Témoin dans l’affaire de détournement présumé à l’ancienne SOTELGUI opposant l’Etat et le parquet de la CRIEF à l’ancien ministre Oyé Guilavogui, l’ancien administrateur général des Grands Projets (ACGP), Mamadi Thalès Condé, était à la barre ce mercredi 19 avril.
Devant le juge de la Cour de répression des infractions économiques et financières, Thales a fait savoir que le rôle de l’ACGP dans le projet de relance de la Sotelgui s’est limité au contrôle de la régularité des documents liés à la réception et l’installation des équipements de la société. « C’est un projet dans lequel l’ACGP n’a pas joué un grand rôle », a indiqué l’ancien administrateur général. Et de poursuivre : « en réalité, le projet Sotelgui n’est pas un projet classique aussi bien dans son financement que dans son exécution. Il a été financé par un prêt d’Eximbank accordé à l’Etat guinéen lequel, à son tour, l’a rétrocédé à la Sotelgui. En termes d’exécution, la Sotelgui a conclu un contrat avec un équipementier appelé Huawei. L’ACGP n’a pas été impliquée dans cette procédure.
À lire aussi
Donc, en terme de suivi, l’ACGP n’était pas présente. Le principe de ce contrat était que Eximbank qui est le bailleur de fonds paye le fournisseur et le prestataire qui se trouvait être un équipementier sur la base de la preuve de l’exécution des travaux objet du contrat à savoir : la fourniture et la pose d’équipements.»
Selon Thales, en 2014, le ministère des Télécommunications a transmis à l’ACGP un lot de dossiers pour validation de paiement. « J’ai fait une demande d’information pour avoir plus d’éléments me permettant d’apprécier. Je ne me rappelle pas de la suite […] mais ce que je peux confirmer, c’est que dans ce dossier il y avait bel et bien des documents attestant que les fournitures d’équipements et des livraisons étaient bien faites. Ce sont des factures et des bons de réception que j’ai vus et c’était une confirmation que les équipements ont été livrés et installés », a-t-il poursuivi son témoignage. Et de renchérir en disant : « lors de la revue de portefeuille des finances, j’ai appris que sur les 50 millions de dollars financés par le partenaire financier, il restait en 2018, 12 millions de dollars non décaissés. Maintenant je ne sais pas si jusqu’à présent ce montant est là-bas ».