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Le ras le bol de Damaro contre la partie civile : « vous m’avez incarcéré, avant de chercher des preuves…L’objectif est de me maintenir en prison et je suis prêt »

Après 25 mois d’incarcération, l’honorable Amadou Damaro Camara n’a pas caressé ses poursuivants dans le sens du poil, à l’audience de ce mercredi 15 mai 2024. Tout a commencé au moment où l’ancien PAN a sollicité son retour à la barre après le passage des témoins à savoir, le directeur financier et comptable, Sâa Leno et Aïssatou Diallo, trésorière du conseil national de la transition (CNT).

Le président de la 9ème législature a, selon ses dires, simplement voulu apporter quelques précisions sur le fonctionnement du budget de l’assemblée nationale. Sauf que, après quelques explications, le représentant de l’agent judiciaire de l’Etat, Me Amadou Baben Camara a sollicité de la cour, de demander au prévenu de communiquer ses relevés bancaires. Car, selon l’avocat, Damaro est poursuivi aussi pour enrichissement illicite. Donc, il est fort probable qu’il ait des comptes de mine d’or.

Toute chose qui a irrité le prévenu qui estime que ça serait une violation flagrante de ses droits. « C’est la première fois qu’on juge un président de l’assemblée nationale pour la gestion de fonds de l’assemblée dans l’histoire de l’humanité. A défaut de preuve, ils(partie civile)sont dans les alibis. Ces comptes sont gelés depuis deux (2) ans et c’est maintenant qu’on se rappelle qu’ il y a des comptes après deux (2) ans d’incarcération. L’objectif est de me maintenir en prison et je suis prêt. J’ai été détenu pour d’autres raisons (…). On m’ a demandé ici à cette barre combien j’ ai dans mes comptes et j’ avais dit que j’ai un compte à UBA sur lequel il y a un montant de 2 millions de francs guinéens et 350 millions de francs guinéens sur mon compte Bicigui. Moi, je ne cache rien. Enrichissement illicite, j’ai quitté l’administration il y a 40 ans et je n’ai jamais géré une régie guinéenne. En quoi je vais m’enrichir illicitement? On parle de corruption, j’ai été corrompu à quelle occasion? Quand même, soyons sérieux c’est la justice ça et c’est le miroir du pays.

C’est 18 mois après qu’on demande les comptes. Encore qu’il faut faire l’enquête, avant d’incarcérer. Vous m’avez incarcéré avant de chercher des preuves. C’est ça la réalité », s’est indigné Amadou Damaro Camara à la barre.

À la suite de cet échange houleux entre partie civile et le prévenu, la cour a renvoyé l’affaire au 27 mai prochain pour la suite des débats et la comparution de Michel Kamano

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