En juin 2017, un décret ministériel portant création du Parc National du Moyen Bafing (PNMB), lançait officiellement le processus de création de cette aire protégée d’une superficie de 6426 km² avec l’appui technique de la Wild Chimpanzee Foundation (WCF) et le ministère de l’environnement, Eaux et Forêts à travers l’Office Guinéen des Parcs et Réserves (OGPR). Cette initiative s’inscrit dans le cadre du respect des engagements du gouvernement Guinéen de porter à 25% d’aire protégée son territoire national.
La richesse actuelle en faune et en flore de ce parc est évaluée à 47 espèces de mammifères (Chimpanzés, Léopard, Hippopotame, Lion, Antilope, …), 300 espèces végétales, 51 espèces de poissons, 203 espèces d’oiseaux. Il s’agit du plus grand sanctuaire des Chimpanzés d’Afrique de l’Ouest.
L’objectif de ce parc est d’améliorer les conditions de vie des communautés locales dans un environnement sain gérer de façon responsable et en harmonie avec la nature. Ainsi, au-delà de son importance environnementale, ce parc est devenu pour la jeunesse guinéenne en général et les communautés riveraines en particulier, une opportunité de développement, dont les actions concrètes dans la zone, parlent d’elles-mêmes.
En effet, de 2018 à nos jours, plus de 185 jeunes guinéens, provenant des 4 régions de la république de Guinée travaillent à temps plein au sein du projet. Ces jeunes recrutés, interviennent dans différents domaines du projet (Coordination, administration, agriculture durable, dialogue avec les communautés, restauration des forêts dégradées, suivi de la faune, surveillance,).
Ces travailleurs, bénéficient également des formations continues liées à leurs domaines d’intervention, afin de les rendre plus performants et compétitifs.
Dans le même ordre d’idées, depuis 3 ans, 1380 personnes ont été recrutés en tant que prestataires pour la gestion des feux ; 576 personnes en tant que guides ; 219 personnes en tant que porteurs ; 260 personnes comme agents pépiniéristes ; soit un total de 2 269 personnes a travaillé à temps partiel, dans le PNMB pour un montant global de 200 964 dollars US. L’ensemble de ces personnes est tous issus de la zone du parc et ses environs.
Fiers de travailler dans un projet aussi innovant, ces jeunes promettent de par leur travail de relever le défi que constitue ce projet de création du parc, persuadés du bénéfice que cela représente pour les communautés locales du parc en particulier mais aussi pour la chère patrie qu’est la Guinée.
De même depuis 2018, la proximité avec les communautés a révélé les nombreux manques de ces communautés qui sont pour la plupart du temps livrées à eux-mêmes. L’année 2020 est marquée par la réalisation des initiatives dédiées au développement des localités abritant le Parc. Ainsi, 11 infrastructures communautaires contenues dans les différents plans de développement local des 15 communes bénéficiaires ont été identifiées et réalisées dans 9 localités à savoir : Fello Koundoua Centre, Nguessawoula, Baridonde, (commune rurale de Fello koundoua), Ley Kimbely,(Kansangui) Laffa Boubhe, Lallabara, (Kouratongo) Kalinko Konkero (Gagnakaly), Dara et Bellakoure (Kollet) relevant des préfectures de Tougué et de Dinguiraye.
Ces projets d’un montant global de plus d’un milliard cinq cent mille GNF, concernent :
- L’aménagement d’une source d’eau à Nguessawoula ;
- L’aménagement d’une source d’eau et réalisation d’un puits amélioré à Baridondé ;
- L’aménagement d’une source d’eau et réalisation d’un puits amélioré à Fello Koundoua Centre ;
- La réhabilitation d’un puits à Dara ;
- La construction du Hangar du marché de Bellakoure ;
- La construction d’un magasin de stockage de miel à Laffa Boubhe ;
- La clôture d’une plaine de 17 ha à Lallabara ; dont l’aménagement est en cours,
- La réalisation d’un puits amélioré à Kalinko Konkero ;
- La réalisation d’un forage à Ley Kimbeli.
Il a également soutenu la mise sur pied de 29 comités villageois, couvrant 55 villages et la création de 42 coopératives (groupements d’intérêt économique, GIE) pour le développement durable et la commercialisation des produits tels que l’arachide, le riz, le fonio, le beurre de karité et le miel. Ces derniers ont déjà à travers des partenariats signés avec notamment la Fédération des Apiculteurs de Guinée (FAPI) ; COPRAKAM (en cours), bénéficié de la vente de leur production.
Il est intéressant de noter que ces coopératives, qui ont été formées, bénéficient d’une forte représentation des femmes, notamment concernant les activités de production de miel, de beurre de karité ou de potagers (760 femmes pour 21 hommes).
Au cours de l’année dernière, les coopératives de maraîchage et d’apiculture ont bénéficié des premières ventes de leurs produits. Il s’agit notamment de 10 202 kg d’oignons vendus, générant 46 millions de GNF pour les GIE et de 100 litres de miel vendus pour un montant total de 2 millions GNF. Dans la même optique, 434 agriculteurs communautaires, pratiquent actuellement des techniques durables de production dans leurs champs dont 137 femmes pratiquent ces techniques sur de petites parcelles près de leurs maisons, appelées tapades.
Outre les initiatives agroécologiques, le projet a toujours appliqué une politique générale de soutien au développement économique durable inscrit dans les plans de développement Local des 15 communes qui abritent le PNMB.
Rappelons que de 07 villages d’interventions, en 2018, le projet compte aujourd’hui environ 50 villages où il est réellement présent. Toutes ces réalisations suscitent la curiosité et l’envie chez les autres communautés non encore prises en compte qui réclament la présence du projet dans environ 280 villages.
Conscient, du fait que le succès de tout projet de conservation dépend de la pleine participation des différentes parties prenantes, la méthode participative reste la ligne de conduite du projet qui met les communautés locales au cœur du processus de création dudit Parc à travers les comités villageois, les assemblées et les unions communales. Depuis 3 ans, toutes les préoccupations sont recensées et traitées grâce à un mécanisme de gestion de plaintes et griefs et les différents cadres de concertation organisés périodiquement.