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Le juge Charles Wright donne le coup de grâce au Procureur Sidy N’Diaye

Suite à la diffusion hier dans l’émission ‘’ Les Grandes Gueules » de l’audio d’une conversation attribuée au Procureur Sidy N’Diaye en lien avec le dossier « Foniké Mengué », le juge Charles Wrigth est intervenu ce mercredi 6 octobre sur les ondes de la Radio Espace pour dire sa part de vérité et les raisons de l’enregistrement de sa conversation avec le Procureur de Dixinn… Très remonté, Charles Wrigth n’a pas raté l’occasion pour fustiger le comportement de Sidy N’Diaye.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, le juge Wright s’est incliné face à la mémoire des innocents défunts, victimes de l’injustice. « Je me fais le devoir, pas au nom d’une corporation ni au nom d’une institution, de m’incliner face à la mémoire de toute personne qui, par maladresse, a pu, à un moment donné, subir l’injustice par une action de qui que ce soit, qui avait la responsabilité de prendre des mesures pour sa protection, pour la défense de ses droits et ce, dans le seul souci du respect de son serment. Je tenais à le faire parce que comme vous le savez en chacun de nous il y a un tribunal, c’est le tribunal de la conscience », précise-t-il avant de continuer : « hier… j’ai reçu… une soixantaine d’appels fusant de partout, les uns et les autres parfois inquiets pour ma sécurité. D’autres à travers, pour tirer la langue pour pouvoir dire ce qu’ils pensent, de ce que j’ai dit. Bref, je suis très content de rappeler ici sous le fondement de l’article 23 de la loi portant statut des magistrats qui dispose que les magistrats jouissent comme tous les autres citoyens de la liberté d’expression. Ça veut dire qu’on soit du siège, qu’on soit du parquet, la liberté d’expression est un droit pour les magistrats ou comme d’ailleurs pour d’autres citoyens guinéens.

Pour revenir sur ce qui a été fait, permettez-moi monsieur Moïse, c’est le lieu de vous dire que les excuses que vous m’avez présentées hier, n’en valaient pas la peine… Vous avez fait selon votre conscience ce que vous estimez dans vos responsabilités journalistiques. Vous n’avez pas besoin de me demander pardon pour la raison que je vais expliquer succinctement et chacun sera libre sincèrement de l’interpréter ou de savoir la porter (….) Moi, je suis magistrat. Si on doit me déplacer, je n’ai pas un avis à donner. Parce qu’il y a un organe qui, en principe dans son organisation et dans son fonctionnement, est le conseil supérieur de la magistrature. Il veille sur la carrière et sur la discipline des magistrats. Si mon sort est décidé au sein de cet organe, moi en tant que magistrat, l’on peut m’envoyer à Lola, à N’Zérékoré. L’essentiel est que je peux servir partout où on m’enverra. Je suis venu à Dixinn, la première situation à laquelle je me suis heurté, c’est l’esprit de méfiance que les gens avaient vis-à-vis de moi. J’entends partout : … faites très attention, vous connaissez ce monsieur qui part à Dixinn ? Vous savez, le problème qu’il a eu avec d’autres ailleurs. Je vous en prie méfiez-vous de lui (…) »

Comment le procureur Sidy Souleymane N’Diaye s’est-il fait dribler par la présidente ?

« Une semaine après, elle m’a appelé et dit : Charles, tu sais moi je t’apprécie beaucoup quand bien même les gens disent de me méfier de toi (…) Dites-moi, ce pour pourquoi vous m’appelez ? Elle dit bon, il y a un dossier qui concerne Foniké Menguè. Je dis ah bon, je ne connais pas Foniké Menguè (….). Elle dit : Charles il y a une situation. J’ai dit laquelle madame ! Elle dit d’après le Procureur Sidy Souleymane Ndiaye, on a demandé à ce que le monsieur soit condamné à 2 ans. J’ai répondu : madame, ce que je peux vous dire avec sincérité, j’ai étudié avec votre fils à l’université, vous êtes la cheffe de juridiction comme vous-même vous dites que les gens vous on dit de vous méfier de ma personne, je ne voudrais pas que le lendemain de quoi que ce soit qu’on vous dise ah madame on t’avait prévenu… il ne s’entend avec personne. Le mieux serait de prendre cette responsabilité, de prendre le dossier parce qu’on ne peut pas préjuger sur le sort d’une procédure qui n’a pas été discutée suivant la règle et les principes d’un procès équitable. Si l’on me dit qu’il faut prendre une telle mesure qui n’a rien avoir avec la déontologie à laquelle je ne suis même pas soumis (…) j’ai dit madame, comme vous pouvez prendre ce dossier, vous pouvez le jugez, prononcez la peine qui vous semble être conforme selon votre conscience. Moi, j’ai été choisi par défaut, c’est-à-dire à défaut que les gens acceptent de juger que la présidente elle-même accepte de juger. On dit désormais, on n’a pas d’autres choix que lui. Mais N’Diaye ne savait pas qu’à la dernière minute, le dossier de la procédure m’a été affecté. C’est quand il a su, ça ne lui a pas plu, ses menaces ont commencé. »

Les raisons qui ont poussé Charles à enregistrer leur conversation ?

« Quelqu’un qui vous a menacé vient vers vous. Avec quelle intention ? Je dis attention ! J’ai pris la précaution, ne connaissant pas l’intention, j’ai dit cet entretien là il faut que je l’enregistre pour pouvoir garder par rapport à la preuve de ce qu’il va me dire. Quand il m’a dit carrément la position, j’avais le choix entre lui dire, écoutez, je ne vais pas condamner le bonhomme parce qu’à l’examen du dossier au préalable, je ne voyais rien. Dans ce cas-là, il était venu me sonder pour savoir est-ce que toutes les démarches qu’il a eues à faire auprès de la présidente quelle va être ma décision (…) parce que dans ce cas, si je vais lui dire je ne vais pas condamner, on allait me retirer le dossier, on aurait condamné un innocent. Je m’attendais à ça (…) pour lui déjà la carotte est cuite. Il appelle la RTG pour venir couvrir. Une façon de dire que vous avez dit que Charles là il est inflexible… moi, je sais qu’il va condamner. Il va condamner donc, il faut envoyer la presse publique pour pouvoir couvrir l’évènement pour dire que moi ce que je veux, c’est ce qui doit se faire, il n’y a pas de magistrat de siège, ce que je veux à Dixinn, c’est ce que je fais, ce n’est pas la présidente qui choisit les juges mais plutôt lui (…) Pour lui, il était sûr que j’allais condamner le monsieur… »

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