Mamy Sangaré, 30 ans, ménagère, mariée et mère de 5 enfants. Le premier a 17 ans et le dernier, 10 mois. Elle Habite à Bossou 2, situé à 18 km du chef-lieu de la préfecture de Lola, région de N’Zérékoré.
À Bossou 2, fréquenter les centres de santé avant le lancement des activités de santé communautaire dans les 40 communes de convergences, était synonyme d’opulence. Les femmes enceintes pour la plupart, évitaient les structures de santé. Pour elles, tout y est payant : « Lors de ma première grossesse, je fréquentais rarement le centre de santé. Et dès que je tombe enceinte, je ressens des crampes au niveau des jambes et après l’accouchement, je pouvais faire 2 mois sans marcher. C’était pareil pour mon 2e enfant. Et, quand je suis tombée enceinte de mon troisième, c’était compliqué. À tel point que l’on m’a transféré à l’hôpital préfectoral de Lola et c’est là-bas que j’ai accouché ».
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Mamy était convaincue que la médecine moderne n’était pas la solution aux douleurs qu’elle subissait durant ses grossesses. Alors qu’elle était enceinte de trois mois de sa dernière fille, âgée aujourd’hui de 10 mois, un RECO se présenta chez elle, pour la sensibiliser sur les avantages d’aller régulièrement au centre de santé et se faire suivre par un spécialiste : « Au début, je pensais qu’il me racontait des histoires. Mais il a tellement insisté que je me suis dit que je vais tenter le coup cette fois et voir ce que cela va donner » nous confia — t-elle.
C’est ainsi que Mamy a commencé à fréquenter régulièrement le centre de santé jusqu’à ce qu’elle accouche « Il m’arrivait parfois d’oublier mes rendez-vous, mais le RECO était toujours là pour me les rappeler et souvent m’accompagner au centre de santé, s’il le faut. J’ai réussi à prendre tous mes vaccins jusqu’à l’accouchement. Après l’accouchement, j’étais en pleine forme et ma fille se portait à merveille. Elle aussi a, non seulement, pris tous ses vaccins, mais je l’ai allaitée exclusivement pendant six mois. Elle se porte mieux que tous mes autres enfants à son âge ».
Ibrahima Sory Kaba UNICEF Guinée