Construite sur un domaine de près de trois hectares dans le cœur de la commune urbaine de Koubia, cette villa R+2 servait de concession privée au président de la deuxième République de Guinée avant son pillage lors du soulèvement populaire de Janvier et Février 2007. Depuis, cette villa construite et équipée à l’époque par des meubles de la dernière génération ressemble de nos jours à une reine déchue de sa couronne, a constaté sur place Guineenews©.
Plus de 10 ans après ce soulèvement populaire ayant conduit à la destruction de 14 infrastructures étatiques plus la villa privée de feu général Lansana Conté à Koubia, les populations continuent à regretter jour après jour ces agissements inciviques. Ces actes ont enfoncé davantage la préfecture dans un sous-développement inexplicable car à ce jour, ils manquent quasiment tout.
« C’est regrettable parce que c’est un bijou qu’on devait préserver même si c’est un mouvement qui était national, il y avait des violences dans tout le pays. Mais bon, une préfecture comme Koubia qui avait cette maison, je crois que c’est une maison qui devrait être préservée. Malheureusement, les gens ont mal compris. Ils ont voulu faire mal au président et finalement ils se sont détruits eux-mêmes », regrette Kanté Ibrahima Sori, le porte-parole du conseil préfectoral des organisations de la société civile de Koubia.
Baldé Boubacar Soumayé, le directeur préfectoral de la jeunesse (DPJ) de Koubia renchérit en ces termes : « c’est regrettable parce que la jeunesse n’a pas compris mais elle a le grand regret pour l’attaque du bâtiment de feu président Lansana Conté. Personnellement, je n’étais pas à Koubia lors de ces violences mais tous les meubles ont été emportés par les manifestants qui étaient composés de jeunes, de femmes, etc. Cela été un gaspillage indescriptible », regrette-t-il.
« La villa, il n’y avait pas son deux dans la région. C’était une villa privée du feu président Lansana conté. Il l’avait complètement équipée de meubls de dernière génération. Il a mis cela à la portée de la population de Koubia parce qu’il avait pris Koubia comme sa ville natale qu’il ne quittait pratiquement pas. Même s’il avait un programme à Labé, il passait par Koubia avant de continuer », explique le DPJ de Koubia
Selon le maire de Koubia, les instigateurs de l’attaque de la villa privée du président Conté sont bien connus : « ils ont attaqué la villa pour des futilités. A l’époque, j’étais sous-préfet de Pilimini. Je ne résidais pas de façon permanente à Koubia. Mais, il y a eu quand même, il faut avoir le courage de le dénoncer, des instigateurs. Des gens qui ont poussé les jeunes innocents et inconscients. Je ne vais pas nommer les gens mais ils se reconnaissent. Ils l’ont fait pour qu’on parle de Koubia alors que Koubia ne peut pas se mesurer par exemple à Labé, à Mamou et ailleurs. Donc, ils sont venus, réellement détruire tous les édifices publics y compris le bâtiment de Lansana Conté parce que c’est un bâtiment privé ».
« Finalement, nous avons été à Conakry. Moi, j’étais le chef de la mission. On est allé le rendre visite à Conakry. On a fait allusion et il nous a dit que ce n’est pas son bâtiment qui a été détruit, c’est un bâtiment de Koubia. Lui, il ne peut que construire et mettre à la disposition de Koubia. Je l’ai dit, quand la construction est terminée, il a remis les clés, paix à son âme, au maire dauphin El Hadj Boubacar Bangaya. C’est lui qui détenait les clés avant les événements de janvier et février 2007 au cours desquels ils sont venus casser et prendre tout ce qui était comme équipements », conclut Abdoul Farace Diallo.
Au nom de toutes les couches sociales de Koubia en général et la jeunesse en particulier, le directeur préfectoral de la jeunesse a tiré la sonnette d’alarme à l’intention des personnes de bonne volonté pour restaurer ce bijou offert par feu Lansana Conté.