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Linsan Saran-Lélouma : à la rencontre de Mohamed Dansoko, un arboriculteur qui excelle dans l’anacarde

Lancée en 2017 et située à quelques  encablures de Linsan Saran, la plantation d’anacardiers de Mohamed Dansoko fait la fierté de plus d’un dans la localité. Étendue sur une superficie d’environ 15 hectares, cet arboriculteur se glorifie du fruit de ce long et pénible travail. Mais comme le dit l’adage :  » seul le travail paye ». Et Mouhamed l’a déjà fait sien. Car depuis maintenant trois ans, ce sont des centaines de kilogrammes de noix de cajou qu’il écoule à des sommes qui lui permettent de subvenir à ses besoins ainsi qu’à ceux de sa famille.
Pour en savoir davantage sur cette filière ainsi que sur son avenir, Mohamed Dansoko a accepté volontiers de nous ouvrir les portes de sa plantation et de répondre à notre questionnaire.
 » Je suis Hamed Dansoko, agriculteur basé à Linsan Saran dans la préfecture de Lélouma. (…). J’ai un faible pour les arbres fruitiers. (…). Au début, j’évoluais dans une société de téléphonie mobile de la place. Mais j’ai vite compris que mon avenir se trouvait dans l’arboriculture. Notamment dans l’anacarde. J’ai donc tout abandonné pour me concentrer sur cette activité. Pour entamer le travail, je me suis déplacé pour la Guinée -Bissau grande productrice de l’anacarde. Ensuite en Basse Guinée puis la Haute Guinée pour avoir un maximum d’informations sur la culture ainsi que la filière », nous dira dès l’entame Dansoko, avant de poursuivre en ces termes : » je suis donc rentré à Linsan ici avec la semence. (…). Et j’ai pris le soin de faire appel à un spécialiste dans le domaine depuis la Guinée -Bissau. Nous avons donc lancé les travaux. Ça a été vraiment très difficile pour le début. Mais aujourd’hui cette plantation reste ma plus grande fierté. Elle s’étend sur un peu plus de quinze hectares actuellement. Et laissez moi vous dire que je ramasse les fruits presque huit mois dans l’année. Et ça me rapporte beaucoup », se réjouit Mohamed Dansoko.
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Et toujours à Dansoko d’enchaîner : » par an je gagne plusieurs sacs de 100 kilogrammes de noix de cajou. (…). Pour le moment, dans le marché noir, le kilogramme se vend autour de 10 mille francs guinéens. Et imaginez par vous même si vous avez une, deux ou trois tonnes par an de pactole que ça fera », révèle tout sourire l’arboriculture de Linsan Saran.
Aujourd’hui, l’objectif de Dansoko, c’est d’élargir son champ d’exploitation d’un côté. Et de l’autre, ouvrir les yeux aux jeunes qui passent la majeure partie de leur temps autour du thé ou à discuter du football.
 » Mon objectif premier est de toujours aller de l’avant. C’est-à-dire, élargir davantage ma plantation. Et pour ça, il y aura une main d’œuvre. Du coup, ça va réduire non seulement le chômage. Mais ça va permettre à d’autres jeunes de voir un peu plus clair par rapport à ce qu’il faut pour faire bouger les lignes. En tout cas, je travaillerai dans le sens que Linsan Saran devienne un centre incontournable dans la filière d’anacarde. C’est ma plus grande vocation. Car croyez-moi que faire une plantation, c’est un investissement à court et à long termes. Parce que si cela est entretenu comme il faut, même mes petits fils vont en profiter un jour. En tout cas c’est mon souhait », alerte Mohamed Dansoko.
Par ailleurs, il faut tout de même signaler que tout n’est pas parfois rose. Linsan Saran est une zone en proie à la récurrence des feux de brousse. C’est ce qui a d’ailleurs déstabilisé bon nombre de paysans.
 » A Linsan ici, ce qui nous fatigue davantage, ce sont les feux de brousse. Chaque année c’est plus de la moitié de la surface de la sous-préfecture qui est consumée par le feu. Lors de la saison sèche  dernière, j’ai été victime d’un feu de brousse. Je me suis difficilement remis de ça. C’est pourquoi à présent j’ai pris des dispositions. J’ai fait des feux précoces. Ensuite, c’est ici que je passe presque tout mon temps à surveiller. Car les anacardiers n’ aiment pas du tout le feu. »
En tout cas, Mohamed Dansoko se la coule douce à Linsan Saran. Et ce, à travers son courage et son abnégation sans faille. Pour lui c’est seul ces genres d’initiative qui vont sortir les communautés à la base de la pauvreté. Et aux jeunes de les fixer sur un avenir prometteur.
Une belle initiative et un exemple à suivre pour des jeunes pessimistes sur l’avenir.
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