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La Paix dans le Monde du Vingt-unième Siècle : Point de vue de Gandhi

 » Ma vie est mon message » -M. K Gandhi

Par Dr. Raj Kumar Kothari

La Paix Mondiale est un terme relatif qui dans la discipline des Relations Internationales, est définie comme l’absence de toute sorte de menace militaire concernant la juridiction souveraine d’un pays. Il dénote également la coopération et la compréhension entre toutes les nations du monde pour que les gens puissent jouir d’un minimum de vie normale dans un environnement pacifique.

Un certain nombre de courants d’idée ont émergé pendant la période du 21ème siècle portant sur divers moyens pour la promotion de la paix et de la sécurité dans le monde. Le Modèle de Gandhi concernant la Paix mondiale est l’une des meilleures alternatives.

Parlant de l’inégalité relative à l’ordre mondial contemporain, le document expose la pertinence et l’importance de la Philosophie Gandhienne pour la promotion de la paix au 21ème siècle.

La violence est devenue un culte dans le monde depuis le début du 20ème siècle. Plus de 20 millions de personnes ont été tuées au cours des 150 guerres qui ont eu lieu depuis 1945. Même la violence domestique a considérablement augmenté. Nous vivons sous l’ombre de la violence et aucune vie n’est en sécurité sur cette terre. Les pays développés, pour leur sécurité nationale, dépensent environ vingt fois plus pour bâtir une puissante armée et n’apportent peu d’assistance dans le domaine économique. 70 % des dépenses militaires mondiales sont de la part de six grandes puissances militaires, 15% de la part des pays industrialisés et le reste des 15% sont de la part des pays en voie de développement. Les progrès consentis pour la santé, l’éducation et le logement sont réduis par le fait que nombre de personnels qualifiés sont employés pour des fins de sécurité nationale, d’enroulement dans l’armée et de lutte contre le terrorisme ainsi que des mouvements séparatistes. Dans ce contexte, le présent document vise à mettre l’accent sur la pertinence de l’approche Gandhienne pour résoudre les conflits sociaux et politiques avec un objectif particulier de promouvoir la paix et la sécurité mondiale.

La paix mondiale est un terme relatif qui accouche différents points de vue proposés par de nombreux penseurs. Dans la discipline des relations internationales, la paix mondiale est définie comme l’absence de tout type de menace militaire contre un Etat souverain. Il dénote également, la coopération et la compréhension entre toutes les nations du monde afin que les habitants aient une vie heureuse et tirent tous les avantages de la science moderne. De ce point de vue, la paix mondiale est de nature inclusive et intègre la sécurité humaine en termes de santé, d’éducation et d’économie ainsi que la sécurité environnementale et militaire. Cette perspective reflète la vision qu’expose la philosophie Gandhienne. Un certain nombre de courants d’idées ont émergé au cours du XXe siècle avec pour objectif principal la promotion de la paix et de l’égalité dans le monde entier. Ces courants d’idées sont entre autres : le Libéralisme ; le Réalisme ; le Socialisme et Gandhisme.

Le Libéralisme : Après la fin de la Première Guerre Mondiale, un courant d’idée a vu le jour sous le nom de l’Internationalisme Libérale. L’idée a été soutenue par le Président Américain Woodrow Wilson. L’Internationalisme Libérale a exposé deux diagnostiques, portant non seulement sur les évènements tragiques de la première guerre mondiale mais aussi une double description de solution envisagées pour éviter une telle catastrophe à l’avenir. La première ordonnance vise l’environnement interne d’une nation. Il est soutenu que les gens normalement ne veulent pas la guerre, sauf s‘ils subissent un régime militaire ou autocratique. Par conséquent, il est nécessaire de promouvoir des systèmes constitutionnels démocratiques libéraux fondés sur les principes de l’autodétermination nationale. Le rationnel est que si tous les régimes sont convertis en un système démocratique libéral, il n’y aurait pas de guerre à l’avenir. Le deuxième élément de l’internationalisme libérale cible les structures institutionnelles internationales d’avant 1914. Le système international anarchique d’avant 1914 minait alors les perspectives de paix mondiale. Les décisions prises par divers dirigeants n’ont pas été approuvées par les Parlements ou les Assemblées. Il n’existait aucun mécanisme pour empêcher la guerre. Il fallait donc développer de nouvelles structures institutionnelles pour faire face à une telle éventualité, d’où la naissance de la Société des Nations.

