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Les agents de santé et relais communautaire pour un changement de mentalité des communautés à Norassoba

Réputée être une communauté de féticheurs depuis des lustres, les habitants de la commune rurale de Norassoba avaient peu de foi en la médecine moderne au bénéfice de celle traditionnelle. Par manque d’informations adéquates ? , serait-on tenté de penser. Grâce aux activités intensives de sensibilisation et d’information des agents de santé (ASC) et relais communautaires (RECO) recrutés dans la communauté et pour la communauté, cette croyance aux fétiches est en passe de devenir un lointain souvenir.

Lancei Camara, la soixantaine, cultivateur dans une ancienne vie, est désormais RECO. Il est souvent sollicité par les autorités de la commune rurale quand il y a des activités d’intérêt public.

Avant les femmes de Norassoba ne fréquentaient pas les centres de santé, l’on n’enregistrait pas les nouveau-nés à l’état civil, pendant que d’autres enfants mourraient de malnutrition. Dans le registre du centre de santé communal, en juin, seuls 2 à 3 patients ont été consultés par jour. Mais depuis le déploiement, en août 2018, des ASC et RECO, le centre de santé communal de Norassoba reçoit par jour jusqu’à 30 patients :

Lancei Camara, relais communautaire de Norassoba — © UNICEF/ I.S. KABA

« Les RECO ont contribué à informer les communautés sur l’importance des soins de santé. Ceux qui ne venaient pas du tout au centre de santé et qui se soignaient à l’indigénat, ont pour la plupart compris le danger de ce qu’ils faisaient. Ils ont arrêté et viennent tous désormais au centre de santé pour se soigner », s’est réjoui Lancei CAMARA.

Avec le déploiement des RECO à Norassoba, tous les enfants qui naissent ont désormais leurs extraits de naissance. Les femmes enceintes aussi fréquentent les centres et postes de santé. Les enfants reçoivent tous les vaccins qu’il faut, car les mamans sont largement informées sur le calendrier vaccinal et parcourent plus de 50 Km pour se rendre aux points de vaccination.

Ces communautés sont souvent investies dans les travaux champêtres et miniers, ce qui explique souvent que peu se rendent à la sous-préfecture, au centre de santé et dans les lieux publics. Ces lieux constituent des points d’informations pour les communautés.

Avec le déploiement des RECO, l’information va désormais aux communautés. Déterminé à servir sa communauté, Lancei ajoutera « j’ai choisi ce travail pour rendre service à ma communauté. Il ne faut pas rester les bras croisés et voir souffrir la communauté alors que tu peux faire quelque chose. Ce n’est pas une question d’argent, mais d’honneur et de responsabilité. Je remercie l’UNICEF de m’avoir donné cette opportunité de servir dignement ma communauté avant que je ne meure ».

Ibrahima Sory KABA UNICEF Guinée

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