière, de la Haute Guinée, sans oublier la capitale guinéenne. Malheureusement, ces travailleurs acharnés ne bénéficient pas des subventions gouvernementales, une situation qui nécessite une révision à Lola.

C’est le constat fait par le correspondant de Guinéenews, basé à Lola, qui s’est récemment rendu dans cette zone de production pour enquêter sur les réalités du terrain. Dans cette localité, on trouve des Guinéens originaires des quatre régions et des ressortissants ouest-africains qui s’adonnent à l’agriculture.

Aboubacar Chérif, un agriculteur résidant à Yakama, un village situé à moins d’un kilomètre de la frontière ivoirienne, explique : « Je suis ici depuis 2008 pour cultiver et planter. Au début, j’étais seul, mais aujourd’hui, nous sommes nombreux venus de Lola, N’Zérékoré, de Labé et de la Haute Guinée. Cette année, j’ai cultivé 25 hectares de maïs et deux hectares de tomates. Actuellement, le maïs est prêt à être récolté, mais nous rencontrons de nombreux problèmes. Bien que le gouvernement prétende aider les petits producteurs, nous ne bénéficions d’aucune assistance. Imaginez, il faut 400 000 francs guinéens pour cultiver un hectare, alors combien cela coûtera-t-il à celui qui cultive 25 hectares, sans avoir d’autres ressources que l’agriculture ? Actuellement, nos récoltes de maïs sont compromises en raison des pluies, nous ne pouvons pas récolter faute de moyens. Nous n’avons pas les moyens d’acheter une machine pour récolter nos champs », se lamente-t-il.

En ce qui concerne sa production, M. Chérif insiste sur le manque de moyens de production : « Notre production est limitée en raison du manque de moyens et d’intrants agricoles. Nous ne pouvons pas nous permettre d’acheter des herbicides en temps opportun, ce qui a un impact négatif sur nos rendements agricoles. J’ai tout fait cette année pour obtenir des intrants agricoles et une machine, mais ce n’est pas facile. J’ai planté les 25 hectares à la main, avec l’aide de personnes venues m’assister. »

En poursuivant son discours, il affirme : « Aucun conseiller agricole ne vient s’informer sur nos cultures. Personne ne nous donne de conseils. Ils devraient venir réaliser des analyses et des statistiques sur les domaines de culture. J’espère que nos véritables problèmes ne remontent pas à la direction préfectorale de l’agriculture et de l’élevage. Depuis quatre ans, nous n’avons pas eu de statistiques, et si elles étaient faites, nous n’en sommes pas informés. Si nous disposions de statistiques annuelles comme en Côte d’Ivoire, l’État pourrait améliorer nos semences. Actuellement, il y a une transformation majeure dans notre région agricole. Depuis plus de 20 ans, j’ai commencé à cultiver des tomates. Aujourd’hui, c’est devenu une source de revenus stable. Auparavant, j’exportais vers Ouaninou en Côte d’Ivoire, mais aujourd’hui, Conakry vient acheter nos tomates. J’ai été invité une fois à la préfecture de Lola pour parler de la culture de la tomate. Cependant, au niveau national, la sous-préfecture de Gueasso ne figure pas parmi les zones productrices de tomates. Cette année, de nombreux jeunes se sont engagés dans la culture. Le gouvernement devrait penser aux petits producteurs démunis. Actuellement, les petits agriculteurs sont laissés pour compte, alors qu’ils sont les véritables cultivateurs. Nous voyons à la télévision que le gouvernement aide les agriculteurs, mais nous sommes oubliés. L’État doit améliorer nos infrastructures routières aujourd’hui. Il est inacceptable que nos tomates pourrissent en raison de l’état des routes. Plus grave encore, nos tomates sont commercialisées au nom d’une autre localité à Conakry. »

Ce sont, entre autres, les préoccupations des agriculteurs de Guéasso, qui attendent que l’État leur vienne en aide pour dynamiser leur production.

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