Les internationalistes libéraux soutiennent que les gens ont un réel intérêt et un désir de paix. Les systèmes démocratiques permettraient à ces intérêts et désirs de dominer.

« Le monde connaître la paix, le jour où le pouvoir de l’amour rejettera l’amour pour le pouvoir. »

 

Réalisme : Cette théorie soutient que le système international est de nature anarchique. Il accouche une société d’États souverains dont chacun cherche à préserver ses intérêts nationaux. L’accent est davantage mis sur l’ordre que sur la justice. Une hiérarchie des nations fondée sur les principes de l’équilibre des pouvoirs est considérée comme l’ordre idéal. Les réalistes soutiennent que l’équilibre des pouvoirs réduirait les conflits et gérerait les disparités de pouvoir. L’intervention dans les affaires des autres États n’est justifiée que si elle est nécessaire à la survie de l’État intervenant. En d’autres termes, le système des États-nations est la meilleure alternative car il contribue à maintenir la paix et la sécurité internationale.

Socialisme : Les socialistes voient l’égalité en termes structurels. Ils ne concernent pas seulement l’égalité nationale, mais plutôt l’égalité à l’échelle internationale. Les socialistes anticipent une organisation mondiale basée sur un grand nombre de communautés socialistes pour promouvoir l’égalité. Le socialisme, selon eux, est une doctrine universelle. Le nationalisme enfreint donc à l’idéal socialiste. Le monde a besoin d’être transformé en une société socialiste en organisant une révolution socialiste qui assurerait pratiquement la paix et la sécurité mondiale.

Gandhisme – La Quatrième Alternative : Gandhi ne se préoccupait pas beaucoup des problèmes mondiaux. Toutefois, les remarques occasionnelles qu’il a faites au sujet des affaires internationales et l’extension des implications de son discours énoncé dans un contexte national révèlent un ordre mondial assez clair qu’il avait projeté.

L’ordre mondial gandhien vise essentiellement à développer une culture de paix, dans laquelle les êtres humains seraient capables de freiner l’agressivité et prêts à suivre une politique de coexistence pacifique ou du moins une politique de concurrence mondiale non militaire. Gandhi s’est concentré sur les problèmes non résolus des relations internationales. Pour lui, la guerre était injuste « parce qu’elle contredisait les principes de l’ahimsa et la loi supérieure du dharma. Gandhi considérait la guerre comme la création d’une minorité, qui tenterait d’imposer sa volonté à la majorité. Les êtres humains, selon Gandhi, sont par nature non violents. S’ils étaient violents, comme l’ont projeté certains penseurs politiques, alors il leur aurait été difficile de survivre jusqu’à ce jour. Gandhi a donc insisté sur le rejet unilatéral de l’usage de la violence sous quelque forme que ce soit dans toutes les relations humaines. Il a prescrit des moyens moraux pour régler tous les différends : interpersonnels ou internationaux. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, Gandhi a conseillé à l’Angleterre de ne pas combattre Hitler avec les armes, plutôt qu’il a exhorté à l’utilisation de Satyagraha dans les relations internationales. Selon Gandhi, l’Inde libre agirait comme un moyen par lequel les relations internationales seront placées sur un terrain moral. Il a en outre déclaré que la libération de l’Inde par des moyens pacifiques serait la plus grande contribution qu’une seule nation aurait apportée au rythme mondial.

Pour Gandhi, la violence engendre la violence. Il est fermement convaincu que la violence ne peut jamais être éliminée par la violence, seule par la non-violence. En gardant à l’esprit la nature actuelle de la violence des relations internationales, la question pertinente qui se pose est de savoir comment un pays suivrait-il la voie de non-violence quand il sait qu’il est encerclé par des ennemis ?

Selon Gandhi, il n’y a pas d’ennemi, mais plutôt des adversaires qui pourraient être vaincus que par la force de l’âme et non pas par la force physique.

