Située sur les hauteurs du Fouta Djallon, à environ 65 kilomètres de Labé, chef-lieu de la région administrative, la préfecture de Lélouma est dotée par dame nature d’une potentialité touristique énorme.
Entre magnifiques chutes d’eau et échelles artificielles, superbes roches aux sculptures naturelles extraordinaires et montagnes aux sommets aplatis offrant une vue panoramique sur la préfecture ou encore des grottes avec des marques ancestrales ou des forêts avec une faune exceptionnelle et une flore splendide et verdoyante, les amoureux de la nature devraient avoir du mal à faire un choix.
Malheureusement, ce don de la nature qui aurait pu faire vivre des communautés entières et constituer un gros levier pour le développement de la localité n’est pas encore exploité et est laissé pour compte.
Des échelles de Djinkan à celles de Singandé, en passant par la roche de Tounti, les chutes d’eau de Lélou et Goumbouroun ou encore la montagne de Légué et la forêt classée de Nyalama sans oublier les chutes jumelles de Galan, la liste les lieux magnifiques est longue.
Mis en valeur et exploités, ces site auraient servi de base d’un développement durable et auraient pu générer des emplois et lutter contre le chômage endémique des jeunes. Surtout lorsqu’on sait que des zones entières moins pourvues en sites touristiques arrivent vraiment à vivre que du secteur. Mais hélas !
Pourquoi pas chez nous ? Pour en savoir un peu plus sur ces sites jusque-là méconnus du grand public et inexploité, la rédaction locale de votre site électronique s’est intéressée de très près à ces cadeaux que la nature a bien voulu offrir à cette préfecture.
A travers ce dossier, Guineenews vous plonge au cœur des sites touristiques les plus paradisiaques que tout amoureux de la nature ne peut rester de marbre. Lélouma, à l’image d’autres préfectures de la région, en possède assez. Mais le hic, c’est du « miel dans une bouteille », visible à l’œil nu mais qu’on n’arrive pas à goutter encore moins à consommer. C’est le commun du Guinéen. Potentiellement riche et économiquement pauvre.
Tout d’abordr, Lélou est le nom de la rivière d’où est tiré le nom de la préfecture Lélouma. C’est la plus importante rivière au niveau de la commune urbaine. Et si vous ne savez pas, Lélouma a un paysage accidenté composé principalement des montagnes avec un sol rocheux. Endroit idéal pour la formation des cascades d’eau.
Cette rivière connu sous le nom de Lélou dans sa progression vers les parties inferieures à travers les roches dans ce paysage, offre des endroits magnifiques sur tout le long de ses rives. Des petites cascades se remarquent un peu sur le long de son trajet. La plus grande et la plus spectaculaire se situe à environ quatre kilomètres du centre-ville. Au point ou se jette cette rivière à travers une gigantesque falaise sur les contrebas de Lonna, district relevant de la sous-préfecture de Parawol, se dresse la chute d’eau de Lélou.
Les chutes d’eau de Lélou et de Goumbouroun
Situées sur la rivière Lélou, elles sont une magnifique. Ces chutes d’eau de plusieurs mètres de hauteurs encadrée par des falaises de part et d’autre sous le feuillage verdoyant d’une forêt touffue dans laquelle le déplacement pour l’homme requiert d’une très grande habilité, comme pour y prendre soin et veiller aux intrus, sont spectaculaires.
Plus, on l’approche, plus le bruit augmente et le grondement s’accentue. Au pied de la chute, une « piscine d’eau blanche », très agitée certainement sous l’effet de la tombée brusque de la natte d’eau qui se détache d’une hauteur considérable. Le tout entouré par ces grosses pierres glissant ou des roches aux formes aplatis comme pour vous inviter à vous y asseoir.
« Je fréquente cet endroit depuis mon plus jeune âge. L’environnement, l’ambiance autour, la fraicheur, le bruit de l’eau sur les roches ou encore les vents qui y soufflent sont tout simplement parfait. On a l’impression que tout a été mesuré et prévu d’avance pour une cohésion parfaite. C’est un cadeau exceptionnel à l’abri pour le moment. Et si on pourrait davantage prendre soin de ça, ou aménager sans impact environnemental, ça pourrait rapporter gros car c’est l’endroit idéal que bon nombre de personnes recherchent pour le plaisir », explique ce grand amoureux de la nature, Thierno Sadou Diallo.
A environ un kilomètre de là, et toujours sur la même chaine de montagne, un peu plus à l’est et comme par enchantement et comme on aime à le dire et selon les lois de la nature, les choses vont de pair. Là, se dresse la chute de Goumbouroun. Cette rivière, elle, tire son nom d’un petit village située dans la sous-préfecture de Korbé.
