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Lélouma : à la découverte de Bhoundou Teli, ce célèbre village natal de l’héroïque Bah Sadio de Djéré Lélé

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 Situé dans les encablures du fleuve Komba, à environ une trentaine de kilomètres du chef lieu de la sous-préfecture de Thianguel Bori dans la préfecture Lélouma, Bhoundou Teli, est enfoui dans les contrebas juste à la limite entre Lélouma et la préfecture de Mali. C’est un petit village à l’accès très difficile. Il est entouré par des arbres  » Teli » en langue du terroir.
Visiblement très pauvre, les populations du village Bhoundou Teli vivent de l’agriculture et de l’élevage. Quelques habitations sont construites en dur. D’autres sont faites en banco.
C’est là que naquit vers les années 1940 Amadou Sadio Bah connu sous le nom de Bah Sadio l’une des plus belles voix de sa génération. C’est ici que cet icône du folklore peuhl et précurseur de la célèbre chanson Djéré lélé a fait ses premiers pas. Entre les champs de ses parents et le fleuve Komba. Et lors des veillées entre amis d’enfance.
C’est dans la concession familiale de la légende Bah Sadio que nous avons rencontré Samily Bah son jeune frère direct qui se souvient de l’homme.
 » Amadou Sadio Bah est mon grand frère. Il est l’aîné d’une famille de cinq enfants. Nous avons été très proches. Il est né ici en 1940 et moi 4 ans plus tard. Depuis notre bas âge, il a eu un faible pour la musique pastorale, » nous dira dès l’entame le jeune frère de l’étoile.
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 » A l‘époque, il avait réussi à se procurer d’une petite guitare communément appelé  » Hoddou » fabriquée par les artisans locaux. Lors de la surveillance du champ parental, on passait toute la journée à chanter. (…). Et petit à petit, nos voisins de champ ont commencé à apprécier le potentiel et le talent du jeune garçon. C’est ainsi qu’il a commencé à être sollicité dans des cérémonies. Notamment les soirées  » hosso Bolly ». Des veillées au cours desquelles les jeunes chantent et dansent. Beaucoup de monde s’est progressivement intéressé à lui. Et il a fini par mettre son propre groupe et a commencé à chanter Djéré Lélé », se souvient encore l’octogénaire avant de poursuivre : c’est après ça qu’il a été envoyé par le feu président Sékou Touré avec d’autres artistes pour une tournée au Tanganyika ( Tanzanie actuelle) .
Poursuivant Samily Bah dira:  » il s’est marié et a eu un enfant. Malheureusement, et la femme et l’enfant sont morts. Il n’a pas fréquenté l’école française. Mais l’école coranique. C’est l’un de ses amis enseignant qui lui a appris à lire et à écrire. (…). La disparition de mon grand frère Bah Sadio a été une grande perte pour nous et pour toute l’Afrique. Je crois bien qu’il est mort en 1976 si je ne me trompe de suite de maladie nous a-t-on dit. Et même son corps n’a pu être rapatrié, » soutient Samily Bah visiblement maladif et très fatigué .
Quand la famille réclame les droits d’auteurs de l’artiste 
Aujourd’hui par la voix de Samily Bah, la famille réclame les droits d’auteurs de l’artiste qui leur revient de droit.
 » Nous avons engagé toutes les procédures pour avoir accès à ce qui nous revient par rapport à ses droits d’auteurs. Tous les papiers sont là en règle. Et on devrait percevoir ça pendant 80 ans. C’est mentionné noir sur blanc. Malheureusement nous n’avons perçu cette somme que seulement trois fois. Et cela remonte, je pense bien depuis 1987 si j’ai bonne mémoire », déplore Samily.
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Malade et très âgé, Samily Bah sollicite l’appui des autorités compétentes pour ne serait-ce percevoir cette pension.
 » Je demande aux services en charge des droits d’auteurs en Guinée de nous aider à avoir ce qui nous revient de droit. Tous les papiers sur son héritage sont là. Nous demandons de l’aide. Il faut que les gens aient pitié de nous pour voler à notre secours dans ce sens là »,  plaide le  vieux.
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