Les cas de viols sont devenus fréquents à Kissidougou où du 12 février au 1er mars 2021, le parquet du Tribunal de Première Instance a reçu trois cas de plaintes de viol sur mineures, dont l’âge varie entre 8 et 12 ans, a-t-on appris sur place.
Notre reporter a tendu son micro pour en savoir plus au Procureur près du Tribunal de Première Instance de Kissidougou, André Komanan Condé qui apporte des précisions sur ces affaires de viol : « Il ya trois cas de viol. Le premier cas a été enregistré le 12 février, le second cas le 22 février et le dernier ce lundi. Vraiment ces situations là sont des situations inquiétantes. En ce qui concerne le premier cas, il s’agit d’un certain nommé Souleymane Diomessy, âgé de plus de 65 ans, se disant pharmacien. Il a violé une fille de 11 ans dans sa pharmacie. Le second cas concerne Mamadou Moussa Kanté, toujours c’est sur les filles de moins de 10 ans. Le troisième cas a été déféré aujourd’hui. Il s’agit de Pascal Mansaré, qui a commis cette forfaiture sur une fille âgée de 8 ans ».
Parlant de la suite de la procédure, André Komanan Condé informe que : « tous ces cas ont été orientés au cabinet d’instruction, parce que le crime étant un viol, il revient au parquet d’orienter, afin que le juge d’instruction fasse son travail, fouiller pour situer davantage les responsabilités et comprendre ce qui s’est effectivement passé; comprendre les motivations de ces présumés auteurs », a-t-il souligné.
Enfin, Komanan Condé rappelle les dispositions prises par le parquet: « le parquet a pris les dispositions suivantes, tolérance zéro en matière fondamentalement sur viol, et de viol sur mineure. Ce que j’ai à dire aux uns et autres, que la population se calme, qu’elle continue à avoir confiance à la justice. »
Quant à Fanta Hélène Tounkara, présidente fondatrice de l’ONG » Femmes et Filles pour le Développement Durable » en sigle FFDD, cette femme dont la structure s’investit dans la défense les intérêts des femmes et des filles, en luttant contre les violences basées sur le genre, notamment les mariages précoces, les MGF, le viol… elle était très remontée en prenant ces cas de viols: « comme vous le savez, le viol constitue un crime et une humiliation irréparable de la jeune fille ou de la femme. Et malgré qu’on fait des plaidoyers, on fait des sensibilisations mais nous avons constaté que le viol continue toujours. Malgré qu’aujourd’hui il ya des textes et des lois qui condamnent à des peines sévères sur le viol, mais nous voyons toujours que ça continue. Donc nous lançons encore un plaidoyer au niveau des autorités de droit, au niveau de la justice, afin de condamner le cas de viol. »
Elle termine en condamnant les sages qui plaident pour ces violeurs: « il ya des sages, des chefs de quartiers qui viennent plaider auprès de la justice pour abandonner le cas. Si on se met aujourd’hui dans la peau des victimes, parce que les victimes, elles sont blessées, traumatisées. Plaider pour abandonner la procédure, c’est être criminelle même c’est vraiment encouragé le viol. »