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Lola : faute de poste de santé, les populations frontalières de Gbah se font soigner au Liberia 

En marge de la remise de la route Bossou -Gbah construite par société minière de la place, une localité située à 6 kilomètres de Bossou et à 500 mètres de la frontière libérienne, notre reporter a constaté le manque d’infrastructure sanitaire dont souffrent les populations de cette localité. Sans oublier le manque d’eau auquel elles sont confrontées.

Cette situation fait que les malades sont envoyés  au Liberia pour y subir des soins.
Situé au sud-ouest de la sous-préfecture de Bossou, Gbah était l’un des rares districts de la sous-préfecture de Bossou où il n’y avait pas de route d’accès. Interrogé par notre reporter, Fromo Koiba, le président des ressortissants de Gbah déplore que son district soit confronté au manque de poste de santé.

« Il n’y a  qu’un seul point d’eau et le deuxième, c’est dans l’enceinte de l’ancien camp des réfugiés.  Gbah est un gros village sans rien, c’est tout dernièrement que nous avons bénéficié de  la construction d’une école », dit-il.
Parlant des difficultés que rencontrent les villageois dans leur quotidien, Fromo Koiba affirme qu’ils n’ont pas de dispensaire ni un médecin dans le village.
« Nous n’avons pas un agent de santé, ni même un  volontaire dans le village. Quand quelqu’un tombe malade ici, il faut prendre la personne pour l’emmener à Bossou pour être soignée.
Donc nous souffrons de ça. Pour aller au centre de santé de Bossou, il faut avoir les moyens.  Si c’est dans la nuit, tout est possible, même la perte de la vie. Gbah étant un gros village, nous sollicitons auprès du gouvernement la construction d’un poste de santé.  Parce que quand les femmes sont en état de famille, la nuit quand elles commencent le travail pour accoucher,
il faut déplacer un motard pour aller au centre de santé de Bossou. On n’a pas des moyens de déplacement pour une femme en grossesse. Il faut la prendre dans le hamac  ou bien la prendre sur une moto. Si c’est dans la nuit pendant que les motards ne sont pas  disponibles, il faut prendre des femmes en état dans le hamac. C’est une chose difficile, mais face à l’impossible on ne peut rien. Nous sommes à 500 mètres de la frontière. Nous envoyons des malades au Liberia, c’est indépendamment de notre volonté parce qu’il n’y a pas de poste de santé chez nous. Si quelqu’un tombe malade ici, si on l’envoie à Bossou, si ça ne marche pas, certains parents envoient directement leur malade à Yekepa où à Saniquelie  au Liberia, pour être soigné », déplore le président du district.
« Nous sommes à 500 mètres de la borne, il y a une bonne relation qui existe entre nous et nos frères libériens. Le premier village libérien est à 7 kilomètres de Gbah. Nous sommes  de la même ethnie, la même famille, nous sommes trop liés culturellement et socialement, on ne peut pas  nous distinguer.  Aujourd’hui, ils étaient présents à la cérémonie de remise de la route.
Ils ont participé comme les ressortissants de Gbah. S’il  y a un bonheur, nous partageons. Et le malheur aussi nous le partageons entre nous. Nous sommes d’accord dans la collaboration.
C’est en 1990 lorsqu’il y a eu la guerre au Liberia, les Libériens venaient déranger le village. Depuis le pacte entre les Manons libériens et les Manons guinéens, ont signé un pacte de non-agression.  Aujourd’hui, il y a la paix et  la concorde entre nous. Mais il n’y a pas de route entre  Gbah et les villages frontaliers. Tout le commerce se fait à pied ou bien sur la moto », selon lui.
Dans ce district, les populations produisent le café, le cacao, l’ananas et la banane. Les Libériens viennent à pied se ravitailler en produits vivriers à Gbah.
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