Dans les mêmes circonstances que celle de Lélou, elle se jette aussi sur le niveau inférieur d’une hauteur très considérable avec toute cette quantité d’eau qu’elle draine. Pour l’atteindre, il faut avoir des belles jambes. Et affronter des obstacles à ne pas négliger. C’est aussi un endroit très magnifique mais avec une prudence exceptionnelle. Blocs de pierres d’une impressionnante taille, pentes raides ou broussaille impénétrable surtout en période des grandes pluies.
Mais, qui cherche trouve. Au-delà de ces deux chutes, il y a une troisième. Après les deux cascades, les deux rivières se sont retrouvées un peu plus bas dans leur descente à environ une centaine de mètres de là pour en former une pour garder le nom Lélou certainement à cause du nom de la préfecture avant de se jeter une fois encore dans le vide pour atteindre les contrebas et continuer son chemin. Là, c’est « la chute des chutes ».
La grande Chute d’eau de Lélou
Plus importante que ces deux précédentes par sa quantité d’eau car désormais deux rivières en une mais moins hautes que les autres. Pour y arriver, il faut un grand contour. C’est aussi un endroit magnifique avec une « piscine » naturelle aux dimensions énormes avec un environnement caillouteux et les alentours verdoyants.
« Vous avez ici sur une dimension de seulement quelques kilomètres carrés trois magnifiques chutes d’eau qui se succèdent. C’est très beau tout ça. Ce sont des trésors naturels sur lesquels, il faut bien veiller et mettre à l’abri de la destruction. Et laissez-moi vous dire qu’il y a même des natifs d’ici qui n’ont jamais mis pied sur ces sites. Ils entendent en parler mais ils ne connaissent pas les lieux. Il y a des contraintes pour y accéder. Mais personnellement, je veux que ce soit ainsi pour éviter des dérives », nous lance Ibrahima Diallo sexagénaire habitant de la commune urbaine.
De plus près, ces chutes forment un triangle dont les prolongements constitueraient un V ou un Y dont l’angle de vue ne pas facile à identifier. Ce sont des endroits magnifiques qui peuvent attirer beaucoup de monde s’ils étaient aménagés à cet effet.
Les chutes d’eau jumelles de Gallan
Située à moins de trois kilomètres à l’ouest du centre-ville, ces chutes sont d’une beauté naturelle rare et l’emplacement parfait. Ces deux chutes se dressent presque l’une face à l’autre à l’extrémité de deux mitrailles parallèles d’une hauteur considérable. Et ce qui est spectaculaire sur ce site touristique, est qu’avant d’arriver sur ces deux plus grandes chutes, c’est la succession de part et d’autre de plusieurs autres petites cascades à la natte fine qui meublent ces corridors. Pour y arriver, il faut aller à contre-courant du lit de la petite rivière sur des roches glissantes et des pierres tranchantes.
« Ce que vous pouvez voir ici, vous ne le reverrez nulle part ailleurs. Faites seulement attention. Il y a sur le lit du cours d’eau de petits cailloux dont la nature a bien pu façonner en sa guise. Rondes, plates et autres formes. En plus, constatez par vous-même les différents types de broussailles qu’on est en train de traverser avec chacune sa spécificité, sa particularité », nous enseigne Mamadou Benté Camara, notre guide de circonstance en langue du terroir.
Effectivement tout en avançant, le paysage changeait au fur et à mesure. C’est tantôt des bambous, tantôt des lianes ou encore des gros arbres et des jeunes plants de fleurs mais aussi et surtout le vent frais et tourbillonnant qui vous accueille.
Sur les deux côtés du lit du cours d’eau, on dénombre plus d’une dizaine d’autres cascades et vous ne serez pas étonné de remarquer selon votre position et celle du soleil des petits cercles en forme d’arc-en-ciel sur le point ou le pied de certaine chute d’eau. Comme, c’est le cas dans cette vidéo.
Plus, on se rapproche des deux plus grandes chutes d’eau, plus les bruits et le ruissèlement de l’eau sont aigus. La température chute et le vent de plus en plus tourbillonnant. Cet air frais contenant des fines gouttelettes d’eau vous caresse le visage et vous rafraichit tout le corps. C’est un endroit idéal dont rêvent les amoureux de la nature.
Quant à Sory Camara, il pense que ce genre de lieu mérite d’être soigné et respecté pour léguer aux futures générations des endroits sains dont ils pourront être fiers.
