Réclamant à cor et à cri la tenue de leur congrès qui attendu depuis février 2018, les conducteurs de motos-taxis de Labé refusent désormais de payer la taxe de stationnement à la Mairie arguant que le mandat de leur bureau syndical est devenu caduc. Et depuis, la mairie de Labé a cessé de percevoir les recettes de cette corporation depuis le mois de décembre 2018. C’est le même scénario qui se poursuit encore pour ce mois de janvier 2019.
«Nous avons dit que nous n’allons plus obéir à un syndicat illégal. C’est pourquoi, nous nous sommes retrouvés afin d’avoir une issue légale. On s’est dit que la taxe de stationnement qui est de 500 gnf par moto-taxi et par jour, appartient à la commune. Donc il faudrait rendre cet argent à qui de droit », a expliqué Thierno Abdourahmane Diallo, le porte-parole des conducteurs de moto-taxi.
Sur les 9 mille conducteurs de moto-taxi enregistrés, la commune urbaine de Labé ne perçoit mensuellement au titre des taxes de stationnement que la somme de 5 millions 250 mille 000 GNF. Ce qui constitue un énorme manque à gagner pour la commune quand on sait que chaque conducteur de moto-taxi doit payer 500 gnf par jour. Soit 15 mille GNF par mois par taxi-moto.
Interpellée par les taxi-motards frondeurs, la mairie de Labé affirme sa détermination à trouver au plus vite la solution à cette crise qui, du moins, est préjudiciables à ses recettes.
«Le renouvellement ou non du contrat qui nous lie au syndicat des conducteurs de moto-taxi, nous intéresse peu. En effet, ce sont les taxis-motards et les chefs de gare qui sont venus nous voir à la commune pour nous dire que le mandat des syndicalistes a expiré. Et en conséquence, ces taxi-motards ont affirmé qu’ils ne verseront plus les taxes de stationnement à leur syndicat. C’est ainsi qu’ils nous ont demandé de leur montrer l’endroit où ils iront verser ces taxes. Dans le souci de trouver une solution, la mairie a fait appel aux syndicalistes auxquels, elle a rappelé la fin du contrat qui les lie au 31 décembre 2018. Entretemps, il a été décidé de suspendre leur contrat. Dans la foulée, une délégation de l’inter centrale CNGT – USTG est venue nous rencontrer. Je précise que tout cela s’est passé en ce mois de janvier. Donc son contrat étant expiré, le syndicat reste redevable du mois de décembre à la mairie», a déclaré Mamadou Aliou Sampiring Diallo, le premier Vice-maire de la commune avant d’ajouter: «pour continuer le recouvrement, on a ensemble décidé avec le syndicat et les taxis-motos de constituer une commission mixte, composée de 5 personnes, 2 conseillers et 3 syndicalistes afin que la commune puisse récupérer ses recettes. On a précisé que c’est juste les 5.250.000 GNF qui reviennent à la commune qui nous intéresse. Maintenant une fois l’argent collecté, nous saurons tous à combien s’élève le montant des recouvrements. Mais comme le syndicat ne voulait pas qu’on comprenne combien ils gagnent dans ce recouvrement, ils ont finalement dit qu’ils ne sont plus d’accord. Et la commission n’a jamais vu jour.»
Joint par Guinéenews pour avoir sa réaction sur cette crise, le Secrétaire général USTG de Labé, Mory Diakité joue à l’apaisement et estime que durant 11 mois, ils ont respecté leur part de contrat avec la mairie et que ce n’est pas à cause du dernier mois qui reste que le contrat pourrait être mis en cause. «On a fait savoir à la commune que nous avons réussi à recouvrer sans problèmes les recettes de 11 mois sur l’année 2018. Donc elle doit pouvoir constater une incapacité de notre part à mobiliser les taxes du seul mois qui reste avant de nous dessaisir», a confié Mory Diakité.
A date, aucune solution n’est encore trouvée par rapport aux arriérés non recouvrés du mois de décembre. Alors qu’on tend vers la fin de ce mois de janvier 2019.