 »La non-violence est la plus grande force que l’humanité doit posséder.  Il est plus imposant que l’arme de destruction la plus puissante conçue par l’ingéniosité de l’homme. »

                           Mahatma Gandhi

Bouddha Goutam a prêché le message d’Ahimsa et de compassion. Asoka, l’un des plus grands empereurs, avait suivi les enseignements de Bouddha en abandonnant les guerres et avait suivi le chemin de la paix après l’épisode de Kalinga. L’empereur Mahaveer et Jésus-Christ ont prêché le message d’amour, de pardon et de paix. Au cours du XXe siècle, Gandhi a exprimé l’efficacité de la non-violence contre la violence. Il a fait cette expérience en Afrique du Sud et en Inde dans l’espoir que l’exemple pourrait servir de model pour le monde entier. La conception de Gandhi pour l’indépendance de l’Inde était un model qu’il souhaitait que le monde pouvait imiter pour le bienêtre humain et la paix mondiale.

L’absence de paix est à la fois la cause et l’effet de tensions dans les sphères sociales, nationales et internationales. Elle fait échec à toutes les tentatives de développement économique, de progrès social et de solidarité humaine. La paix est une force positive pour cimenter les gens. La guerre qui est une force de division ne peut jamais contribuer à la promotion de la paix mondiale. Par conséquent, la recherche de la paix, selon Gandhi, devrait se faire uniquement sur la voie de la non-violence. Gandhi a en effet conseillé de mobiliser des millions de personnes pour la résolution portant sur la non-violence des conflits et pour l’instauration de la paix mondiale.

Gandhi considérait les êtres humains comme essentiellement bons et les considérait comme divins. Selon lui, l’élément divin est présent dans tous les êtres humains et donc tous sont également dotés de la capacité de développer la non-violence. Le concept de Gandhi de non-violence postule une relation positive entre l’homme et l’homme, l’homme et la nature, l’homme et la société et la société et la société. Les valeurs humaines doivent être promues et nourries de manière à développer chez les gens le sentiment prouvant qu’ils ne sont pas citoyens d’un pays spécifique, mais plutôt citoyens du monde entier. Pour Gandhi, la paix n’est pas une simple cessation des hostilités. La condition préalable à la paix est la protection contre l’exploitation. Seule la non-violence et une paix juste garantiraient une paix durable.

Gandhi avait des réserves quant à l’efficacité du droit international en tant qu’instrument de règlement des différends interétatiques. Il a prescrit une fédération mondiale d’États libres et indépendants qui favoriserait le désarmement universel. Selon Gandhi, les conditions internationales ne sauraient satisfaire les conditions d’une paix véritable. Gandhi défendait un ordre social de non-violence et de non exploitation qui seul pouvait assurer une paix juste et durable.

L’approche de Gandhi aux problèmes économiques du 21ème siècle est basée sur une industrie caractérisée par l’utilisation massive de mains-d’œuvre qui favorise l’accroissement du taux de l’employabilité et le capital. Elle permet d’éviter l’utilisation inutile et excessive des machines et la spirale croissante des industries ainsi que l’expansion de la Technologique. Gandhi a déclaré que l’approche du développement et de la croissance économique doit être harmonisée avec la valeur humaine. L’objectif principal est d’avoir une habitation et une vie meilleure, ce qui pourraient un changement dans style de vie et contrôler nos besoins et nos cupidités.

Le Gandhisme est une pensée vivante permettre de résoudre les problèmes sociaux, économiques et politiques de l’époque. Il devient de plus en plus nécessaire au fil du temps en raison compte tenu de son apport moral chaque domaine. Gandhi restera dans les mémoires en considérant le dynamisme de non violence qu’il a pu montrer aux peuples du monde entier pour promouvoir la paix mondiale et une société juste. Gandhi a cherché à ériger un ordre mondial non hiérarchique, non matérialiste, non impérialiste et non raciste basé sur les principes de vérité et de non-violence. Il a donc été décrit comme un apôtre de la paix qui a lutté et est mort pour la paix.

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L’anniversaire de la naissance de Mahatma Gandhi (1869 à 1948) est célébré le                             2 octobre de chaque année

Dr. Raj Kumar Kothari est un professeur de Sciences Politiques de l’Université Vidyasagar, Bengale occidental, Inde

 

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