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Transition en Guinée : La dissolution du gouvernement est-elle la solution pour sortir de la crise ?

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Comment sortir de l’impasse provoquée par la cacophonie au sommet de l’Etat ? Comment rétablir la solidarité gouvernementale et atteindre les objectifs fixés après la prise du pouvoir le 5 septembre 2021 ? Devant l’impossibilité du gouvernement à se mettre d’accord et avoir des résultats escomptés, le Chef de l’Etat, le général Mamadi Doumbouya, a dissout le gouvernement nommé il y a 28 mois, sans reconduire Bernard Gomou au poste de Premier ministre. Le décret a été lu par le général Amara Camara, ministre Secrétaire général de la présidence, entouré d’une vingtaine d’hommes en uniforme, dont le chef d’état-major général des armées et le haut commandant de la gendarmerie. Avec cette décision, le Chef de l’Etat a mis ainsi fin au bras de fer qui opposait le Premier ministre Gomou à Charles Wright, le ministre de la Justice & Garde des Sceaux

C’est désormais aux directeurs de cabinet, aux secrétaires généraux et à leurs adjoints qu’il revient de gérer les affaires courantes jusqu’à la formation d’un nouveau gouvernement. Depuis ce lundi 19 février au soir, les Guinéens attendent la formation du nouveau gouvernement. Le remaniement était certes attendu, mais il a surpris par son ampleur. C’est l’ensemble du gouvernement dirigé par Bernard Goumou qui a été remercié.

 Nommé après le coup d’Etat du 5 septembre2021, le gouvernement en fonction jusqu’à ce 19 février, avait connu peu de modifications de cette ampleur. Bernard Goumou avait remplacé Mohamed Béavogui le 16 juillet 2022 à la tête du gouvernement. Sans oublier le limogeage de certains ministres.

Le remaniement de l’équipe gouvernementale était souhaité par les populations guinéennes. « On n’avait plus confiance au gouvernement Goumou, La vie est devenue insupportable aujourd’hui, ça coince partout », a déclaré, un enseignant interrogé juste après le décret lundi soir. « Cette équipe gouvernementale, je ne voyais pas comment elle pouvait tenir face à la grogne populaire qui planait à l’horizon. Le Chef de l’Etat a même retardé avant d’agir. Avec l’allure de la crise, je savais que la dissolution allait s’imposer. C’était l’unique solution pour mettre fin à l’immobilisme« , dira-t-il

La mise en place d’une nouvelle équipe, c’est aussi ce que réclamaient les populations. « Face à la crise, il faut un nouveau gouvernement composé de cadres rompus à la tâche. Il est temps de faire partir ce gouvernement rempli d’aventuriers issus de la diaspora, des incompétents longtemps coupés des réalités du pays, une équipe gouvernementale composée de copains et de coquins », soutient cet autre cadre qui a bien voulu garder l’anonymat. « La seule voie plausible quand on est confronté à une crise de confiance au sein d’une équipe gouvernementale, c’est de la dissoudre« , a-t-il conclu.

« Bien sûr, la vraie solution c’est de limoger tous les membres du gouvernement quit à reconduire certains parmi eux », note le fonctionnaire avant de continuer. « Le Chef de l’Etat  qui voudrait sortir par le haut de l’impasse et le manque de solidarité gouvernementale, surtout de la crise économique dans laquelle ces ministres ont mis le pays, aurait dû procéder depuis à des remaniements ministériels », a-t-il précisé.

Les Guinéens à bout de souffle

Après dls grandes annonces des premières heures de soulager les populations, le CNRD n’a pas pu freiner la cherté de la vie. Depuis plusieurs mois, la cherté n’a jamais cessé d’affecter les Guinéens. Il suffit de faire un tour dans les marchés de la capitale pour se rendre à l’évidence de la flambée des prix des produits de première nécessité. Cette situation qui dure depuis plusieurs mois, va croissant et affecte considérablement le panier de la ménagère : le sucre, le lait, le thé, l’huile raffinée, le maïs, le riz, les denrées de première nécessité ont flambé sur les marchés. Cette flambée de prix a aussi touché le secteur du transport à cause de l’incendie survenu au principal dépôt d’hydrocarbures de Conakry. Les usagers ne cessent de se plaindre contre la vie chère, et à penser qu’elle est entretenue par le gouvernement et les commerçants. A côté de cette cherté de vie au niveau de produits alimentaires, il y a aussi le secteur de la communication qui est complètement défaillant avec le réseau internet perturbé et avec bien sûr une presse en difficulté. Sans oublier le retard des salaires des fonctionnaires chaque fin du mois.

Au regard donc de la crise actuelle, la dissolution du gouvernement, est loin d’être une solution pour apaiser les soucis quotidiens des populations.  Cette solution apparaît comme une solution à court terme pour soulager les Guinéens.

Rappelons que conformément à l’accord conclu avec la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) le 20 octobre 2022, les deux parties se sont mises d’accord sur un calendrier de transition de 24 mois. Donc, il restera dix mois à la nouvelle équipe qui sera mise en place pour organiser des élections et rendre le pouvoir aux civils. Bien sûr si on est dans cet esprit-là encore !

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