De nos jours avec la forte pression des activités exercées par l’homme, l’existence de cet important cours d’eau est sérieusement menacée. Ses berges tout comme son lit, sont littéralement dévastées à cause des fours à briques qui pullulent un peu partout dans le bas-fond et aussi avec l’extraction immodérée de sable.
A chaque fois que les citoyens creusent sur une partie, l’eau du fleuve se fraie une nouvelle direction en abandonnant son cours principal. Avec de tels agissements, il est clair que le fleuve finira un jour par disparaître.
Sur terrain, les gens, mêmes s’ils sont conscients des impacts négatifs de leurs activités sur le fleuve, invoquent le manque d’emploi conjugué à l’extrême pauvreté.
C’est du moins ce que témoigne sous le sceau de l’anonymat monsieur JL. Il est un des Responsables qui gèrent au quotidien les nombreux jeunes qui travaillent dans ces nombreuses carrières d’extraction de sable ou de confection de briques.
« Si vous nous voyez dans cette situation, c’est parce qu’il n’y a pas d’emploi. C’est ici que nous gagnons nos dépenses. Sinon consciemment, ce n’est pas bon pour l’environnement ni pour le fleuve, mais nous n’avons aucun choix », s’est-il justifié.
Parmi ces travailleurs journaliers dans ces carrières d’extraction de sable, on y rencontre même des écoliers. C’est le cas de IY, élève de terminale au lycée Soundiata Kéita. Grâce à cette activité, il se procure d’un peu d’argent qui le permet de manger, payer ses frais de révision et faire face à d’autres besoins vitaux. Selon lui, il gagne par week-end entre 20 et 30 mille francs.
Quant à AMK, une élève en classe de 5ème année, nous confie qu’elle met en péril sa vie en traversant le fleuve pour aller chercher du sable.
« J’ai toujours la peur au ventre quand je dois traverser le fleuve pour chercher du sable. Je n’y peux rien, car mes parents sont pauvres », se plaint notre interlocutrice.
Devant ces menaces contre le fleuve, Guinéenews a tenté, sans succès, de faire réagir la Direction préfectorale de l’environnement. Le directeur étant en déplacement, les autres cadres n’ont pas souhaité s’exprimer sur la question.
Faut-il cependant souligner que l’existence du Niandan est aujourd’hui dangereusement menacée et si des dispositions nécessaires ne sont pas urgemment entreprises, il risque de disparaître très bientôt.