Au regard de toutes ces potentialités touristiques d’une importance capitale mais inexploitées et abandonnées à elles-mêmes, on se poserait la question de savoir pourquoi ? Et comment procéder pour mettre en valeur ces trésors pour que les communautés en profitent ?
Interpellé par rapport à cette question, le nouveau maire de la commune urbaine compte à travers son volet touristique se battre pour la mise en valeur de ces sites.
« Effectivement, Lélouma regorge de sites touristiques énormes. Nous avons un volet tourisme. Mais, il ne faut pas faire la promotion que du tourisme. Il faut aussi faire la promotion de l’éco pour au moins préserver ces sites. Nous avons par exemple les échelles de Djinkan, les falaises de Djinkan, une rivière qui ne tarit pas avec des places qui peuvent vraiment attirer du beau monde. L’environnement aujourd’hui à Lélouma, si nous arrivons à le préserver, c’est une richesse énorme parce qu’on n’en voit pas pareil ailleurs. Il y a assez des choses à voir. Je rencontre même des animaux dans des lieux ou je ne m’attendais pas. Donc si on prend des dispositions, avec l’Etat, on va préserver cette nature et faire la promotion du tourisme », explique Moustapha Baldé.
Sur la même logique et pour savoir davantage sur la position du département en charge du Tourisme et de l’Hôtellerie en Guinée, nous avons interpellé le directeur régional car ce ministère n’a aucune représentativité au niveau de la préfecture de Lélouma.
« Lors de ma tournée, j’ai visité les échelles de Djinkan qui m’ont vraiment impressionné. J’ai même fait un film que j’ai déposé au niveau du département. Pour ce qui est des échelles de Djinkan (Lélouma) et la dame de Mali, il y a un projet en vue. Je dois recevoir des Italiens au mois de février prochain pour qu’ils puissent voir comment aménager certains sites », rapporte Fodé Ismael camara. Avant d’ajouter :
« Le Fouta est densément peuplé de sites touristiques. J’ai quand même interpellé le ministère et les opérateurs économiques qui pourraient s’intéresser à l’aménagement des sites touristiques. Par ce que vouloir aménager un site touristique, c’est attirer non seulement les touristes mais c’est aussi une source de revenus. Donc, je lance souvent ces appels et au niveau du département et au niveau des privés. Mais franchement pour le moment, l’Etat n’a rien fait pour l’aménagement des sites touristiques » déplore le directeur régional.
Il faut aussi rappeler que tous ces sites cités un peu plus haut, à l’image de la préfecture de Lélouma sont tous enclavés et aucun aménagement possible. A cela s’ajoute le manque d’infrastructures hôtelières et l’absence des guides. Ce qui constitue des gros handicaps pour la mise en valeur de ces trésors.
S’il existe sincèrement un département en charge de ce secteur, c’est le moment d’y penser, de faire la promotion de ces sites pour leur mise en valeur car jusque-là, ce ministère brille par son inaction à Lélouma.
La forêt classée de Nyalama
Reconnu patrimoine mondial par l’Unesco, la grande forêt de Nyalama se situe dans la commune rurale de Linsan Saran à environ 120 kilomètres de la commune urbaine. C’est une fierté nationale. De part, sa grandeur dix milles hectares, elle renfermerait des espèces végétales et surtout animales rares, en extinction ou en voie de disparition. Elle est aujourd’hui l’une des rares forêts de la région où on peut rencontrer des singes noirs, rouges, des chimpanzés et d’autres espèces animales.
« Avec la cogestion de la forêt de
Pour ce qui est toujours de la faune dans cette forêt, et selon toujours le chef du cantonnement forestier, ces chimpanzés sont disposés dans cette forêt dans des endroits appelés « habitats » qui seraient au nombre de trois dans la forêt proprement dite. Et quatre autres « habitats » hors forêts. Et que pour leur reproduction, ces chimpanzés se déplacent le plus souvent pour la recherche d’un ou d’une partenaire.
Et face à certaines situations délicates dont le cantonnement forestier a été confronté avec certains visiteurs qui solliciteraient voir ces chimpanzés, des mesures sont aujourd’hui prises.
« Nous avons eu quelques problèmes par le passé par rapport à certains visiteurs qui comptaient voir ces animaux. Malgré nos conseils, une fois sur le terrain, certains paniquent et difficilement, on parvenait à les sauver. C’est pourquoi, des mesures ont été prises pour interdire à toute personne venue de façon non officielle, l’accès à l’habitat des « cousins » », précise Ousmane Bah.