La mort de Mory Kanté à Conakry le 22 mai suite à des complications médicales a suscité une vague d’émotion pas seulement en Afrique et en France mais aussi et surtout dans le monde anglophone où le chanteur guinéen était considéré comme l’un des géants de la musique africaine qui a mis le continent sur la carte mondiale de la musique grâce à son titre mythique “Yéké Yéké” repris en techno, Bollywood, films notamment celui de Leonardo De Caprio “The Beach” etc…
C’est le Hollywood Reporter, de Los Angeles, la bible du show business qui titre: “Mory Kanté, chanteur africain et auteur de “Yéké Yéké” est mort !” le journal rappelle à ses lecteurs que: “Kanté a fait découvrir la culture guinéenne et mandingue, au monde et était appelé l’ambassadeur de la musique afro-pop.”
Avec le même titre, la vénérable BBC de la Grande Bretagne rappelle que ” sa chanson Yéké Yéké est devenue un énorme succès à la fin des années 1980 et a été largement remixée.”
Quant au Guardian, le quotidien londonien souligne sous le titre de “Mory Kanté: un musicien guinéen meurt à l’âge de 70 ans des suites de problèmes de santé chronique s” que “le fils du chanteur de YéKé YéKé a déclaré que son père n’était pas en mesure de se rendre en France pour son traitement habituel en raison de restrictions liées au coronavirus.”
Pour le New York Times, l’influent quotidien de la capitale économique des Etats-Unis, c’est “Mory Kanté, chanteur africain et chef d’orchestre, meurt à 70 ans” qui fait la une de sa section musique. Le New York Times présente les réalisations de Mory Kanté en soulignant que: “Le single de M. Kanté en 1987 ,”Yéké Yéké”, a été un succès, d’abord en Afrique, puis à travers l’Europe. Il est devenu le premier single africain à se vendre à plus d’un million d’exemplaires et a été fréquemment repris pour les publicités et les bandes sonores de films. Il a également été retravaillé par d’autres musiciens dans la musique techno allemande, la musique de film de Bollywood et le chinois Cantopop.”
Pour le Washington Post, l’autre grand quotidien américain sous le titre “Le chanteur guinéen Mory Kante, «baobab de la culture», meurt à 70 ans” résume la carrière et le succès de Mory Kanté depuis le Rail Band de Bamako à son retour en Guinée en passant par son succès de “Yéké Yéké”
Le Billboard Magazine, qui a inventé en 1945 le “Billboard Chart” pour mesurer le succès des albums et qui avait classé le chanteur guinéen reprend la dépêche de l’Associated Press et cite Balla Kanté, le fils de la star musicale « La Guinée et le monde entier ont perdu une grande personnalité. Mon père était une grande personnalité. Nous avons perdu une grande bibliothèque aujourd’hui.» Et d’ajouter que son père “ ne se sentait pas bien depuis un certain temps et est mort dans un hôpital de la capitale, Conakry. Il sera testé pour COVID-19. C’était un homme âgé qui faisait beaucoup et exerçait beaucoup d’énergie physique, ».
Sur d’autres continents, le Sowetan d’Afrique du Sud titre: “Décès du chanteur guinéen Mory Kanté, qui fait partie de la vague africaine des années 1980” et le Khalej Today d’Arabie Saoudite: “Bollywood News – La légende de la musique africaine Mory Kanté meurt à l’âge de 70 ans en Guinée”. Aljazeera la chaine Qatari sur sa page web résume: “Kanté a révolutionné le répertoire ouest-africain en s’electricisant et en mélangeant mandingo traditionnel et grooves urbains.”
Sur Twitter, les hommages fusionnent aussi y compris l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dont Mory Kanté était l’ambassadeur international de 2001 à 2012.
Les hashtag #YekeYeke et #MoryKante seront « trending » sur Twitter suivant la mort du chanteur dans toutes les langues imaginables.