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Kissidougou : Que symbolisent les trois pierres du village Mara ?

Le village Mara, situé à cinq kilomètres de la commune urbaine de Kissidougou, est une localité très significative au pays kissi. Dans le passé, cette ville a connu des périodes mouvementées et des conflits inter-communautaires. Face à cela, les ancêtres se sont réunis au village Mara pour signer un pacte de paix. Quels sont ceux qui ont signé ce pacte ?

Ce pacte de paix a été signé par trois ancêtres issus de la communauté Faramayah, composée des autochtones de la ville surtout des Kissiens, de la communauté Freinsola, composée des Kourankos, des Lélés, etc qui habitent aux alentours de la ville et enfin  de la communauté « Ntiya », composée des Malinkés, des Peuls, des Soussous, des Guerzés, etc venus pour le commerce ou à travers l’administration .

Qu’en est-il de l’historique de cet acte de paix ?

 

Le chef du district, gardien du lieu là où les trois pierres sont posées pour symboliser le pacte de paix, affirme que « la ville de Kissidougou est très historique ».

Selon Amadou Wagué : « ces trois pierres que vous voyez là symbolisent la signature du pacte. Elles resteront pour l’éternité. Ce sont trois ancêtres qui ont fixé ces trois pierres. On doit se donner la main et éviter la trahison ou la raison du plus fort. On a vu que pour éviter les querelles entre nous, on doit signer un accord (un pacte). Lors de ce pacte, les venants ont trouvé à Faramayah, un chef du nom de Souleymane Mansaré. Après ça, Freinsola a entouré Faramayah.

Lors de l’accord, l’honneur a été donné à Freinsola. Il fallait que Freinsola dépose sa pierre en première position avant les autres pour que la confiance soit entre eux. Le chef des Freisnsola était Mory Mara.

Après cela, ils ont constaté l’arrivée des Sarakolés qui avaient pour chef Souleymane Savané. C’est ce dernier qui posa la pierre au nom de la communauté Ntiya.

Après avoir déposé ces trois pierres, on a constaté la paix entre les communautés et l’abondance de la nourriture.

Vous voyez même dans la ville de Kissidougou, la nourriture ne manque pas. Tout cela, c’est grâce aux bénédictions que les sages ont formulées lors du dépôt de ces trois pierres. Quand on parle de la paix à Kissidougou, on parlera   du village Mara. »

Pour le préfet, Elhadj Mamoudou Cissé: « ces trois pierres nous montrent que toute personne qui vient à Kissidougou n’est pas un étranger. Il est chez lui. Ces trois pierres qui symbolisent le pacte vont toujours maudire ceux qui veulent semer la haine entre les fils de Kissidougou. Il faut que les citoyens de cette ville soient unis. Ils sortent ensemble et ils rentrent ensemble. Le village représente un lieu de pèlerinage. Chaque année, les fils de Kissidougou doivent se réunir ici pour parler du développement de notre préfecture. »

Pour sa part, le maire de la commune urbaine, Yomba Sanoh, a appelé à perpétuer « l’histoire de nos ancêtres à la nouvelle génération. » Avant de dire :« j’ai compris qu’à Kissidougou, la haine ne doit pas exister. Les citoyens sont de même père et de même mère. Toute personne qui osera défier ce pacte signé par nos ancêtres subira des malheurs. Donc, il n’y a pas d’autochtones ni des étrangers à Kissidougou. »

Enfin, Aboubacar Aïssata Diallo dit « Abou Diallo », le chef section de la division solde au ministère de Budget, a salué « la mobilisation des citoyens pour la visite du village Mara. Cela montre que Kissidougou est une ville historique. L’union entre ses fils et filles est visible à Conakry comme ici à travers ce pacte. »

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